Le temple d'Isthar
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Le temple d'Isthar

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 Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve

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Flamme
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MessageSujet: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeMer 2 Sep - 15:04

I PROLOGUE



Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve 20090211


La petite fille avait appuyé son front contre la vitre et elle observait les dessins qu’y formait son souffle doux.
Elle n’avait pas sommeil et avait attendu que tous soient endormis pour sortir de son lit.

La fraicheur de sol l’avait fait tressaillir, mais elle s’était approchée de la fenêtre et dissimulée par le rideau vaporeux? elle regardait le vide de la rue dont les pavés brillaient encore d’une récente averse.

Elle aimait la tranquillité nocturne.
Quand tout dort, pas un bruit, cela lui donnait le sentiment d’entrer dans un monde magique et mystérieux propice à l’imagination.
Elle inventait des histoires qu’elle gardait pour elle seule, pleines de dragons et de princes charmants, elle partait à l’aventure sur l’aile de ses rêves éveillés et se laissait entrainer avec bonheur hors de la réalité.

Son père n’aimait pas la voir rêvasser et s’en fâchait, elle avait donc pris l’habitude de voler des instants à la nuit pour lâcher la bride de son imaginaire et se conter la vie qu’elle voulait pour plus tard, loin d’ici, dans les pays extraordinaires de la belle émeraude ou dans les dunes des déserts torrides de Desertica.


Allait-elle faire cette nuit encore cet étrange rêve qu’elle faisait de plus en plus souvent ?
C’était un rêve doux qui lui laissait toujours au réveil une sensation de bien être et de sécurité.
Elle se voyait assise dans l’herbe au milieu d’un jardin, elle jouait à imaginer des formes avec de petites brindilles.
L’homme était là, le dos appuyé contre le tronc d’un antique cerisier et il la regardait.
Elle n’en avait pas peur et elle était sereine.
Il y avait dans ce regard quelque chose qui disait « tant que je serai là rien ne peut t’arriver » et elle se réveillait avec le sentiment qu’un ange veillait sur elle.


Un bruit métallique la sortit de sa rêverie et elle se concentra sur la rue mais rien ne bougeait.
Soudain à son grand étonnement, une silhouette sembla sortir du sol et elle comprit que le bruit qu’elle avait entendu provenait du déplacement d’une plaque d’égout.
Un jeune garçon sortait souplement de son tunnel et tentait de remettre la plaque en place en silence.

Ainsi c’était donc vrai !
Elle avait entendu dire que des gens vivaient dans les sous sols de la confédération mais elle avait toujours pris cela pour une fable destinée à effrayer les enfants. Elle devait pourtant bien se rendre à l’évidence, elle était en train d’observer l’un d’eux.
Il pressa le pas en marchant dans les recoins les moins éclairés puis disparu dans une étroite ruelle.

La scène n’avait durée que quelques instants et Claire ne savait plus très bien si elle l’avait rêvé ou si elle s’était réellement produite.

Aussi le soir suivant elle revint se cacher derrière le rideau pour voir si, à nouveau, l’étrange promeneur allait sortir de son tunnel pour s’évaporer dans la nuit urbaine.

Ses paupières commençaient à s’alourdir quand elle entendit le bruit caractéristique du déplacement de la plaque d’égout.
Elle se serra contre l’embrasure de la fenêtre et s’arrêta de respirer de peur qu’un infime mouvement dénonce sa présence.

Le jeune garçon prit pied sur le bitume et replaça la plaque.
Il devait avoir un an ou deux de plus qu’elle, il était mince, pas très grand et se déplaçait avec la démarche féline des êtres rompus à l’exercice et aux combats.

Était-il plus préoccupé que la veille ?
Claire ne le savait pas mais toujours est-il, qu’oubliant la prudence, il fut surpris un instant par la lumière blafarde d’un candélabre. Claire vit scintiller le bleu de ses yeux et se cru découverte.
Elle se plaqua contre le mur.
Quand elle trouva à nouveau le courage de jeter un regard par la fenêtre le garçon avait disparu.

Claire recommença le soir suivant sa patiente observation, et le lendemain encore, ainsi pendant des semaines, pendant des mois. Chaque soir elle était là et avait le sentiment de le bien connaître tant elle imaginait sa vie, sa famille, ses amis.
Il arrivait qu’il ne vienne pas, ces jours là elle avait du mal à trouver le sommeil et elle ressentait la blessure de la solitude.
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MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeMer 2 Sep - 15:10

Elona était une jeune femme pleine de vie, aux éclats de rires sonores agitant les épaisses boucles brunes qui retombaient sur ses épaules. Grande et athlétique elle avait été admise à l’école des gardes de la confédération galactique et elle en concevait une légitime fierté.

Elle aimait chanter, parler fort. Débordante d’énergie elle aimait aussi beaucoup les hommes et n’hésitait pas à jouer de son charme pour une nuit dont ils sortaient épuisés mais en extase.

Aujourd’hui plus que jamais, sous un tonique soleil printanier Elona avait la bougeotte !
Et ne tarissait pas d’efforts pour décider Claire à l’accompagner dans ses aventures.

Ah non !! Tu ne vas pas rester enfermée là alors que dehors, nous attend une vie de débauche et d’amusements ! Nous traverserons le marché et nous rendrons ensuite dans un bar où nous déjeunerons, il est, parait-il, fréquenté par tous les jeunes gardes bien découplés et bien membrés lui dit elle clignant de l’œil coquinement.

Claire soupira, comment pouvaient elles être à ce point différentes !
Elles étaient pourtant des amies depuis bien des années !
La brune et la blonde, la secrète et l’éclatante …
Claire savait très bien qu’elle finirait par céder à l’enthousiasme d’Elona et elle se prépara pour l’inévitable balade.

Les rues étaient grouillantes de monde, le premier soleil après les frimas d’un hiver particulièrement rude avait fait sortir les galacticains de leurs chaudes retraites.
Passant à coté de la plaque d’égout elle eut comme à l’accoutumé un petit pincement au cœur pour celui qu’elle appelait « lui » dans le secret de son âme.

Sur le trottoir d’en face un jeune homme à la chevelure ébouriffée essayait de chanter un air connu en s’accompagnant d’une viole volcanienne qu’il ne semblait pas maitriser.
Elona partit d’un grand éclat de rire et Claire grimaça.

La place du marché n’était qu’à une centaine de mètres mais, arrêtées par une vitrine ou une rencontre, elles mirent plus de vingt minutes pour l’atteindre.
Là un petit attroupement s’était formé autour d’une vieille femme qui prêchait la bonne parole.

Elona prit Claire par la main et l’entraina vers le groupe.

Hooooo la prédicatrice, viens on va se marrer elle dit plein d’âneries !! Lui lança-t-elle.

Elona joua des coudes pour que les deux jeunes femmes se fassent une place au premier rang.

La vieille aux cheveux sales et hirsutes, le doigt levé vers le ciel haranguait la foule et promettait le retour d’anciens dieux vengeurs avec une conviction des plus affirmées.
Sa voix forte interpelait la foule lui promettant mille foudres des enfers !

Soudain la femme s’arrêta de parler pour se tourner vers Claire, la dévisagea avec effroi et poussa un cri d’horreur si strident que les gens reculèrent !

Le diable est là !!! hurla-t-elle en désignant Claire de son doigt crochu, salope, trainée, sale pute !!! Retourne d’où tu viens ta puanteur est une abomination !!
Rien d’aussi abject ne devrait fouler ce sol !!

Un tel déchainement de violence avait laissé tout le monde sans voix !
Claire était livide et tremblante, elle ne comprenait pas qu’on l’insulte pareillement.

La vieille leva son poing et se précipita brusquement sur la jeune fille mais son élan fut arrêté par une main qui la saisit par le col et la souleva de terre avec une déconcertante facilité.

L’homme qui avait arrêté la charge de la folle, tourna son visage vers Claire qui croisa les yeux ambrés qu’elle connaissait depuis si longtemps.
La vieille ne se débattait même pas et semblait tétanisée par une terreur sans nom.
Il s’éloigna rapidement la femme toujours à bout de bras.

La scène s’était passé très vite et Elona reprenant ses esprits vit que Claire était immobile, hébétée, des larmes roulaient sur ses joues et ses yeux étaient dans le vague.
Ni une ni deux, elle lui assena une paire de gifles qui eut pour effet de faire sortir Claire de son état de choc, elle l’entraina rapidement chez elle.

Claire que signifie tout ça ?!! Lui demanda-t-elle
C’était l’ange répondit mystérieusement son amie ….

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Angels10
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MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeMer 2 Sep - 15:12

Lucifer était seul dans la salle d’audience du sombre château.
Le menton appuyé sur son poing, il réfléchissait.
Il pensait au genre humain et à l’incroyable et constante incurie des hommes mus par leurs passions.

Comment pouvaient ils se perdre aussi facilement dans ses pièges enferiques pour la simple envie, pour satisfaire des désirs qui étaient peu de choses mais leur brulaient le cœur et consumaient leur âme ?

Pour la femme d’un autre on était prêt à tout, pour un peu de pouvoir on pouvait sacrifier père et mère, pour la richesse on s’oubliait soi même et devenait sourd à ses propres valeurs.
La vie leur avait été donnée et bien peu la méritaient.
Lucifer, Maître du châtiment, punissait inlassablement, froidement et sans état d’âme.

Il sourit en imaginant le brasier qu’était son domaine dans un inconscient collectif pervertit par l’imagination.
La punition existe mais en est éloignée car il est des souffrances plus vives et Lucifer en est le bras armé.

Perdu dans ses pensées, Lucifer ne se rendit pas tout de suite compte des changements infimes qui se produisaient en lui, juste une petite chaleur dans les brumes froides de son cœur.

Il se leva et parcouru les longs couloirs du château des ombres, gravit plusieurs escaliers mal éclairés pour retrouver son antre, là où personne n’était jamais entré.
Le sol de larges dalles était recouvert d’épais tapis, dans un coin de la pièce on apercevait le cuir élimé d’un confortable canapé. Les murs étaient presque entièrement recouverts de rayonnages débordant de registres plus ou moins anciens, plus ou moins usés car il en consultait certains plus souvent que d’autres ….

Au centre de la pièce trônait un grand bureau de bois sombre où les piles de papiers côtoyaient un étrange encrier de cristal dans lequel reposait une plume. Lucifer sourit, qui sera le prochain à me vendre son âme ? se demanda-t-il.

Il passa devant un miroir encadré de dorures et y aperçu sa haute silhouette dans un uniforme de cuir noir qui lui était familier, il croisa son propre regard mordoré et sursauta.
Quelque chose avait changé dans son apparence ! Il lui semblait que le prince immortel des enfers avait gagné un soupçon …d’humanité ! Sa respiration était plus profonde, une ride barrait son front, et ses yeux semblaient sourire alors qu’ils étaient autrefois d’une froideur glaciale.

Il s’assit dans un fauteuil pour penser à cela. Son refuge de solitude était un lieu propice à la réflexion et il comprit qu’un événement venait de se produire, un événement qui touchait à l’intégrité de sa personne même.

Il ferma les yeux un instant.
Non ! Ce qu’il imaginait n’était pas possible, pourtant c’était la seule explication à sa légère transformation.
On lui avait parlé, il y a très longtemps de cette possibilité, de l’apparition en un point quelconque de l’univers, d’une femme qui serait sa flamme jumelle, l’autre moitié de son cœur et qui lui donnerait la parcelle d’humanité dont il avait besoin pour ressentir à nouveau, pour aimer enfin, pour souffrir peut être ….

Fallait-il l’espérer ou fallait-il le craindre ?
Devait-il supprimer cette apparition ou la laisser jouer un rôle aussi dangereux que tentant pour lui ? Lucifer s’interrogeait.
Il fallait qu’il la repère !
Il laissa sa magie opérer, tournoyer dans les univers, fouiller chaque recoin, frôler les âmes et la trouver enfin.

