Antoine
Nombre de messages : 49 Age : 35 Localisation : Amiens, Picardie Date d'inscription : 08/08/2009
| Sujet: Sublimation Mar 1 Sep - 16:17 | |
| Sublimation n.c. fém : CHIM. Opération consistant à faire passer un corps directement de l'état solide à l'état gazeux, sans passer par l'état liquide. FIG. Action de purifier, de transformer en élevant. PSYCHANAL. Mécanisme de défense visant à transformer et à orienter certains instincts ou sentiments vers des buts de valeur sociale ou affective plus élevée I- La monotonie
II- La nouvelle vie
III- Complications
IV- Confrontations
Dernière édition par Antoine le Mar 1 Sep - 22:42, édité 1 fois | |
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Antoine
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| Sujet: Re: Sublimation Mar 1 Sep - 22:37 | |
| I- La monotonie Driiiiiiiing« Fin du cours d'aujourd'hui, vous me copierez les pages vingt-cinq et vingt-six du livre pour la prochaine leçon. Et que ça soit fait! Je vérifierai. »Et l'expression sévère s'efface devant un air déconcerté quand le silence laisse place au brouhaha. Fin de journée, le ciel orangé, le sol ombragé. Le tumulte, les pleurs et les cris, les murmures et les rires. Les jeux, l'apathie, l'orage, les disputes. Tous ces sentiments et actes ponctuent la fin de journée au lycée flambant neuf d’Inam, nouvelle perle de la ville, attirant de nombreux étudiants et élèves étrangers. Le soleil frappe sur le marbre du sol, reflétant sur les murs blancs les rayons de l’astre. L’alchimie de ces éléments fait de ce bâtiment le point central d’un quartier de détente où de nombreux badauds circulent chaque jour, ce qui n’est pas pour en arranger certains, d’autant plus que la récente rentrée renforce la densité des lieux et l’activité environnante. Un flot d’élèves s’écoule des embouchures que sont les grandes portes du bâtiment éducatif. Bientôt elle les passera, elle aussi, comme elle passerait les portes de l’enfer.
Oppressée, malmenée, comme toujours, la rue est son ennemie. De la salle de classe à la maison, pour elle la tâche s'avère similaire à une quête. L'agoraphobie est définitivement un fléau pour la conscience. Altérant et inaltérable, omniprésente et imprévisible, elle se manifeste chez cette fille plus vivement que jamais. Non seulement elle les craint, mais elle les invente, et les sublime, ces regards. Elle divinise ce qui la hante. Cette fille, c’est moi.
Je me lève donc, esquive l’enseignante, sors de cette classe, m’installe dans mon chevalet de torture, flirtant au passage avec la douleur que provoque en moi la vue de cet étudiant pour lequel mon cœur chavire mais qui me méprise. Quelle atrocité que de le suivre chaque jour, de le voir approcher d’autres filles aux arguments physiques et moraux beaucoup plus convaincants, et de souffrir, de souffrir de sa propre solitude… Je suis dans le couloir et déjà le bruit ambiant à lui seul me donne la nausée. Se faufiler entre les gens, les bousculer, sentir leur agacement, craindre leur réaction, se dépêcher de l’éviter, tomber, se relever, les joues rouges, les yeux gonflés et piquants, sortir, respirer un air pollué, se sentir seul au milieu de la rue, pour enfin se réfugier sous un porche et souffler, lâcher quelques libératrices larmes.« Le lycée est affreux. »Mes parents me toisent comme si ma seule personne incarnait la longue liste de leurs défauts et de leurs erreurs de vie. Les larmes voudraient affluer mais je ne puis que bouillonner sous mes pommettes. Exténué et révoltée, je fuis à nouveau, et m’enferme dans mes songes. Pourquoi seules les personnes « normales » devraient en avoir ? J’ai moi aussi mes rêves. Et seul un sujet les habite, une seule entité les contrôle, les dessine, les altère à sa guise, entraînant parfois les plus folles des idylles…irréelles.
Lui, toi, Arthea Heqat… Tu hantes mes pensées et ma vie. L’univers pourrait s’écrouler autour de moi – c’est déjà tellement le cas à vrai dire – que je ne pourrais le quitter. Par ta faute, mon enfer est une impasse. Et comme sadiquement, j’apprécie l’écho de mes plaintes, le reflet de mon malheur, le goût de mon malaise. Chaque chute me rend plus malade encore, et m’éloigne un peu plus de toi par la même occasion. Mon enfer est une impasse. Pourquoi dis-je de telles absurdités ? Il suffirait de peu de choses pour que je m’en détache… Une … lame ? Mon enfer est une impasse. Elle pénètre dans ma peau. C’est presque agréable. Veuillé-je faire cela ? Oui, car… Mon enfer est une impasse, une prison de glace. Le liquide se répand. La glace devient eau, la peau devient sang.
La fusion est-elle mon échappatoire ? Oui, voilà que j'aperçois les anges. | |
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