Le temple d'Isthar
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 Antoine et Flamme - échanges divers

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Flamme
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Flamme


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MessageSujet: Antoine et Flamme - échanges divers   Antoine et Flamme - échanges divers Icon_minitimeDim 9 Aoû - 9:03

(Bruz - Juillet 2009)


Antoine et Flamme - échanges divers 10321410


- Si nous avions mieux connu nos consciences peut être que nous n’aurions pas osé nous lancer dans l’aventure.
Si nous avions été moins aveugles peut être aurions nous eu peur de laisser nos esprits serpenter dans les méandres de mondes virtuels plus piégieux qu’ils ne le promettaient, plus dangereux que certaines réalités mais si futiles …. Si futiles …. Tellement inutiles.
(Flamme)


- Donc, ce virtuel, si enivrant soit-il, s’il n’avait jamais la prétention de pouvoir s’octroyer les plaisirs et les prestiges d’une réalité dont il se joue, peut néanmoins en combler les faiblesses, et d’un clin d’œil, d’un clic rapide, faire d’un homme au corps frêle un héros, et d’une femme aux attributs peu plaisants une déesse. Pour peu que l’on s’y plaise… et s’y perde. (Antoine)


- Miroir aux alouettes, monde de l’illusion qui côtoie le tangible quand la réalité s’efface, s’amenuise devient plus difficile, fait des « peinent à jouir ».
On retrouve la vie, on grime ses erreurs, on cache ses défaut et on devient grand, on devient beau … on devient rien.
Mais sommes nous combien sur ce mode étonnant à préparer demain ?
Monde d’esprits partagés entre ce que l’on ne peut empêcher de la réalité et ce que l’on peut rêver de virtualité.
(Flamme)


- Moult, sans doute. Et sûrement bien peu s’attèleraient à en diminuer le nombre, tant les générations qui succèderont s’attacheront de plus en plus à la cyber-réalité, terme rassurant et pourtant bien trompeur.
Alors peut-être, un jour, en viendra-t-on à ne plus se reposer que sur notre esprit. Et alors, indéniablement, ce sera la fin d’une ère nomade. Sédentariser les corps, s’improviser une vie spirituelle que l’on n’a jamais touchée, par le manque d’esprit lui-même, assurément.

Triste antithèse, n’est-il pas ? (Antoine)


- Et alors ? s’écria soudain une jeune femme, Quel mal y a-t-il à ça ?
Faut-il renoncer à vivre les miracles virtuels au risque de se priver de sentiments et d’émotions que nous n’aurions pas sans eux ?
Pour quelle raison le ferions-nous ?
Parce que nos parents ne l’ont pas fait ? Elle afficha à sa propre hypothèse une moue dubitative.
Moi je dis que virtuellement j’aime une âme que la vraie vie ne me permettrait pas d’aimer et si ce fantôme de la toile me fait du mal je sais bien que cette souffrance n’aura rien de virtuel ….
J’en réclame néanmoins le droit sans que l’on me juge ou que l’ont évoque la faiblesse de mon esprit.
(Flamme)


- Certes, répondit l’homme d’un ton calme.
Mais, continua-t-il, vous évoquez là – pardonnez-moi – une situation bien bénigne.

Que deviendrait notre fameuse réalité si – et cette hypothèse-ci n’est pas à exclure, vous en conviendrez – un jour la gangrène virtuelle qui infecte notre pauvre monde venait à s’étendre et à sévir davantage, jusqu’à enfermer la quasi-totalité de nos jeunes, à les combler alors d’une timidité sans faille, puis allant ensuite jusqu’à les priver de la chaleur d’un premier contact, de l’élégance d’un premier baiser, et enfin de la conclusion, plus charnelle, aux doux arômes de pure adrénaline ? (Antoine)


- Rien n’est jamais bénin dans ce qui fait vibrer le cœur et l’âme et peu importe que les rencontres soient virtuelles.
Croyez-vous donc qu’il n’y ait personne derrière les claviers, que de cybernétiques regards effleurant les écrans ?

Non cher Monsieur, il y a peut être les timides que le "tout réel" abandonne sur le bord de la route dans une société de plus en plus impitoyable qui ne laisse de place, qu’au brillant, qu’au parfait et au convenu.
En d’autres temps les jeunes gens se rencontraient à la messe ou au café du commerce, aujourd’hui il en va autrement et gardez vous de combattre ce que nul ne peut plus empêcher … une société nouvelle est en marche et rien ne peut plus l’arrêter.
(Flamme)


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MessageSujet: Re: Antoine et Flamme - échanges divers   Antoine et Flamme - échanges divers Icon_minitimeDim 9 Aoû - 10:23

(Gruissan - Août 2009)


Antoine et Flamme - échanges divers Antoin10


« Quelle connasse celle là »

L’insouciance, intransigeante, avait de ses bras effilés, frappé le jeune homme.
Tranché en deux, son esprit était à présent, comme celui de tous : mitigé.