Elle était dans un jardin, assise dans l’herbe, elle jouait avec des brindilles.
C’était une fillette blonde d’une dizaine d’années. Elle leva vers lui ses yeux bleus plein de confiance et lui sourit.
Elle le voyait et ne le craignait pas …..
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MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeMer 2 Sep - 15:12

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Verre_10


Elona regardait Claire qui portait à sa bouche un verre d’eau d’une main tremblante.
Son visage était encore d’une grande pâleur et ses yeux étaient rougis de larmes.
L’agressivité de la vieille femme l’avait terrorisé et la violence de ses insultes plongé dans le désarroi et l’incompréhension, mais l’ange l’avait sauvé et elle savait désormais que sur elle il veillait

- Bon Claire tu va m’expliquer ce que c’est que cette histoire d’ange ! dit enfin Elona que la curiosité chatouillait depuis un bon moment.

Sa question se heurta à un silence gêné de Claire.

Elona n’avait vu dans la surprenante scène qu’une vieille folle hystérique et un jeune officier, dont elle aurait bien fait ses dimanches et probablement ses lundis matins aussi, qui mit fin à tout ce cirque ! Elle espérait bien qu’il l’avait lâché dans la fontaine pour que la fraicheur de l’eau la calme enfin.

Claire ne savait pas très bien comment aborder la situation, elle se leva et tira les rideaux pour obtenir, dans le petit salon de la maison familiale, une pénombre qui faciliterait sa réflexion mais aussi son aveu. Elle savait bien qu’elle finirait par ouvrir son cœur à Elona.

Claire n’avait jamais été très expansive ni portée sur les confidences, fidèle à sa nature discrète elle avait toujours gardé son rêve récurrent dans son cœur, comme un jardin secret où elle se trouvait bien. Au fond, elle avait peur que si elle le divulguait, l’accès lui en soit fermé à jamais.

Mais l’irruption de son ange gardien dans le concret de sa vie, l’avait tout d’abord stupéfaite puis plongé dans les interrogations et dans l’angoisse d’avoir à s’avouer que ce rêve n’en était peut être pas un !
Elle reposa le verre vide et commença son récit d’une voix basse et d’un ton monocorde.

Elle conta à Elona comment depuis des années, chaque nuit elle faisait le même rêve, elle voyait cet homme bienveillant, et la quiétude qu’elle retirait de cette vision lui faisait dire que c’était un ange, son ange gardien.
Puis elle lui expliqua sa stupéfaction de le voir apparaitre soudain dans sa vie pour écarter d’elle le danger qui la menaçait.

- Es tu sure que c’est le même homme ? demanda Elona avec son pragmatisme naturel
- Oui j’en suis sure et certaine
- Et dans tes rêves vous parlez de quoi ?
- On ne parle pas
- Pourquoi donc ?
- Je l’ignore. Il n’a jamais ouvert la bouche donc je n’ai pas parlé non plus.
- Ben parles lui donc la nuit prochaine et tu me raconteras lui répondit son amie en se dirigeant vers la sortie.

Et ils parlerent donc, de tout , de rien ... paradoxe de peur et de sérénité.Elona regardait Claire qui portait à sa bouche un verre d’eau d’une main tremblante.
Son visage était encore d’une grande pâleur et ses yeux étaient rougis de larmes.
L’agressivité de la vieille femme l’avait terrorisé et la violence de ses insultes plongé dans le désarroi et l’incompréhension, mais l’ange l’avait sauvé et elle savait désormais que sur elle il veillait

- Bon Claire tu va m’expliquer ce que c’est que cette histoire d’ange ! dit enfin Elona que la curiosité chatouillait depuis un bon moment.

Sa question se heurta à un silence gêné de Claire.

Elona n’avait vu dans la surprenante scène qu’une vieille folle hystérique et un jeune officier, dont elle aurait bien fait ses dimanches et probablement ses lundis matins aussi, qui mit fin à tout ce cirque ! Elle espérait bien qu’il l’avait lâché dans la fontaine pour que la fraicheur de l’eau la calme enfin.

Claire ne savait pas très bien comment aborder la situation, elle se leva et tira les rideaux pour obtenir, dans le petit salon de la maison familiale, une pénombre qui faciliterait sa réflexion mais aussi son aveu. Elle savait bien qu’elle finirait par ouvrir son cœur à Elona.

Claire n’avait jamais été très expansive ni portée sur les confidences, fidèle à sa nature discrète elle avait toujours gardé son rêve récurrent dans son cœur, comme un jardin secret où elle se trouvait bien. Au fond, elle avait peur que si elle le divulguait, l’accès lui en soit fermé à jamais.

Mais l’irruption de son ange gardien dans le concret de sa vie, l’avait tout d’abord stupéfaite puis plongé dans les interrogations et dans l’angoisse d’avoir à s’avouer que ce rêve n’en était peut être pas un !
Elle reposa le verre vide et commença son récit d’une voix basse et d’un ton monocorde.

Elle conta à Elona comment depuis des années, chaque nuit elle faisait le même rêve, elle voyait cet homme bienveillant, et la quiétude qu’elle retirait de cette vision lui faisait dire que c’était un ange, son ange gardien.
Puis elle lui expliqua sa stupéfaction de le voir apparaitre soudain dans sa vie pour écarter d’elle le danger qui la menaçait.

- Es tu sure que c’est le même homme ? demanda Elona avec son pragmatisme naturel
- Oui j’en suis sure et certaine
- Et dans tes rêves vous parlez de quoi ?
- On ne parle pas
- Pourquoi donc ?
- Je l’ignore. Il n’a jamais ouvert la bouche donc je n’ai pas parlé non plus.
- Ben parles lui donc la nuit prochaine et tu me raconteras lui répondit son amie en se dirigeant vers la sortie.

Et ils parlerent donc, de tout , de rien ... paradoxe de peur et de sérénité.


Dernière édition par Flamme le Mer 2 Sep - 15:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeMer 2 Sep - 15:15

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Cataco10


Quand j’ouvris les yeux ce matin là, je le fis sans envie, j’aurai voulu dormir, dormir, dormir. Dormir pour ne plus ressentir ce vide que mes nombreuses activités ne parvenaient à combler, ce vide au fond de moi et au fond de mon cœur, ce néant dont j’ignorais le sens et qui me plongeait dans l’angoisse. Je devais me jeter dans l’action, sortir de ma torpeur pour exister encore !

J’irai rejoindre la résistance et je me battrai comme d’autres le font contre cette société servile qui endort les consciences et annihile les envies et je donnerai un sens à ma vie !
Et c’est comme on jette une bouteille à la mer que j’ai rassemblé mes maigres effets et pris le mystérieux chemin des catacombes sans bien savoir, en fait, ce que j’y trouverai.


La fatigue avait vidé sa tête, elle marchait depuis des heures dans les sombres tunnels suintant d’humidité des sous sols de la confédération galactique.
Elle ne savait pas où ses pas la portaient mais elle marchait.
Savons nous jamais vraiment où le vent de la vie nous pousse ? Nos décisions ne sont elles pas qu’illusion dans les entrelacs du destin ?

Elle trébucha et son genou vint douloureusement s’écorcher contre la pierre granuleuse des murs sales.
Des larmes montèrent à ses yeux.
Oui s’était peut être ça, peut-être avait elle besoin de pleurer, pour alléger son cœur faute de ne pouvoir libérer son âme.

Le tunnel semblait s’élargir, il s’évasa insensiblement jusqu’à devenir une grande salle où des torches rivées aux murs donnaient un éclairage blafard.
Elle s’assit à terre, épuisée, et laissa ses larmes couler et former de petites rigoles sur la blancheur de ses joues.
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MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeVen 10 Sep - 11:38

Les couloirs sans fin des sous sols de la corporation se déversent encore et encore formant un dédale mortifère, où chaque recoin recèle son lot de surprises. Seuls les initiés les plus habiles peuvent prétendre se déplacer relativement aisément dans ce labyrinthe infini et déjouer de ce fait les plus fourbes traquenards.

Gabriel arpentait ainsi sans conviction aucune ces sinistres lieux. D'un pas las; mais certain de son chemin, il avançait. Son esprit éternellement mélancolique vagabondait au grè de ses rêveries chimériques. Ses aspirations de liberté, de grands espaces restaient cependant immuablement les mêmes depuis sa tendre enfance, et il ne pouvait ainsi s'empêcher d'imaginer ce qui se déroulait "en haut ". Il se prenait parfois à songer.... se voyant savourer à nouve*u les doux rayons solaires réchauffant sa pe*u.... humant les doux parfums offerts par Dame Nature... profitant des joies les plus simples en somme... Des plaisirs certes naïfs, mais que trop éclipsent au profit de choses sans saveurs, sans couleurs, sans odeurs...

Il avait conscience que le combat qu'il menait ici dans l'ombre avec son clan, -qui accessoirement était mené par son père Jonas-, était capital, il faillait nécessairement que quelques personnes militent pour le bien de tous, mais la macabre routine, qui tendait à s'installer au fil des années qui filaient, devenait de plus en plus oppressante, écrasante... Les horreurs succédaient aux horreurs, les morts aux morts... Il avait vu s'éteindre sous ses yeux impuissants un nombre bien trop important d'innocents, écrasés sous le poids de l'avarice de quelques "seigneurs" prêts à tout pour mettre la main sur d'éphémères ressources.

Pour exorciser les maux qui le torturaient, il marchait au travers les méandres sinueux des tunnels qui serpentaient les sous sols... avec pour seule et unique compagnie les souvenirs indélébiles des abjections passées... fruits de sa mémoire et malheureusement non de son imagination, ceux-ci le torturaient encore et encore.

Gabriel était donc un jeune homme tourmenté, déchiré entre la nécessité de ses combats -ou peut être même "ces" combats il ne savait plus lui même- et l'absurdité des seigneurs qui régnaient "en haut". Faut-t-il continuer de se battre contre ces monstres? Pourquoi ces Hommes font-il subir à des peuples entiers de tels supplices? Combattre le mal par le mal...est-ce réellement nécessaire? Son père n'avait répondu que trop vaguement à ses interrogations... Et le doute avait germé au sein de son esprit...

De Jonas, il ne possédait que le physique non moins attrayant. Si l'un n'avait point été bonifié par l'âge, il aurait été aisé de les confondre tel de vrais jume*ux. En effet, tout deux possédaient des cheveux châtains qui peignés au gré de leurs humeurs sublimaient leur visage au regard d'émeraude. Leur taille ni trop grande ni trop petite, s'harmonisait parfaitement avec leur musculature assez développée, et leur teint légèrement hâlé, malgré l'absence chronique de soleil, leur octroyaient un certain charme. Cependant, leur deux caractères étaient en totale opposition, l'un était une figure emblématique et héroïque de la résistance, droit, fier et charismatique tandis que l'autre était un mélancolique torturé aux humeurs parfois volcaniques.

Une heure ou deux, peut être même plus, passèrent, sans que rien d'inhabituel ne se produisit, lorsque tout à coup au détour d'une intersection, Gabriel entendit des gémissements qui vinrent ainsi briser le silence religieux qui régnait sans partage sur les catacombes. Par réflexe, il saisit brusquement sa dague d'argent et passa subrepticement sa tête afin de regarder d'où provenaient ces bruissements. Et là... qu'elle ne fût pas sa surprise! Une jeune fille dont il nota une certaine pâleur, était assise à même le sol et semblait pleurer. Il faisait trop sombre pour qu'il puisse apprécier ses traits, et il se refusa de l'approcher, préférant l'observer à distance respectable. Mais sa contemplation partielle fût vite interrompue, lorsqu'il sentit la présence proche de ses compagnons.

Il repartit donc en direction du campement, tout en ressassant l'image de cette jeune femme énigmatique...


(Ashlan)

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Claire10


La jeune fille épuisée s’était endormie à même le sol, sa chevelure blonde répandue autour d’elle, les flammes virevoltantes des torches animant les ombres de son visage.

Les trois hommes marchaient le long du tunnel principal dans un silence qui en disait beaucoup sur leur habitude de la clandestinité.
Ils transportaient dans de grands sacs le ravitaillement nécessaire aux combattants de l’ombre qui, du fond des sous-sols, œuvraient pour la liberté.
C’est avec prudence qu’ils s’approchèrent de la jeune fille endormie, ils se regardèrent dubitatifs. C’était presqu’une enfant aux yeux rougis de larmes.
Ils savaient que s’ils la ramenaient au repaire Jonas en serait fâché mais la balance pencha en faveur de la compassion et ils réveillèrent la jeune femme pour la conduire loin des dangers des catacombes.


Quand il vit arriver le petit groupe, Jonas fronça les sourcils. Ses hommes ne comprendraient donc jamais que la méfiance était la clé leur sécurité et plus encore en cette période trouble où la guerre couvait entre les cendreux et quelques électrons libres transfuges de la confédération.


Je compris dés que je vis le regard de l’homme que mon affaire n’était pas gagnée d’avance. Il allait falloir le convaincre de me laisser une chance de me battre à leur coté. Ses yeux clairs où se mélangeaient colère et curiosité m’examinaient. J’attendais qu’il parle, j’attendais de pouvoir nouer le dialogue pour lui faire comprendre ma détermination, mon besoin d’action, ma soif inextinguible de m’accrocher à un idéal.
Je n’eu droit qu’à un hochement de tête et je passais les semaines qui suivirent à accomplir les tâches nécessaires à la survie de la petite communauté avec le sentiment d’être constamment observée. J’y mis tout mon cœur, toute ma volonté et toute ma détermination.

Peu à peu Jonas se détendit et me confia des missions plus valorisantes et je me rendis enfin vraiment compte du danger de cette vie et de l’importance de cet engagement, de la précarité des peuples soumis aux pillages et à la destruction.
Seulement quelques semaines en ces lieux et je pleurais déjà des amis comme d’autres pleuraient leurs parents, leurs enfants, leurs amours dans l’indifférence totale de ceux qui se croyant plus puissants et plus vertueux, décidaient de la vie et de la mort en se comportant comme des barbares au lieu de se conduire comme des seigneurs.
J’avais trouvé mon combat et la force de le mener.

(Flamme)


Gabriel arriva au campement où une atmosphère plutôt sereine flottait. Chacun exécutait la tâche qui lui avait été assignée le matin même, cependant pas un mot, pas un éclat de rire, de joie ou de peine ne se faisait entendre. Le silence et la discrétion étaient les maîtres mots de ces guerriers de l'ombre. Les gestes et regards s'étant progressivement substitués à la parole, l'écho de leurs voix ne résonnait que rarement hors des cocons illusoires de leurs abris rudimentaires.

Ainsi va la vie dans les sous-sols de la Corporation, nulle place pour de quelconques futiles agréments, il faut s'armer de courage et surtout de la ténacité pour espérer ne pas sombrer dans un profond désarroi, face aux abominations qui rythment bien souvent les jours sans lumière des résistants ...

Le jeune homme encore ébouriffé par sa singulière rencontre, pénétra dans sa tente. Celle-ci était légèrement plus spacieuse que celles de ses compagnons. En effet, être le fils du chef, ne présentait pas uniquement des désagréments... Son refuge offrait ainsi deux pièces, d'un côté un coin de repos où se juxtaposait à son lit exigu, une étuve de cuivre dans laquelle il pouvait se rafraichir, et de l'autre un espace moins intimiste où trônaient timidement deux vieux sofas pourpres. Quelques bibelots d'une valeur certaine, étaient parsemés ici et là, tentant tant bien que mal d'agrémenter quelque peu, où tout du moins, adoucir l'austérité des lieux. Mais le plus remarquable objet restait sans nul doute possible, le majestueux lustre cristallin, relique ancestrale familiale, qui tel un ectoplasme éthéré ondulait voluptueusement sous la tente, diffusant de ce fait de doux rayons tamisés forts agréables.

Alors que Gabriel se dirigeait vers le récipient métallique afin de redonner un semblant de clarté à son visage, il entendit au dehors d'inhabituels chuchotements. Alerté par ces bruissements, il sortit donc de son antre. Et quelle ne fut pas sa surprise, elle se tenait là, au milieu de ses frères d'armes, celle qu'il avait surprise effondrée au détour d'un tunnel. Plusieurs sentiments semblaient s'entremêler dans son esprit.

Mon père lui faisait face, figé comme à son éternel habitude, dans une posture droite, sûr de lui. Il dévisagea longuement la nouvelle arrivante puis regarda dubitatif ceux qui l'avaient conduite jusqu'ici. Moi je me contentai de rester à l'écart de tous, ne pouvant m'empêcher d'admirer la be*uté énigmatique qui émanait de cette jeune femme. Une étrange sensation m'envahissait dès lors que je posais mon regard contemplatif sur sa personne. Jamais je n'avais ressenti pareille émotion déstabilisatrice... enivrante... Les semaines passèrent, et elle s'intégra relativement rapidement au sein de notre petite communauté, moi je préférais l'ombre, la solitude et malgré mon envie ardente de lui adresser la parole, je ne succombais point à cette tentation pourtant virulente.

Plus le temps passait et plus les missions auxquelles elle était affectée, se révélèrent épineuses, ce qui marquait la confiance grandissante de Jonas. Quant à Gabriel, il demeurait dans sa torpeur se refusant toujours à adresser la parole à la belle Claire.... jusqu'à ce fameux jour où tout bascula.

Alors qu'il errait encore dans les sinueux couloirs, un cri strident se fit entendre, non loin de l'endroit d'où il se trouvait. Il se précipita donc avec une agilité féline vers le lieu où se jouait ce qui allait se révéler être une sinistre scène.

Trois hommes masqués et armés retenaient la dernière recrue des Hommes de l'ombre en otage. Ils la sommaient de répondre à leurs questions. Pour se montrer le plus convaincants possible, ils avaient sorti le grand jeu. En effet, un couteau doré se baladait sur le visage de leur proie. Elle haletait et transpirait quelque peu mais refusait de coopérer.

"Plutôt mourir" sanglota-t-elle.

"Si tu y tiens..."ricana, le plus grand des trois hommes.

Ce dernier plongea alors sa main squelettique dans sa poche, en sortit un scalpel étincelant qui scintilla de façon ostentatoire dans la pénombre, puis il le porta à la gorge de la jeune femme. Et d'un geste preste et précis il incisa la froide lame dans la chair blanche de sa victime, un léger filet de sang suinta et....

(Ashlan)

Les jours passant et les missions se succédant Claire était peu à peu reconnue comme un membre à part entière de la petite communauté. Elle s'y sentait enfin chez elle, Jonas était un chef charismatique et chaleureux et ses compagnons des hommes et des femmes portés par leur engagement et la défense de leurs valeurs.

Seul Gabriel, le fils de Jonas semblait l'éviter.
Le mystérieux jeune homme partait dés l'aube pour des missions dont elle ne savait rien et ne revenait que tard dans la nuit. Peut être ne voit-il pas d'un très bon œil l'arrivée d'une nouvelle recrue, se disait-elle, peut être lui suis-je antipathique.

Ce matin là elle prépara méticuleusement son léger sac pour partir en mission avec l'un de ses camarades.
Jonas attendait l'arrivée d'un mystérieux chef d'État et ils devaient s'assurer de la sécurité du trajet que celui ci emprunterait pour parvenir jusqu'au chef des hommes de l'ombre.

Kalos l’attendait à la sortie sud du repaire. C’était un homme d’une quarantaine d’année rompu à l’exercice.
Claire avait déjà effectué plusieurs missions à ses cotés et constaté son expérience et sa prudence.
Ils partirent sans plus attendre et cheminèrent en silence sur près de trois kilomètres. Ils s’engagèrent ensuite dans un petit escalier sombre qui devait les mener au niveau supérieur.
A mi-chemin, Kalos s’arrêta brusquement et fit signe à Claire de ne plus bouger, il semblait respirer une odeur qui l’inquiétait, il resta attentif pendant 2 ou 3 minutes avant de reprendre prudemment l’ascension des quelques marches qui restaient à parcourir avant d’arriver en haut.

C’est au moment où Kalos franchissait la dernière marche que le coup de feu claqua. Claire vit avec horreur le corps de l'homme s’affaisser, elle fit immédiatement demi-tour dans l’escalier pour prendre la fuite mais une grosse main avait saisi son bras et la tirait vers le haut.

Elle fut violemment projetée contre un mur et ressentit une forte douleur à l’épaule, un peu assommée elle vit néanmoins trois hommes menaçants s’approcher d’elle.
Celui qui paraissait être le chef portait une armure de cuir noir. Il s’accroupit pour l’immobiliser en serrant sa gorge de la main gauche, de sa main droite il tenait un couteau dont il promenait la lame sur le visage terrifié de Claire.

Maintenant jeune Demoiselle vous allez nous dire tous ce que nous voulons savoir grinça-t-il et nous emploierons la force s’il le faut.
Des larmes de peur coulaient sur les joues de la jeune femme, qui, puisant dans ce qu’il lui restait de courage, murmura.. Plutôt mourir …
Les yeux de son bourreau s’animèrent d’une joie perverse, la lame entailla sa joue et elle sentit son sang chaud et poisseux couler dans son cou.

Mais peut être y-a-t-il pire que la mort ! dit avec un sourire sadique l’un de deux hommes qui étaient restés à l’arrière. Il s’approcha d’elle en déboutonnant son pantalon pendant que son acolyte, par un adroit coup de scalpel, déchirait la tunique de Claire et libérait ses seins. Elle hurla.

La lame tomba des mains de l’homme, son expression se figea et Claire vit dans son regard de l’étonnement et de la rage et l’instant d’après son corps retomba lourdement à coté d’elle un couteau planté entre les omoplates.

Un combat s’était engagé entre les deux malfrats et Gabriel. Gabriel qui semblait mu par une rage immense, le visage déformé par la colère. Il avait des traits de tueur qu’elle ne lui connaissait pas. Elle entendit le craquement d’une colonne vertébrale et le premier homme s’effondra. Gabriel portait maintenant au second des coups rapides et puissants, il le battait à mort !

Ne le tue pas gémit Claire Jonas voudra l’interroger …

Au son de cette voix Gabriel sembla sortir de son état second de rage et de violence, de sa transe vengeresse. L’homme gisait à terre.
Il détacha un filin de sa ceinture et le ligota solidement.
Puis il se pencha vers Claire pour la recouvrir de sa cape et la souleva dans ses bras. Leurs regards se croisèrent et se fondirent l’un dans l’autre, leur corps tremblaient un peu dans l’émotion de ce premier contact. Il la serrait contre lui la bouche dans ses cheveux. Elle se laissait aller, la joue sur son épaule. Elle ferma les yeux pour ne plus écouter que le rythme de son cœur. Il la ramenait chez eux.

(Flamme)

*
**


Tout en marchant, Gabriel lui susurra ces quelques mots:

"Je vais te faire découvrir mon havre de paix, mon refuge"

C'était la première fois qu'elle entendait le son de sa voix. Celle-ci paraissait être teintée d'une certaine mélancolie mais aussi, paradoxalement, possédait quelque chose de rassurant, chaleureux.
Ils arpentèrent donc, les couloirs exigus de ces sous-sols infinis jusqu'à cet énigmatique abris.

Une fois arrivé à celui-ci, c'est avec une infinie précaution, qu'il la déposa sur un magistral lit sculpté dans un marbre blanc. Toute tremblotante qu'elle était à cause de son contact plus que rapproché avec Gabriel, elle songeait. Contemplant ce lieu inconnu à ses yeux. Ce refuge caché, jalousement gardé et tenu sous le sceau du secret par le fils du Jonas...

... Creusé à même l'abrupte roche, ce sanctuaire recèle bien des mystères quant à sa genèse originelle. L'ambiance unique se dégageant vaporeusement des parois naturellement escarpées ajoutant du charme à cet éden Enferique -oui car ne perdons point de vue le lieu où se déroule notre épopée- . Un filet d'e*u timidement tiède, mais permanent, léchait sans pudicité le mur du fond, formant à son pied un bassin où l'on pouvait s'y octroyer un instant de détente. Des bougies qui semblaient être éternellement en début de vie, véhiculaient de douces odeurs de fruits ainsi qu'une frêle lumière orangée.

"C'est donc ici qu'il s'isole..." pensa-t-elle.

Nos deux héros s'observaient en silence, leurs cœurs palpitaient, leurs corps et leurs âmes se désiraient ardemment. Le jeune Homme ôta sa chemise -qui s'apparentait d'avantage à un haillon- dévoilant à Claire son torse nu. Ses muscles, ni trop ni trop peu développés firent frissonner la jeune femme. Elle détourna la tête tandis qu'il se débarrassait du reste de ses lambe*ux d'habits. Elle ferma ses yeux, ce qui étira malencontreusement l'entaille encore fraiche qui lui lacérait la joue. Elle grimaça. Lui, plongea dans l'e*u qui s'offrait à sa personne.