Quelle était donc la vraie nature de ce personnage ?
Tout en effleurant sans cesse l’appétissant sujet, les tréfonds de la conscience du garçon s’entichaient d’une curiosité sans égale. Et pourtant ….

Et pourtant l’être juvénile ne pouvait se résoudre à une franche exposition.
Il fallut alors que l’antiphrase devienne sa lance, la métaphore, son bouclier, il l’aborda alors :

- Dites donc Madame, sont ce vos discours si fréquemment frappés de surprenante franchise et de plaisante courtoisie qui vous attirent si grande acuité ?
Je vous vois là si bien entourée que l’interrogation nécessairement s’impose, qui … non qu’êtes vous vraiment, Madame ?
Excusez ma médisance, mais je me suis en cette soirée, enquis d’un courage peu poli.
(Antoine)

**
*


Avide de comprendre, de connaître, de savoir et d’entendre, s’émerveillant de nouvelles personnalités, bref boulimique d’humain, elle sentait néanmoins dans son dos peser le regard du jeune homme.
L’interrogation de cet esprit épris d’absolutisme qui pensait que les choses étaient noires ou blanches et qui n’envisageait pas un seul instant qu’elles puissent être un peu grises, elle la ressentait.

Le secret, son secret n’a rien de mystérieux, il consiste à regarder les autres plus que soi même comme une source constante d’enrichissement … N’est-il pas de richesse que d’homme ? Ce qu’ignore l’enfant c’est que le cœur ne se partage pas, il grandit tout simplement.

- Je crois, jeune homme, qu’au fond de vous-même vous détenez les réponses à vos questions. Vous savez, en votre conscience, qui est la femme et qui est la mère et vous vous interrogez plus du regard qui est porté sur vous que de celui que vous portez sur moi.
Mais je me trompe peut être, nul ne détient la vérité …
(Flamme)

**
*


Je n’aurai la prétention, Madame, d’affirmer que sur moi, le regard vous avez posé ; ainsi peut être la méprise a fait se fourvoyer votre esprit.

Ceci dit, ce fait, je ne l’affirmerai guère, car il est ostensible que de femme expérimentée vous honorez les vertus.

Cependant permettez moi de vous dire que mes interrogations, tant sur votre personne que sur ma nature peu fougueuse, n’ont point été comblées.

En effet, si de mon arme vous vous jouez, si en la paraphrase et l’esquive vous vous complaisez, alors cela nulle satisfaction ne m’apporte.

Vous l’avez certainement décelé mais mon rang social de mon âge ne se dissocie. Je suis jeune et peu accoutumé à débattre de telle manière, et s’il est vrai que des armes je possède, ma défense demeure en réalité bien friable.

Si vous l’ignoriez alors, sans doute, ces mots vous auront ils éclairée.

A présent vous connaissez mes attentes et avez pris conscience de ma nature lunatique.
Alors dévoilez la votre, de nature …
(Antoine)

**
*


Pourquoi le ferai-je ?
Peu importe de quelle manière on l’appelle, l’intérêt, la curiosité, le charme, l’attirance, ne résident ils pas dans le mystère ?
Pourquoi, jeune homme, devrai-je renoncer à cet attrait, à ce jeu peut être, à votre expresse demande ?

Notre conversation vogue et s’altère dans une étrange dyslexie où, me semble-t-il, les mots se croisent et s’enchainent dans une ambigüité savamment maniée par votre jeune talent et par ma vieille expérience.

Nous jouons de nous comme nous jouons des mots et vos questions sont pour moi complexes car y satisfaire consiste à donner la réponse la plus difficile qu’il soit à l’interrogation la plus retorse que l’on puisse imaginer : qui suis-je ? Que suis-je ?

Ceci oblige à porter le regard sur son passé et à se demander si nous ne sommes que la somme des actions accomplies ou plus pessimistement celle de nos échecs, mais à n’en point douter nous nous construisons de nos victoires comme de nos défaites.

Mais ne sommes nous pas plutôt le ferment de nos espérances ?
Ne nous définissons nous pas mieux par le chemin à parcourir que par les marches du passé ?
Qui peut le dire ?