Quelques courts instants plus tard, Gabriel sortit de cette baignoire improbable et entoura sa taille d'un pagne qui était disposé non loin du bassin naturel. Il prit ensuite une petite serviette, l'humidifia et se dirigea vers Claire. Il hésita puis lui tamponna le visage, effaçant de ce fait, les marques laissées par ses assaillants. -En effet, cette e*u limpide possède des propriétés curatifs, régénératrices qui permettent la guérison des plaies légères.-

D'une main tremblante elle lui caressa ses cheveux, puis son visage. Le contact de leurs pe*ux revivifia leurs ardeurs. Tel deux aimants leurs bouches se rapprochèrent ostensiblement, le souffle de l'un se répercutant alors sur l'autre. Elle se mordit la lèvre inférieure et dans l'élan d'une pulsion non maitrisée l'embrassa fougueusement.

Je me laissai faire... elle m'avait envouté et ceci dès le premier jour où mon regard se posa sur sa be*uté sans pareille. Nos langues entamèrent alors un ballet acrobatique, fort agréable. L'envie l'un de l'autre croissait à mesure que nos corps s'apprivoisaient. Elle posa sa chaude main sur mon torse encore humide. Une onde de plaisir parcourut mon corps incandescent. Nous nous levâmes simultanément en nous enlaçant encore et encore. Baisers après baisers, étreintes après étreintes le désir doublé d'un plaisir intense s'amplifiait. Je ne pouvais désormais plus résister à l'appel charnel de son corps lui aussi en ébullition. Je cédai donc à mes instincts bestiaux, lui arrachant ce qui lui restait de robe, ce qui me fit découvrir un corps aussi parfait que ce que j'imaginais. Elle ne sourcilla point et au contraire me démontra en me titillant l'oreille droite avec ses cheveux, qu'elle aussi appréciait ce jeu d'adulte au quel nous commencions à jouer.

Les choses plus sérieuses débutèrent, lorsque ma langue partit à la découverte de ses formes si parfaites, explorant la moindre de ses courbes. Elle gémissait, sous les lacérations de mon arme à l'agilité féline. Je restais néanmoins l'esclave de mon imagination qui couplé à mes envies volcaniques donna vie à des choses interdites. Une plume, des draps en soie violine tout était prétexte à devenir un instrument de torture, pour nos êtres échauffés. Claire aussi esquissait de plus en plus des gestes novateurs, gagnant en assurance au détriment de sa timidité passée. Nos caresses devenaient de plus en plus jouissives, enivrantes. Et c'est ainsi, qu'au détour de l'une d'entre elle, qu'elle me dévêtit entièrement, attrapant délicatement avec sa bouche mon pagne....


……

(Ashlan)

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Couple10


Son dernier rempart était tombé dévoilant l’intensité et la force de son désir.

Il souleva Claire comme une plume légère afin que leurs bouches, à nouveau, se joignent.
Elle accrocha ses bras au cou de son amant, noua sensuellement ses jambes à ses reins et se cambra dans un baiser torride, la danse de leurs langues caressantes leur tirait des gémissements.

Sans cesser de l’embrasser Gabriel déposa Claire tendrement sur le grand lit blanc qui serait le nid de leurs ébats, de leurs envies, de leur désir, de leur plaisirs, de leur amour puis se redressa pour regarder ce corps parfait qui s’offrait à lui, le galbe des seins aux pointes érigées qui se soulevaient au rythme rapide de la respiration de Claire, les courbes douces de ses hanches, l’effilé de ses jambes repliées sur les secrets qu’il lui tardait de découvrir à un point tel que c’était douloureux et que cette douleur même était un pur délice.

Claire sentait le regard de Gabriel sur elle comme une caresse enivrante, le moment d’attente qu’ils s’infligeaient tout deux faisait monter leur désir vers des sommets inégalés, elle ferma les yeux en frissonnant.
Quand elle sentit la bouche exigeante et sensuelle de son amant se refermer sur son sein elle gémit doucement et le laissa explorer les secrets de son corps jusqu’à l’explosion de plaisir qui tira un cri à Claire et un éclat de rire triomphant à Gabriel lequel, remontant d’un coup contre le corps de Claire, le posséda enfin.

Je me sentais complète, il était là, en moi, alternant douce lenteur avec force et vitesse, jouant de nos plaisirs comme d’un instrument fabuleux. Nos soupirs et nos respirations s’accélérant à l’unisson nous sentions monter en nous, comme une vague puissante, la jouissance que nous partagions pour la première fois avec émerveillement. Le jaillissement d’un plaisir énorme vint nous surprendre et je m’accrochais passionnément aux épaules de Gabriel dont le corps se contractait en spasmes successifs.

Quand mon amour frissonnant retomba près de moi, essoufflé, épuisé mais si tendre encore, nos bouches échangèrent un baiser plein de passion qui nous laissa planant dans une douce léthargie comme au réveil après un rêve.


*
* *

Cœur fébrile, âme fougueuse ainsi était-elle… Sa be*uté vertigineuse envoûtait mon être. Bercé par la mysticité des lieux, je divaguais enlacé au sein de ses bras, tel un lionce*u apeuré, je me blottissais dans la chaleur de son corps voluptueux. Moment intemporel flirtant avec une félicité suprême, nous n’étions plus de ce sinistre monde, nos problèmes résonnaient comme de lointains songes aux esquisses fanées. Ivres d’un amour en floraison nous nous endormions, laissant vibrer nos enveloppes charnelles au tempo de nos souffles écourtés….
Une confiture de rêves ou une bride cauchemardesque m’éveilla subitement, m’emplissant alors d’un singulier sentiment étriqué. Je m’habillai prestement laissant ma douce aux griffes de son sommeil. Je l’admirai une sempiternelle fois, puis je disparus dans le dédale de couloirs….
A mesure que je me rapprochais du camp, cette sinueuse impression me rongeait davantage. Une odeur âcre semblait danser dans les airs…. Pas après pas, celle-ci se fit plus oppressante, plus présente jusqu’à en devenir incommodante, répulsive.
Mon estomac croulait sous les lacérations de spasmes chroniques… Je m’arrêtai béat, m’affaissant à genoux face au spectacle aux couleurs cataclysmiques qui s’offrait à mes yeux impuissants. Les effluves mortifères avaient atteint leur paroxysme et pour cause…. La mort régnait désormais en maîtresse sur ce qui fut mon clan. Le terme de « massacre » sonnait comme un doux euphémisme face à cette horreur sans dénomination possible. Les corps sans vie de mes compagnons jonchaient le sol abrupt du campement. Certains s’étaient vu allégés de leur tête, des ruisse*ux de sang filaient à partir de leur gorges. Un bras succédait à une jambe qui elle-même recouvrait un tronc. J’entendais des supplices qui comme une lugubre mélodie de fond parachevait ces immondices.

Je me relève, les larmes me viennent. Il fait chaud, très chaud. « Je suis en enfer, il ne peut en être autrement », me répétai-je inlassablement. Mon chemin de croix débute à cet instant, j’avance tête baissée, mon regard fuit les cadavres encore fumant, certains même semblent convulser sous le bruit sourd de mes pas. Les flammes lèchent toutes nos structures emportant avec elles mes années passées ici. « Qu’est-il donc arrivé ? » « Pourquoi? Éveilles-toi! Ce n‘est qu‘un mauvais rêve! »Pensai-je. Mais la vérité dans toute sa cruelle splendeur écrase mes futiles réflexions. Je m’enfonce d’avantage dans cette forêt cendrée et à me rapproche à foulées de lion de ma tente dévastée, j’y pénètre et constate que tout y est dévasté, retourné, les ride*ux encore tendus sont consumés par le brasier environnant, d’ailleurs la structure métallique parait souffrir, les armatures crient sous la température montante. Savez-vous ce qui me vient à l’esprit à ce moment précis? De la haine et de la colère, je ne comprends pas ce qui m’arrive et la rage éclipse peu à peu mon désarroi et ma peine. Elle s’amplifie en moi, je la sens brûler mes entrailles, ma respiration s’accélère, mes poings se ferment, je hurle pour exhorter cette furie croissante mais rien ne semble apaiser ma frénésie. N’avez-vous jamais ressenti pareille sensation? C’est enivrant et effrayant à la fois…. Je ne peux plus tenir en place, cette pulsion me gouverne entièrement, je suis comme spectateur de mon propre corps qui agit de façon primitive. J’attrape la cuve de cuivre devenue brûlante et dans un excès de déchaînement, l’envoi contre le lustre cristallin ancestral. Celui-ci explose littéralement, je ne me protège pas le visage. A quoi bon? A cet instant je me fous de tout! Des éclats viennent me lacérer les joues, les bras, le torse… Je saigne mais feins de ne pas sentir la douleur. Une fois la relique familiale à terre, je la fixe longuement et aperçois quelque chose qui s’apparente à une épée au milieu des débris. Je la saisie admirant le remarquable travail qui avait été effectué sur l’objet, « elle est d’une légèreté inhumaine et sculptée dans un matérie*u m’étant inconnu. » songeai-je à ce moment. J’entends au dehors des bruissements. Armée du glaive, je sors de mon ancien chez-moi et tourne ma tête en direction de l’endroit d’où ces murmures semblent provenir. Un homme, que je ne connais pas -Ou plutôt que je ne reconnais pas-, collecte sur mes défunts frères et sœurs d’armes, des bijoux. C’est alors que sans sommation aucune je m’élance vers lui et sans autre forme de procès, que mon intime conviction et mon envie de vengeance, je lui assigne un premier coup découpant -à ma grande surprise aisément- son bras gauche. Mon courroux ne connaît plus de limite et ce n’est plus un brasier qui incendie mon âme mais un ouragan enférique dans toute sa splendeur. L’homme hurle, mes tympans ne veulent entendre ses supplications. Un deuxième coup part, son autre bras tombe, des torrents sanguinolent sont projetés des orifices engendrés par mes découpes chirurgicales.

Le summum de ma haine allait être atteint dans les secondes qui venaient. En effet, lorsque mes yeux se posèrent sur feu la main du jugé responsable de ce qui était arrivé à mon clan, et qu’ils virent le collier de ma mère ainsi que celui de mon père, je ne pus contenir d’avantage mes pulsions et m’acharnai sur cet être qui paraissait si frêle. Je tailladai, son dos nu et son cou mais lui restait immuable, me tournant le dos. Dans un dernier élan de colère et accompagné d’un hurlement salvateur je lui tranchai la tête. Le déchirement provoqua un craquement et un geyser de sang fut propulsé hors de lui. Une sensation de soulagement m’envahit alors…. La tête de mon condamné tomba puis roula jusqu’à mes pieds tel un ballon, elle était figée dans une expression d’incompréhension des larmes de sang suintant de son regard, un regard que je connaissais que trop…. Je venais d’assassiner mon père…

Une poignée de jours plus tard…

Docilité de circonstance rongeant pas après pas les danses les plus vertigineuses. Des cris comme des murmures, des gestes tels des souffles, des vies qui s’envolent faisant fi des défis des Figures établies. Des ombres malignes aux délicieuses couleurs sombres me couvrent de leur voile de nuit. Dans cette obscurité je m’évanouis, soudain un écho lointain presque imperceptible me tire de mes songes dénués de temps. Des effluves de miasmes m’arrachent à ma dangereuse rêverie. Je suis là sans y être. Caressant mes cheveux ébouriffés, je me lève! Douce torture, ma tête claque…Je me souviens. Des images filent, valsant sans tempo dans mon esprit. Je tremble. Seul ou presque dans ma prison de verre. J’ai mal. Mes haillons s’accordent à mes pensées déambulantes. Je voudrais m’évaporer, voler tel l’éther vers mes chimères, loin de ces barres de fer, loin d’ici bas, loin de tout. Une fraîche brise me fredonne de douces sonorités. Mes blessures suintent. Je me retourne. Horreur. Ma douce étendue me fixe, ses yeux verts ternes ont perdu leur éclat d’antan. Elle se meurt, son visage de lys traduisant son désir de liberté. Je ressens un profond émoi, me remémore cette scène ultime, où d’un tranchant elle m’avait frappée. Mon estomac s’en noue encore. Comment avait-elle pu révéler la position de notre clan? Moi qui l’avais aimé d’un amour sans frontière. Comment avait-elle pu me trahir. Ces questions jalouseront à jamais des réponses dont je ne connaîtrai jamais la profondeur, car déjà la faucheuse arrive et lui tend une main glacée, son frêle cœur s’accélère. Un spasme la lacère. Mes paupières se ferment. Et c’est dans cette intimité à demi-ton, que la vie lui est arrachée.