Si c’est le cas, jeune homme, il me reste à répondre que je suis bien peu mais que vous, vous êtes tellement que cela me fait peur quand j’y pense, et pour vous je tremble.

Je vous retourne donc la question.
Qui êtes vous, vous-même pour que votre curiosité se tourne vers ma très modeste personne ?

(Flamme)


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MessageSujet: Re: Antoine et Flamme - échanges divers   Antoine et Flamme - échanges divers Icon_minitimeDim 9 Aoû - 11:18

(MSN : Juillet 2009 Antoine à Bruz et Flamme à Narbonne)

Antoine et Flamme - échanges divers 10372810


- J'ai dix-neuf ans, suis majeur, ne bois plus, ne fume plus, cherche un travail, songe à me marier, bientôt à tromper ma femme avec une jeune asiatique de seize ans, et suis diplômé Harvard;

Ai-je suffisamment d'expérience pour vous ?
(Antoine)

Elle rit. (Flamme)

- Vous avez le rire facile, Madame, mais n'est-ce guère là une façade destinée à embrumer mes sens et émotions, de manière à me pousser à une fortuite erreur ?
J'avoue, Madame, en être quelque peu troublé.
(Antoine)

- Il convient d'être prudent dans le badinage et les rires cachent tant de choses que le trouble nait d'un mensonge. (Flamme)

- Le rire n'est-il pas propre à cacher nombre de fantasmes qui pourraient s'avérer désobligeants, voire mensongers, précisément ? (Antoine)

- Ou peut être sert-il à entretenir de salutaires ambigüités qui font qu'on ne sait jamais ce qui traverse le cœur des femmes. (Flamme)

- Effectivement, c'est un point de vue intéressant ; surtout lorsque l'on sait que les méandres de l'esprit des femmes sont bien plus tortueuses que la limite même de l'imagination des hommes, qu'on qualifie pourtant bien trop souvent de "tordue".
Je dois admettre que cela m'effraie et me les fait admirer à la fois.
(Antoine)

- Peut être les choses sont elles beaucoup plus simples que cela .. peut être les méandres dont vous craignez la sinuosité ne sont que simplicité élémentaire et de ce fait tellement simple qu'on se heurte à l'évidence sans accepter de la voir. (Flamme)

- Ce n'est pas improbable, mais la niaiserie de la société actuelle fait que je ne pourrais affirmer cela sans être qualifié de machiste. Comprenez donc que je m'en remets à vous concernant la confirmation de ces faits. (Antoine)

- Je le comprends tellement bien que c'est la raison exacte pour laquelle j'active moi même cette argumentation, fallacieuse certes mais sans laquelle notre débat aurait été teintée d'un hypocrisie critiquable. (Flamme)

- "Fallacieuse".
Je ne me permettrais guère de juger davantage ces propos, mais sachez que je prends leur sens avec une réticence sans égale.
Ceci dit, je dois admettre que, sur le fond, vous êtes à coup sûr dans le vrai.

Tout débat se doit d'être animé par l'ironie et l'inexistant, sans quoi les plus grandes manipulations de notre ère n'auraient jamais vu le jour.
(Antoine)

- Il me plait de vous le faire dire.
Mais comprendrons nous jamais ce qui en tout point diffère et ce qui du fait de cet écart, en tout point fascine.
Trouverions nous intérêt à la vie sans les mystères que nous distille l'autre, sans les questions que l'ont se pose, sans le doute qui nous taraude ?
(Flamme)

- C'est précisément sur cela que s'appuie chaque jour les relations entre les deux genres qui peuplent ce monde ; et c'est de là que naît cette fameuse curiosité, qui parfois d'ailleurs nous pousse à briser ce qui unit.
Puisque force est de constater que l'on trouve à chaque fois plus ou moins féminin, et que l'aspect trouble
Du moins est-ce ce que je pense : que cela joue une grande part dans l'attirance.
(Antoine)

- Cela nous pousse aussi à unir ce qui nous brise et de là naissent les plus grandes passions, les amours les plus fortes, ravageuses, dures, destructrices.

Mais l'attirance ne nait-elle pas de la curiosité ?... non pas la curiosité de la commère ... mais celle qui fait que l'on s'intéresse vraiment à une personne, que l'on veut tout savoir, tout comprendre ... on est envouté ...
Envouté par ce qui nous apparait comme un mystère total mais qui n'est en fin de compte que le détail d'une vie, celui d'une pensée.
(Flamme)

- Vous avez, ma foi, une bien belle conception de l'amour
Elle me plaît.
(Antoine)
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