Quant à moi j’ai l’éternité des prisons de la Corporation pour songer à la dissolution d’un rêve, balayé trop vite par des motivations et des passions qui me dépassaient et me dépassent encore. L’amour rend aveugle, cette phrase prend aujourd’hui une autre dimension.

Je peux ainsi affirmer sans détours, sans regrets, sans hâte et à cœur ouvert, que nul amour ne peut être à l’ombre d’un grand rêve…


*
* *

Elle se réveillait, doucement, comme au sortir d’un songe.
Son bonheur se réveillait avec elle, au même rythme, au fur et à mesure que les voluptés de la nuit lui revenaient comme des vagues de plaisir et de tendresse qui refluaient autant sur sa peau encore frissonnante que sur son âme comblée d’un amour merveilleux.

Immobile, elle savourait le souvenir des moments sensuels et passionnés qui l’avaient unie à celui qui était son indispensable moitié, celui sans qui elle serait restée une coquille vide échouée sur le sable du désert de sa vie.

Mais maintenant l’existence prenait un reflet nouveau, elle sentait son sang circuler dans ses veines, la chaleur l’envahir, elle avait un futur !
Elle avait un destin et il s’appelait Gabriel.

Un bref nuage passa sur l’éclat azuréen du ciel de Claire.
Cette nuit, pour la première fois elle avait donné son corps sans compter, son cœur sans mesure et son âme sans calcul, cette nuit pour la première fois … elle n’avait pas vu l’ange.
Elle chassa rapidement cette pensée. Gabriel était là et rien d’autre ne comptait.

Elle sourit en ressentant soudain le besoin de sa peau sous ses doigts, sous ses lèvres, en frémissant de l’envie de la caresser à l’infini pour y faire naître, dix fois, vingt fois , cent fois la soif d’une étreinte, l’exigence du désir, le feu du plaisir.

Je t’aime... chantonnait une douce musique dans son esprit repus de l’absolu d’un amour sans égal.

Je t’aime reprirent ses lèvres dans le murmure d’un sourire.
Sa main glissa lentement sur le drap complice de leurs fantasmes pour ne trouver au final que la trace encore tiède du corps aimé.

Elle ressentit soudain la douleur fulgurante de l’angoisse.
Gabriel n’était plus là !
Elle ouvrit ses yeux enfin dans le secret espoir de le voir dans la pièce mais elle savait bien qu’elle ne le trouverait pas.

Son instinct lui hurlait l’imminence d’une catastrophe et elle en tremblait de tous ses membres, les larmes coulaient sur ses joues sans tarir.
Elle se vêtit rapidement et couru dans les tunnels aussi vite que ses jambes pouvaient la porter, aussi loin que ses sanglots lui laissaient quelque souffle.
Et c’est dans un état second, taraudée par la peur qu’elle arriva à l’entrée de la grotte principale qui abritait les armées de l’ombre.

Elle eut un haut le cœur en constatant le carnage qui avait été fait, les corps éparpillés des gens qu’elle avait aimé et l’odeur acre du sang et des chairs brulées qui emplissait la grotte de toute l’horreur d’un inique massacre.

Elle cria de surprise quand elle vit au fond de la grotte, assis par terre le dos appuyé au mur de pierre, les genoux entre ses bras regardant la scène des ses yeux ambrés et arborant un incongru sourire de satisfaction … l’ange !

Un battement de cils et il ne fut plus là. L’avait-elle seulement vraiment vu ? Peut être son esprit se laissait-il perturber par toute cette horreur à laquelle au fond d’elle elle refusait de croire.

Au milieu de la caverne parmi les décombres et les tentes ravagées par les combats un homme était agenouillé. Jonas, le visage couvert de larmes et de sang la regardait hébété.

Son cœur fit un bond !
Derrière lui, bien vivant une épée à la main s’avançait Gabriel, son regard était teinté de colère, de folie …
D’un geste ample de son arme il trancha, trancha, trancha encore et encore et la tête de Jonas fut séparée de son corps en une gerbe de sang. Claire poussa un terrible hurlement.

La tête roula jusqu’aux pieds du garçon dont le faciès exprima une horreur sans nom.
Elle comprit alors la terrible méprise de celui qu’elle aimait et qui venait de tuer son propre père croyant exécuter le dernier assaillant.
Comment allait-il pouvoir vivre avec ça ? Le pourrait-il seulement ?

Gabriel leva les yeux et leurs regards se croisèrent. Ce regard qui n’avait toujours exprimé qu’amour et passion était aujourd’hui dur et plein de haine.

Traitresse cria-t-il !!! Tu nous as vendu et je vais te tuer pour ça !!!

Il se précipita vers Claire qui ouvrait des yeux ébahis par la surprise de cette affirmation.
L’arme de Gabriel s'éleva et tout fut noir ….






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MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeVen 10 Sep - 11:49

III - CHÂTIMENTS

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Chatim10



Devar Shurak
Claire
Aschlan


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« Il fait noir, ici, Shu’… Peut-être alors y verras-tu clair ? Va, va, et saisis ce châtiment comme la renaissance de ton âme, homme brisé. Va, va, car ce visage que je caresse une dernière fois de mon regard embué n'est pas celui d'un platin. »

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Ethel10


Ethel Trust

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Les Châtiments, arme des hommes contre les hommes, c'est à la fois cette terrible réalité, la preuve incontestable que la punition passe par l'aliénation de l'esprit, et sa soumission à celui d'un autre... et cette souffrance qui leur succède. D'abord la rage, puis les pleurs, les lamentations nocturnes et la faim quotidienne. L'ennui, puis l'indifférence. Et enfin pointe la nostalgie.

La froideur de l'âme de Devar Shurak emplit l'air d'une fraîcheur matinale. Un pâle rayon de soleil vient caresser son visage, et le sort de ses rêves pour mieux le replonger dans son cauchemar. Et s’efface alors l’image d’un ange aux cheveux bruns, tout de vert vêtu, et dont la vision, bien que tragique, l'emplissait de bonheur. Les rêves sont devenus rares, c’est donc désespéré que Devar voit celui-ci s’achever.
Il est assis sur un sol humide, la tête appuyée sur son poignet engourdi que soutient difficilement son coude endolori, et son regard vide semble peiner à trouver où se poser. Car çà et là ne sont que barrières. Derrière Devar, un mur froid qui encrasse chaque jour davantage ses cheveux, lorsqu’il vient à s’y appuyer pour chercher le sommeil. A l’opposé de la pièce, c’est une grille au fer roussi par la rouille qui se tient entre le monde extérieur et celui des Sous-sols de la Corporation. Celle-ci s’étend sur deux mètres environ, puis forme un angle de quatre-vingt dix degrés, avant de rejoindre la cloison arrière. Et chaque cellule est formée de la même façon, ainsi calquée. Et chaque prisonnier a, de ce fait, deux voisins. Mais le silence de mort encore et toujours hante les lieux ; car ici peu sont ceux qui étaient discoureurs, et d’aucun qui s’y risquerait n’y trouverait d’intérêt, tant les choses sont belles dont on se lasse plus aisément devant la vision d’un univers inconnu et dont la perdition chaque jour s’accentue un peu plus.

C’est donc un énième jour qui se lève. A la seule différence que dans la cellule adjacente, la monotonie a été rompue. L’auraient-ils délivré ? Peu de chances, il était devenu irascible de folie. Non, ce qui choque Shurak n’est pas tant le sort de son ancien voisin que la personne qu’ils lui trouvèrent comme remplaçant. Un gosse, vingt à vingt-cinq ans. Pas plus âgé qu’Histel à sa mort…

Comment pouvaient-ils vraisemblablement condamner un esprit si jeune à telle destinée ? Devar ne portait pas les Grands Conseillers dans son cœur, mais il les pensait sains. Mais qui donc pouvait prétendre sain l’être qui choisit d’enfermer un gamin dans les recoins les plus impurs de Galactica, ces méandres de corridors sombres, teintés de désespoir, ce sol âcre au goût de mort, ces sons enfin, témoins de la folie des hommes par laquelle toute joie, tout sentiment, toute…humanité furent emportés… ?

C’est cette pensée à l’esprit que Devar se figea : il venait, rien qu’un instant, de se rappeler avoir été un conseiller d’état qui œuvrait pour les autres. Un conseiller…humain.

C’est le moment que choisit le jeune homme pour ouvrir les yeux.

*
* *


Des paroles comme des caresses, des songes en murmures, je te cherche sans te trouver. Les souvenirs me submergent, tourbillonnent puis s’évaporent. L’oubli me guette malicieusement. Comment puis-je dissiper mes sentiments? Renier ce que je ressens? Un triplet de mots pour une phrase… Je te hais. L’éternité me tend les bras… Les larmes assiègent mes yeux pendant que les tiens froids me foudroient. J’agonise puis me perds en des pensés infinies. Tout n’est que paraître ici-bas. Ton corps sans vie repose près de moi. Les minutes se font heures puis jours. Mon être se meurt mais mon esprit lutte contre cette fatalité…écrite? Bientôt les jours tutoieront les mois puis ceux-ci s’uniront aux années et paraderont en contemplant ma vie s'effriter. Mais pour l’heure, la faim lacère mes entrailles entravées. Je ne puis accepter mon sort. Régi pas un instinct de survie primitif je ne veux point m’assagir. J’hurle. Brisant ainsi les glaces du silence qui semblaient régner, depuis toujours, en reines, sur ces lieux lugubres .

« Condamné injustement, je le suis, mais peut être que… oui c’est certainement…mon châtiment…car bien que fils de roi, je n’en demeurais pas moins pion à ses yeux puisqu'à son jeu j’ai perdu. Claire même morte tu continues à hanter mon esprit! » rêvassai-je alors.

« Sale chienne! Tu m’as tout pris! De ma chair à mon sang, de mon cœur à mon esprit, de ma famille à mes amis…! Emportant même avec toi les réponses aux questions qui me martèlent inlassablement » hurlai-je.

Mes pensées ont dépassé le stade de songes intimes pour devenir le puissant écho d’un farde*u que je porterai en moi… à jamais.

Je me lève, vacille, puis retombe. Mes jambes, comme vidées de leurs forces, refusent de m‘obéir.

« Gabriel tu as connu pire situation… »

Ni une, ni deux je me concentre, rassemblant les quelques fragments d’énergie brûlant encore dans mes muscles, et enfin je me relève.

« Non je ne veux pas dépérir comme toi dans cette cage. Va crever en enfer! »

Je m'approche d'elle et c'est alors que mes prunelles me font l'offrande d'une vision à laquelle elles-même ne veulent croire...

De l’amour à la haine, de l’ombre à la lumière, il suffit souvent d’un changement de tempo pour basculer de l’un à l’autre de ces vibratos.


*
* *


Un cri, un hurlement, vient arracher une âme à un corps froid et mort, un esprit éthéré qui ravit à la vie l’est aussi à la mort et dans ces lieux humides trouve son purgatoire.

La sensation ultime de ne rien ressentir, plus de peau sous mes doigts, plus de gout sous mes lèvres, même plus la chaleur d’une impossible fièvre, je ne suis que douleur ! Je ne suis plus que haine !
Entre les souvenirs, mon âme virevolte, ils défilent en vrac et le vent les emporte. Ils sont de chanvre et forment la corde qui me lie, qui entrave mes gestes et me retient ici.

De quoi est donc tissée cette étrange souffrance qui vrille un corps sans vie et une âme en errance ?
Elle est faite d’amour, elle est faite d’espoir, mais lorsque mes mains s’ouvrent, j’y trouve les coupables, j’y trouve des morceaux de confiance trahie qui du sombre calice constitueront la lie.

Claire …..


L’âme tressaille, elle connait cette voix, elle connait sa douceur, ses accents impérieux et elle sait qu’il est enfin là, le porteur de lumière qui depuis si longtemps sommeille dans son cœur et qui patiemment attendait son heure.

- Il est temps, plus rien ne te retient ici, il faut passer le pas et rejoindre ma nuit car tu dois t’éloigner de toutes ces chimères qui torturent ton cœur et scarifient ton âme, prend donc ma main tendue et accompagne moi dans les plaines morbides de mon sombre domaine qui bientôt seront aussi les tiennes. Accomplie le pacte que nous avons scellé voici maintenant bien des années.

- Mon prince, je ne puis rejoindre tes enfers en emportant ma colère au fond du cœur !
Comment t’apporter la froide détermination que tu exiges alors que je ne suis que passion ?
Un volcan de douleur, un cœur qui crie vengeance !
Qui pleure d’avoir aimé l’infâme et d’avoir été payé en retour par la trahison et par le meurtre !
Les geôles de la confédération ne seront jamais assez sombres ni assez humides pour châtier Gabriel des crimes qu’il commit et des fausses accusations qu’il portât.
Je serai son tourment et je dois rester là !

- Claire, petite Claire, frêle fleur dans le vent, au prince des enfers tu parles de tourment ?
À l’ange déchu tu cries le châtiment ?
De ces quelques notions je n’ai rien à apprendre, tout ceci n’est qu’un leurre.
Que sais-tu de tout ça toi ?
Rien encore !
Crois tu que son tourment viendra des larmes de ton cœur ? Crois tu que son châtiment sera prononcé par quelques notables rageurs ?
Non Claire les choses ne sont pas ainsi faites !
Le vrai tourment est celui qu’on s’inflige à soi même, la vraie prison est celle dont on détient la clé, le vrai amour est celui qui sait pardonner et le vrai châtiment s’appelle la conscience et c’est ce qui, entre moi et les hommes, fait toute la différence.
Le sourire de l’ange inspirait de l’effroi pourtant l’esprit s’en rapprocha et la main blanche de Claire frôla celle de Lucifer …..

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Main_d11


Un océan marin embrasa la chevelure flamme de Devar lorsqu’il croisa le regard du garçon. Devant lui s’étendait une incongrue immensité, une improbable infinité, qui à la fois lui ôtait ses réflexions et son discernement, et par la même occasion lui rendait son humanité. Il baignait alors dans cette aqueuse salvation, jouissant de ses sens en extase, s’entichant enfin d’une fantasmagorique altération de la réalité, qu’il savait nécessaire… et dangereuse. Le premier souffle du gamin caressa son visage ; un zéphyr à la nostalgie inaltérée avait marqué l’ex-officier platin de sa diabolique signifiance.

A présent, s’il savait cette mer calme et fraîche, il ne doutait déjà plus des ravages dont elle avait pu être témoin. Dans l’air humait-il la mort, que dans les yeux du garçon il la rencontrait. Son apparence physique que Devar savait obsolète, tant elle avait à ses yeux usurpé l’identité des Sous-sols de la Corporation, teintait le tableau d’azur de sa main grise. Ses doigts fins se posaient partout, créant ici un orage, là une tornade.
Mais rien n’était moins attristant que le cœur brisé de l’océan. La terre tremblait là-bas, et les vagues ne cessaient de sévir en l’épicentre. La tempête était incontrôlable, et les bateaux du Bonheur et de l’Amour déjà avaient rencontré leur fin en ces lieux, Shurak le savait. Si on levait la tête, on pouvait apprécier le vol coordonné et synchrone des sombres charognards décrire une ellipse. Ces artistes de patience avaient l’attente comme ennemie, la satiété pour récompense. Ainsi ils attendaient, inlassablement, que leur tombe dans le bec leur dernière victime.
Dans l’immense azur du ciel tacheté de blancs cumulus que l’immobilité du décor avait eux aussi affecté, une forme exsangue chutait justement, à une vitesse inouïe, sous le regard avide des corbeaux. L’ex-officier platin observa autour de lui. Il subsistait encore des embarcations brisées, symboles d’un espoir rompu.

Le corps de Shurak réagit plus vite que son bon sens n’eût le temps de le prévoir. Déjà il avait les pieds sur le bois abîmé du radeau du Courage et, frénétiquement, comme un animal acculé se débattant contre son inéluctable capture, il frappait l’eau de ses mains. Ainsi, il arriva enfin au milieu de tout, à l’endroit où les cœurs souffraient et les plaies s’ouvraient. La peur régnait dans chaque éclat d’écume ; la mort y insufflait son envie. Shurak restait impassible. Qu’importe que la tempête l’emportât, il n’avait guère plus de vie que d’espoir de renouer avec son passé, après tout.
Alors, la forme exsangue atterrit dans sa main. Et les oiseaux de mort filèrent en piqué sur le platin. Mais Devar avait retrouvé sa vraie nature, celle que les infâmes Sous-sols lui avaient dérobée.

« Cassez-vous. »

Le vol, un instant, s’immobilisa. Les regards se croisèrent ; l’ardeur de l’iris du platin vrillant les sombres pupilles de ses ennemis. Puis les corbeaux, enfin, fuirent. Autour, le tourbillon faisait toujours rage, et l’embarcation menaçait de céder sous la force des vagues.
Devar ouvrit alors son poing. Et sur sa paume reposait, palpitant, le cœur de Gabriel.

« Allez, gamin, réveille-toi, et retrouvons-la… notre envie de vivre. Mettons fin à ces Châtiments. »

*
* *

Et soudain la conscience de l’inutilité, le gouffre des doutes effacé, la douleur d’avoir fait souffrir l’autre monte aux yeux et les larmes se mêlent pour former l’océan de la vision platine.
Frêles esquifs dans les flots déchainés les âmes se cherchent, s’esquivent et s’intimident mais ne se quittent pas pour éviter le vide ou évitent le vide pour ne point se quitter, on ne sait dans quel sens il faut le décliner.
Préférer la douleur au néant et les mots deviennent tranchant, préférer la colère au silence et les phrases tombent comme des sentences. Sentences incomprises, sentences irraisonnées, qui ne sont que l’écho d’un passé de douceur où des cœurs s’effleuraient pour donner du bonheur.

Le ciel est noir d’orage et de sombres nuages y dessinent leur rage, roulant sous le souffle d’un vent dont les bourrasques pourraient aussi bien éteindre toute flamme plongeant ainsi le monde dans l’obscurité du refus et des portes fermées comme rallumer de terribles brasiers qui consumeraient le souvenir fugace de la complicité.
C’est dans cet étrange pan de réalité qu’il lutte, l’équilibriste. Seul sur son fil, il ne veut pas chuter sous le souffle du vent, il scande son courage, sous la fureur des flots il s’accroche à la vie.
Car il n’a qu’une idée.
Surtout ne pas tomber !

Mais quelle étrange main a dessiné ce fil tendu là, au dessus d’une mer qui s’agite entrainant le radeau de l’officier Platin, seule voix qui s’élève pour damner le destin ?

Mais de quoi est-il fait cet être si fragile qui pendu à son fil tente de ne point chuter ?
Il est fait d’une main posée sur l’épaule d’une reine, il est fait des soupirs de deux corps enlacés, il est fait de rires qui s’entremêlent au son magique et délicat de la musique des mots et de l’habile jonglerie des idées.

Pour se donner le cœur de vaincre la tempête il cherche au fond de lui son unicité, son indivisibilité, son humanité et y trouve l’amour comme invincible amarre contre tous les courants, contre tous les tourments, il y trouve l’amour comme l’ultime phare de ce qui dans les cœurs peut encore compter.

Et là, il sait qu’il a gagné, contre elle, contre lui, il saura faire face, il saura faire fondre l’inacceptable glace, car il est l’une et l’autre et ne peut accepter que de tels sentiments restent foulés au pied.

Allez !! Réveillez vous ! Ne m’oubliez donc pas !
Je ne veux pas tomber !
Combattez vos démons; ravalez la fierté, ignorez la colère, laissez derrière vous ce qui n’est que chimères ! Elle est le je, il est le tu … et moi je suis le nous !!!!
Je ne veux pas tomber !!!!!

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Equili10



Comme un regard de velours, un doux suintement timide, qui me frôle telle une caresse que le temps ne peut oublier… Je me souviens.

Je me remémore jadis où les souverains plus orateurs que guerriers tranchaient les mots plus que les corps, devenant ainsi les héros éphémères d‘un instant. Désormais leur image est écorchée comme broyée par une machine que le Grand Conseil appel justice. Alors je danse seul à l’ombre de mes souvenirs et en hommage à ces temps révolus. Je danse encore et toujours, bercé par les phares des lueurs d’éternelles aubes, je valse et tournoie à la manière d’une toupie libre comme un alizé et malgré ma prison de verre.

Mes secrets crépitent le soir au crépuscule de mes rêves, une fictive musique jouant le rôle de l’écuelle de mes larmes. Pendant que mes draps en haillons recouvrent mon être nu. De bergers nous sommes devenus loups, loups qu’ils pensent devoir abattre. La révolution gronde au-dedans de ces geôles, cependant nul n’ose venir porter en étendard leurs convictions. Un corps à corps subtile, dans lequel les murmures, plus encore que le phrasé, frétillent dans l’air. Une tension permanente, où chaque nuit devient l’expiation de leurs vies, de nos vies, de ma vie. Les jours se révèlent être l’apologie des macabres visions de ces Grands, durant lesquels la valse des condamnés rythment nos quotidiens aux heures effeuillés. Ces mises à mort qui s’enchaînent encore et toujours, telles les larmes des cieux qui tombent sans fin sur nos tristes sorts, reflètent quelque chose de banal, d’anodin. Oui c’est cela même! La mort est devenue vénielle dans nos cœurs humides. Certains pourtant la fuient au dehors, d’autres la cherchent encore, mais, nous, nous l’attendons. Notre destin se fait requiem, et moi je patiente écrasé par des certitudes bafouées et des rêves souillés. Je fus condamné pour avoir tenté d’en terminer avec ce qui restait de mes jours vidés, aspirés en un instant par l‘implacable… Ma femme et ma fille soufflées dans l’éternité, et moi… Je maudits ma destinée, et tente d’attiser la mort qui au contraire elle m’ignore! Pire, elle semble me contourner, me rejeter. Pourquoi?

Les mois passent et le silence devient notre langage, notre amant. Nos sens s‘effacent, nos forces se tarissent. La routine s’installe.

Et de file en aiguille, le sentiment pesant d’être une ombre devient de plus en plus insistant, si bien que je finis par en devenir une. C’est ainsi que du jour au lendemain, je développe certaines capacités… Étaient-elles en moi depuis longtemps? Est-ce un don? Le fruit d’une mutation? Je ne le sais. Néanmoins j’apprends à apprivoiser cette dématérialisation… en palpe les limites… Puis, après quelques semaines empiriques, les sce*ux du secret sur la maîtrise de mes facultés, sont décachetés, et je suis à même de les user comme bon me semble. Une pièce sombre étant suffisante pour que mon nouvel art s’exprime. Je peux traverser les murs, observer sans être vu. C’est ainsi qu’une coutume s’installe, lorsque la nuit recouvre de son mante*u les dernières lueurs de l‘aube, je pars à l’aventure hors de ma cellule…

Depuis quelques temps déjà, un prisonnier hante mon esprit, il ne ressemble à aucun autre.. Gabriel est son prénom. Il fait fi des lois établies, criant, hurlant ses sentiments, brisant ainsi ce silence d’or.

Je le regardais sans lui parler jusqu’à ce soir d’étain où dans sa cage un autre condamné lui tendit une main…

Le jeune garçon le fixe tout étonné, à demi frustré. Il semble perdu.

Je sais alors où se promènent ses songes... ceux-ci naviguent malgré lui vers le berce*u d’un Amour éteint. Cependant lui n’a point conscience qu’un fourbe dieu l’a trompé, gravant dans sa mémoire des souvenirs livides et factices.

Toi aussi Claire éveille-toi, et n’écoute point le patin qui veut jouer au marionnettiste, il se tient devant toi et se languit ta venue -proche?- au sein de son antre, toutes griffes acérées déployées. Laisse ton cœur te bercer de la mélodie de tes jeux interdits de jadis. Claire, Gabriel n’oubliez jamais l’éclat qui rayonnait de vos êtres, cette complicité tant jalousée et controversée, ce ballet exquis qui transpirait de vos deux âmes fusionnelles.

Oh oui, souvenez-vous…et gardez l'équilibre...

Alors que le garçon ouvrait la bouche pour répondre à son interlocuteur je décidai d’apparaître.

« Il est plus que temps de briser nos chaînes et scier ces barre*ux qui scarifient nos horizons! » m’exclamai-je.

C’est alors que d’un simple touché, le mur en pierres qui faisait face à la mer s’obscurcit, avant de se fondre totalement dans la nuit d’ébène qui régnait à cette heure de la soirée.

« Mes amis nous sommes libres, embrassons nos avenirs… »

« Ah j’allais presque oublier! Je me présente. Je suis Aschlan, enchanté de vous rencontrer… »

La première étape de leur périple débutait à peine...
Tout c’était passé très vite …

La grande conseillère avait encore sa botte appuyée sur la face bleutée de sa prisonnière quand l’archimage entra suivi d’un escadron de gardes armés jusqu’aux dents.
Les quelques personnes qui restaient encore dans le hall furent amenées dans les sous sol pour y être incarcérées.

C’est ainsi, qu’Hélissa, l’empathe polymorphe du Substratum se retrouva dans les geôles de la confédération.

Assise sur un vieux matelas posé à même le sol elle avait replié ses genoux et les avait entourés de ses bras.
Son menton y reposait et elle était songeuse.

Elle recevait les diverses pensées de ceux qui vivaient emprisonnés par leurs songes, leurs souvenirs, leurs démons plus que par les murs épais suintant d’humidité.
Des vagues amères de renoncement lui parvenaient de part et d’autre, comment rêver ? Comment espérer quand on a tout perdu en ces sombres murailles ?

Certains fermaient les yeux et vivaient dans le souvenir de jours heureux, d’autres s’inventaient des vies qu’ils n’auraient jamais dans une réalité qui ne leur appartenait plus. Nombreux étaient ceux qui revoyaient, encore et encore, ce qui les avait conduit à ce sombre destin.

L’esprit d’Hélissa effleurait les âmes avec douceur, elle grimaçait avec l’horreur et souffrait avec la douleur.

Soudain elle sursauta.
Certains luttaient encore !
Désespérément comme si leur vie en dépendait !
Avec force et détermination !
Ils refusaient l’inéluctable et niaient que la réalité puisse les briser !

Il y avait encore de l’espoir en ces lieux et il s’insinuait comme une douce musique infiltrant les pensées les plus sombres, se jouant de l’amertume, épuisant la rancœur.

Les lèvres d’Hélissa s’étirèrent en un sourire, au plus profond de ces lugubres sous sols, derrière les barreaux rouillés, dans l’ombre menaçante de cachots oubliés, la vie avait repris ses droits et pour certains un avenir se substituait à la désespérance.


Elle se releva et s’approcha des barreaux qui fermaient la minuscule geôle où elle croupissait depuis deux jours maintenant.
Les voiles blancs qui couvraient son corps androgyne étaient souillés de crasse.
De l’autre coté du couloir, dans la cellule d’en face, elle apercevait le corps étendu et immobile d’une jeune femme, presqu’une enfant.

Elle sentit que la jeune prisonnière luttait de toutes ses forces contre la mort, contre la vie, dans un combat paradoxal.
Elle voulait mourir pour fuir l’atrocité de la réalité mais elle voulait vivre pour refuser d’y croire.

Le corps d’Hélissa sembla grandir, ses contours s’estomper, perdant sa consistance, l’étrange polymorphe contourna les barreaux en volutes lascives de fumée blanche pour se rematérialiser auprès de la jeune fille.
Elle s’accroupit et posa sa longue main fine sur le front glacial de l’enfant.
Si Hélissa n’avait pas perçu le combat infernal que livrait la jeune fille, elle aurait pu la croire morte.

Je vais t’aider murmura-t-elle …

Et elle aida Claire à vaincre ses démons, tournoyant avec elle dans les méandres de son passé, triant le vrai du faux tristement imbriqués par la maline traitrise de ceux qui essayent de lui faire prendre les prétextes pour des motifs, les illusions pour la vérité, l’esclavage pour l’amour.
Pour cela il fallut expurger la colère qui lui serrait le cœur et faire rejaillir cette petite flamme qui jamais ne s’était éteinte et qui ne s’éteindrait probablement jamais tant qu’il resterait un souffle de vie.

Hélissa poussa un soupir de soulagement quand elle vit naitre de la paupière de Claire, une larme qui roula lentement le long de sa tempe pour venir s’échouer dans ses cheveux blonds ternis par la poussière et l’incarcération.

Elle savait que la jeune femme venait de choisir la vie.
Claire ouvrit les yeux et promena un regard surpris sur l’étrange femme qui veillait son chevet, sur l’infâme prison où elle se retrouvait mais la surprise céda vite à l’angoisse et elle poussa un cri de terreur

… GABRIEL !!!!!!

C’est à ce moment que se produisit le plus étrange phénomène qu’Hélissa n’ait jamais vu, les murs de la sombre prison, ces murs pourtant épais et infranchissables, semblèrent se dissoudre et n’être plus que fumée que déjà la brise pousse au loin.
Tournant la tête vers la droite, elle aperçoit à quelques mètres de là, trois hommes dans la nuit.
Deux hommes, une femme et les deux jeunes gens savourant l’illusion d’une liberté dont on ne peut connaître la valeur que quand on l’a perdu.

*
* *


« Ah j'allais presque oublier ! Je me présente. Je suis Aschlan, enchanté de vous rencontrer… »

Shurak releva la tête. L'homme qui le dominait de son élégance, le berçant de son regarde envoûtant, n'était autre qu'Aschlan. Ainsi tout s'expliquait. Ils se connaissaient.

Un Croisé...

« Devar Shurak ? Cela fait bien des mois que nous ne nous étions croisés. Mais c'est bien le dernier endroit où je m'attendais à vous retrouver... », Continua-t-il.

Le platin avait la gorge sèche. Antithèse difficile à ingérer, après avoir affronté les maux d'un enfant au cœur de l'océan déchaîné de son âme. Et pourtant, harassé, Devar ne pouvait plus dire mot. Il tenta bien de se lever, mais ses jambes flageolantes ne le portèrent guère plus d'une seconde. Il s'écroula au sol, et ses yeux n'eurent que le temps d'entrevoir le plafond si sale qu'ils connaissaient tant, avant qu'un voile sombre ne les couvre.

---

Shurak fut réveillé par une brise fraîche. Il regarda autour de lui. L'ombre, l'ennui et l'angoisse avaient disparu, il ne régnait alentour qu'une activité retenue des feuillus qui tour à tour frémissent et se balancent sous la force du vent ; allégorique calme des journées vertaniennes. L'air environnant, dont il brassait chaque mole, le platin en connaissait la saveur.

« L'Empire... Mon Empire. »

Mais alors qu'une once de déjà vu s'installait en son esprit, Devar eut la sensation d'être observé. avant d'en avoir pris conscience, les mots sortirent d'eux-mêmes :

— Y'en a un qui veut s'battre ici ?
— Allons, allons, personne ne te veut de mal, Devar, lui répondit une voix.

L'officier se retourna et aperçut Kel'Zahra, qui avait surgi d'un buisson, toujours armé de son stoïcisme menaçant.

— Tiens, voisin, grommela Shurak, comment va, aujourd'hui ?

Chassant un insecte de son épaule, Kel' répliqua d'un ton cassant :

— Oh, tu sais ... ma vie, à moi, est idyllique, Ô divin Empereur Platin.
— Tagueule. Tu sais plus que quiconque que telle appellation n'enjoint que mon agacement.
— Hé hé, toujours aussi susceptible, à ce que je vois. Mais dis-moi, as-tu trouvé ta voie ?

Devar dégaina un coutelas de sa ceinture, et le pointa sur son opposant.

— Ne joue pas à cela avec moi, Kel'. Je te l'ai pourtant dit, je ne suis ni Kossnei, ni Platin. Aussi ...
— Aussi, je suis sûr que tu as appris de leurs erreurs. Et que tu es conscient, comme moi, de combien l'annihilation des ténèbres montantes est importante. Rappelle-toi, camarade... L'Armée Pourpre.
— Et ... ?
— Rappelle-toi la traîtrise, la félonie et l'intolérance face à notre altruisme. Imagine-toi l'intransigeance, et affuble-là de ce nom : l'Agrégation Idyllique. Qu'en dis-tu ?
— J'en dis que le peuple platin ne suivra que son général, et que son général lui-même ne saurait se trouver meilleur maître que l'Impératrice.
— Foutaises !
— "Casse-toi. Passe cette putain de frontière, et retourne donc crever sur le Mikanésia." C'est ce que je devrais te dire. Mais peut-être prendras-tu un petit quelque chose, cher voisin ?
— ... sans façon.

Et l'ombre s'éclipsa.

Devar le savait, il avait déjà vécu ce moment. Non pas une, mais bien deux ou trois fois. Et il tentait inlassablement de contraindre l'attitude qu'il eut alors à sa propre volonté, mais il savait que, si puissant qu'il fût, le Général Shurak ne pouvait agir sur les souvenirs. Sa vie en aurait pourtant été si belle...

---

— Shurak ! Shurak, allons, réveillez-vous !
— Hmm...

La douceur de l'environnement vertanien lui avait été arrachée. Il était à présent étendu sur le sol froid et humide de sa cellule, soutenu tant bien que mal par le gosse qu'il avait ramené à l'espoir quelques minutes auparavant.

— Il faut nous dépêcher. Le Grand Conseil a été prévenu, ils vont arriver d'une minute à l'autre !

Devar vacilla un instant, plongea son regard dans celui d'Aschlan, puis observa le jeune garçon qui venait de lui attrapait le bras et lui souriait timidement. Une douleur naissante s'installa en son cœur.

— Non, je... vous ne comprenez pas... Isan Aora, je ... je dois lui montrer.
— Il n'y a rien à montrer, il faut fuir ! Allons, Shurak...
— NON ! Prends le môme et casse-toi, moi je reste ici.

Aschlan semblait vouloir insister, mais un hurlement mit fin à la discussion.

— GABRIEL !!!!!!

Le garçon dont les Sous-sols avaient drainé la vie, celui-là même qui quelques instants auparavant s'agrippait si tenacement au bras de l'officier platin, venait de s'élancer comme une furie dans la direction d'où provenait le gémissement désormais incessant...

— Gabriel... aide-moi ! J...je...
— Claire !! J'arrive, tu m'entends ?! J'arrive !!!

... le jeune homme avait repris vie.

Dévalant les marches, manquant de glisser sur ce pavé-ci, trébuchant sur celui-là, Gabriel disparaissait peu à peu dans l'ombre.

— T'attends quoi, abruti ? Vas-y, j'te dis !

Aschlan se mordait la lèvre...

— J'ai un compte à régler, tu piges pas ça ? Allez, casse-toi j'te dis.

Implorant une dernière fois Shurak du regard, Aschlan capitula.

— Je comprends... Gardez espoir, Devar.
— J'y penserai. Va, et aide-le du mieux que tu peux.
— Je reviendrai...

Et il s'élança dans les ténèbres.

« Revenir ? Idiot, sors déjà d'ici en vie... » pensa Devar, avant de s'accroupir sur le sol qu'il devait ne plus quitter. « Nous n'avons pas tous la chance de pouvoir fuir. »

Les pas approchaient. Et le noir des cachots s'éclairait d'une teinte émeraude, tandis qu'une voix déjà annonçait :

— Grand Conseil, ne bougez plus ! Au moindre geste vous serez ...
— Ouais, c'est ça. Et si tu la fermais, Aora ?


Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Aora10



Interloqué, le blond Conseiller ôta son chapeau aux couleurs de Vertana, et chercha des yeux la provenance des paroles qui venaient de lui être adressées. Quand il eut mis un visage sur les mots, il éclata de rire.

— Tiens donc, Shurak ! Je pensais bien que toi, un platin, tenterait l'évasion. Alors, dis-moi... Comment vas-tu, depuis que je t'ai enfermé ici ? D'ailleurs, tu as le bonjour de ma chère et tendre.

Un sort puissant s'échappa du corps du Grand Conseiller, et sa victime fut projeté contre le mur du fond de la cellule, avant d'être lacérée par cent lames.

— Mais tu sais que même un Platin n'a le droit de faire ce qu'il désire, n'est-ce pas ? Voilà ton châtiment pour aujourd'hui, Shurak.

Shurak, une fois libéré de l'étreinte magique, glissa doucement au sol ; mais ne frémit pas. Il ne frémirait plus... pas face à cet homme-là.
Essuyant le sang qui lui coulait des cheveux, il souffla :

— Tu diras à ta femme... Tu diras à Ethel...
— Hmm ? Je t'écoute.

Les yeux de Shurak vrillèrent ceux d'Isan Aora. Les deux hommes se regardèrent longuement et en silence, avant que le Grand Conseiller ne reforme les barreaux puis, se détournant, n'édicte :

« Devar Shurak, vous êtes un criminel, et vous avez récidivé, en tentant d'échapper à votre sort. Aussi vais-je, au nom du Conseil, étendre votre sanction à ... la peine capitale. La date de votre exécution vous sera communiquée prochainement. »

Et il rit. Il rit, si longtemps que Shurak l'entendit encore avant que la porte des Sous-sols ne se referme. L'issue qui menait à cette liberté que les prisonniers désiraient tant et par laquelle, Devar l'espérait, Aschlan et Gabriel s'étaient enfuis.


*
* *


Ouvrir les yeux, les écarquiller sur un rêve fugace de liberté, de murailles soufflées par la magie comme dans un rêve, voir l’horizon et le sublimer, le vouloir, le désirer comme un futur volé.

Revenir des Enfers pour étreindre la vie, pour remettre à sa juste place, ce qui lui fut ravi.
Mais qu’en attendre ? Que vaudra cet effort ? Faut-il donc tant faire pour racheter la mort inique ?

Les idées de Claire défilaient à la vitesse de la lumière dans son esprit à nouveau leste et vif, elle jaugeait la faiblesse et mesurait la lâcheté, la sienne, celle de l’autre.

Pourquoi se fatiguer à rêver ?

Les minutes, s’écoulent, s’égrainent et se dispersent en attente inutile, en occasion ratées et en futilités.
La peur, la panique incompressible de l’erreur, son évidence éclate en pluies écarlates souillant ses joues, son cœur, son être même.
Elle ferme les yeux pour un instant de rêve, un seul, juste un seul ….

Caresse satinée des draps sur nos peaux, sentiment paradoxal d’avoir failli et d’avoir réussi, émergence de la conscience au lendemain du sommeil, au lendemain de la mort sur les rives du néant.
Se réveiller enfin avec le vif sentiment d’exister, transcendé par la volonté, le désir et l’amour et avoir envie de lumière pour être, comme on a besoin de respirer pour vivre.
J’entends ta respiration, à la mienne synchrone, ton souffle doux contre ma joue fait frissonner ma peau, j’étire un à un mes muscles assoupis et j’ouvre enfin mes yeux qui plongent dans les tiens, s’y perdent, s’y noient, s’y abiment dans l’infini tourbillon d’une passion intacte.

Plus de maux, point de mot, ce sont les corps qui parlent l’universalité d’un langage amoureux, à la fois doux et fort, qui fusionnent les âmes dans un même soupir, dans un même plaisir.
Les mains glissent librement sur les corps qui s’étreignent, caressant, explorant et cherchant le frisson, écho de l’amour même, elles font monter la fièvre et nos lèvres se joignent pour gouter la passion qui monte et nous enflamme, endormant la raison.
Quand mon cœur bat plus vite, tes mains se font expertes et gagnant finement le galbe de mon sein me tirent des soupirs et font mon corps lascif contre le tien, abandonné dans un élan fantasque de sensualité.
Puisqu’il faut s’oublier pour ne penser qu’à l’autre et unir les plaisirs pour vouloir tout donner, de nos bouches exigeantes pouvoir se savourer et enfin voir portée à un doux paroxysme l’envie inégalée de ne former plus qu’un pour exploser ensemble dans cette pluie d’étoiles qui nous arrache un cri témoin de notre gloire.


Voilà donc le matin dont on avait rêvé, voici le lendemain qui n’est pas arrivé. Car tant de vie gâchées, de démons illusoires, ont fait de toi un terrible assassin et de moi un spectre froid privé de lendemains.

Et déjà les murailles se refermaient sur le rêve vain, sur l’attente essoufflée scellant le lourd destin de Claire, frêle fleur, veuve de ses demains.

La femme agenouillée derrière elle, l’étreignant de son bras posait sur ses cheveux un baiser qu’elle savait ultime, rien avant ce dernier acte d’amour ne lui avait paru si fort et elle su en sentant la lame s’enfoncer dans son dos, qu’elle recevait la mort de qui lui avait donné la vie et qu’elle allait rejoindre son destin légitime et dans un dernier souffle elle entendit le cri de celui qui tarda, de celui qui faillit.






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Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Empty
MessageSujet: Re: Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve   Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Icon_minitimeVen 10 Sep - 12:28

Le crachin pleure, brassant le paysage de sa lancinante étreinte. L'espoir se perd emporté par des sentiers jamais foulés, puis s'enfuit vers des cieux où la nuit murmure des odes de velours que nos cœurs fermés ne peuvent plus écouter.

L'encre de nos vies s'assèche ne laissant derrière elle qu'une trainée de souvenirs poussiéreux...

Je contemple sans comprendre ce vent balayer notre Terre souillée, tels des écheveaux félins qui subrepticement effacent le torrent de nos années étouffées.

Il est loin le temps des valses, des rires en éclats de joies, envolées les amourettes endiablées tout comme les baisers dérobés.

Nos espoirs cristallisés dans de pâles opales, vitrines du temps, scintillent, témoignant malgré elles de notre feu-passé.

Sommes-nous que d'illusoires marionnettes à la merci d'un messie misanthrope ?

La diligence princière s'estompe dans le brouillard de mes yeux, les larmes perlent creusant mon caveau.

Loin de toi mon cœur se noie dans l'émoi d'un désarroi annoncé. Oh gloire désarmée !

L'effluve des roses me révulse désormais, pulsions chaotiques qui rongent mes veines glacées.

Tout n'est plus et Rien jouit de sa pesante présence.

Esseulés les murs jadis everestriens, déracinées mes certitudes ancestrales. Je suis le pionnier de ma déchéance, prisonnier vétéran de mes tourments qui m'affabulent inlassablement, condamné avant l'heure à un exil sans saveur, je fume mes derniers soupirs comme d'autres transcendent leurs derniers instants.

La mort me semble douce face à ce gouffre; des images tournent, infiniment flamboyantes comme des sourires fantasmagoriques à mes songes d'antan.

Une bise toise mon visage, mélancoliquement je m'avance.

L'océan en contrebas harcèle la roche calcaire tandis que mes rêves fanés me rongent...

Mes yeux sont clos, je saute.

Le vent épouse ses formes, Une Dernière Danse pour un voyage de l'Autre Côté du Voile, sous le joug d'une Symphonie Étrange.

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve... Voici mon Châtiment !

Adieu, je ne t'aimais plus que [...] !

L'écume accueil le jeune homme le couvrant de son étreinte immaculée.

La rédemption dans l'éternité, le pardon dans la fin, les desseins de deux destins dessinés aux délits maudits.

L'Amour est une arme, l'Amour folie est requiem assassin, l'Amour fusionnel est mortel...

Quant à l'Amour naissant, il est frêle et fraiche fleur qu'il faut nourrir aux fantasmes de son imagination...

...pour que demain soit aujourd'hui et hier maintenant,

caresse au temps...

Incendiaires sont les Baisers d'élixir d'immortalité

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Chapel10

http://www.deezer.com/listen-603046

Il le sentait.
Une à une les secondes le rapprochaient de l’inéluctable, de ce moment que nul ne pourrait empêcher où leurs âmes liées se retrouveraient enfin dans une symphonie magnifique.
Son cœur, même empli de cette patience infinie que procure la certitude, battait un peu plus vite, un peu plus fort.
Une sensation de chaleur s’amplifiait au creux de son ventre au fur et à mesure qu’il percevait son aura autrefois lumineuse pâlie par les larmes et la douleur, blanchie par la peine et le malheur jusqu’à l’éclair blanc de la mutation ultime, celle qui irrémédiablement la conduisait à lui.

Nous sommes de ces êtres pour lesquels il est indispensable de mourir pour vivre, pour vivre ailleurs, pour vivre le chant de nos âmes et de nos cœurs, enfin pour vivre ensemble, le toi et le moi liés dans un souffle éternel.

Le lancinant tic tac de l’horloge du temps résonne dans nos vie comme le glas qui sonne mais, plus bruyant encore, l’écho de la passion vient assourdir le son sage de la raison.
Il crie.
Nulle réalité ne viendra à bout du feu qui nous consume, rien ne nous résistera, nous seront invincibles, notre volonté seule aura prise sur nous !

Il est là, assit au fond de la petite chapelle, l’homme au regard perdu dans l’espoir de son rêve, dans les méandres d’un bonheur qu’il est prêt à attendre pour l’éternité tant il sait qu’il viendra.
Le rayon oblique d’un soleil matinal dégringole de l’éclat bleuté d’un vitrail pour donner à cet homme, l’étrange magnétisme de ceux qui ont la foi et qui jamais ne doutent.

En maître incontesté, ici règne le silence et la douce fraicheur ne fait naitre aucun frisson.
Ils attendent mais n’ont-ils jamais fait rien d’autre ? Ils n’ont pas vraiment vécu, ils n’ont fait qu’occuper leur temps, que tromper l’ennui, que remplir le vide.
Le vide, le néant, quand ils sont séparés, il n’existe rien d’autre.

Comme pour les contrer, comme pour retarder un instant encore ce qu’il doit arriver, une brise légère vient balayer le sol entrainant dans une danse lente les feuilles jaunies d’un arbre centenaire levant au ciel ses branches pour défier le temps.

Elle est là elle aussi, allongée dans l’ombre, baignée de sérénité. Quelques fleurs de jasmin, à ses mains accrochées dégagent un parfum de sensualité.
Front tourné vers le ciel, elle attend silencieuse, que les instants s’égrainent, que le miracle se produise, que le mot « impossible » s’envole doucement des pages de tous les livres, des phrases de tous les temps.

N’a-t-elle jamais vécu que pour ce moment ?
Celui où enfin elle touchera ses mains, celui où ils seront, enlacés l’un à l’autre, dans le calme jardin de leur amour profond. De là ils défieront les dieux, les hommes et même le destin, ils seront artisans de tous leurs lendemains.

Cristal, dans le silence monte soudain un chant, il est pur, il est clair, c’est la voix d’un enfant.
Les mots s’étirent en spirales lascives jusqu’au plafond de pierre et caressent les murs de leur mélancolie.

Puis, deux par deux, viennent enfin les hommes, leurs yeux emplis de larmes affichant leur douleur comme un fardeau honni.
Ils déversent leurs pleurs en un dernier hommage à celle que la mort est venue leur ravir.

Mais elle ne les voit pas. Elle ne les verra plus.
Elle vogue sur les vents qui la mènent au rêve, vers celui qui vivait dans le fond de son cœur, l’homme secret pour qui elle existait, son âme, son destin, celui dont cette vie douloureuse la prive au point qu’elle est heureuse d’en connaître la fin.

Un pincement au cœur quand le cercueil se ferme, dans un dernier sanglot on scelle les adieux.

Son âme de feu blanc s’envole et virevolte comme un papillon clair autour d’une lueur, elle tourne le dos et elle oublie la morte, espérant pour demain un avenir meilleur.

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve Papill10


"Les affres mélancoliques du temps amorcent les déchéances et dépeignent une réalité d’opprobre où des vertus envenimées arrachent les souffles des mortels. Les combats s’amoncellent tels des grains de sable, tempêtes éphémères de fers croisés, de défilés de corps inanimés.

Sous le cachet des heures, les vents aux connotations harmoniques tissent des opéras aux infinis couleurs. L’aridité des terres s’incline face à la revigorante pluie mais s’assèche devant le poids des mots. Mots qui deviennent les chefs d’orchestres des plus grandes conquêtes, comme des plus « géniaux » génocides, le génie au service de la folie, en somme. La beauté Naturelle écorchée par la brutalité Humaine. Le don de la mort, le sacrifice de la vie.

Acteurs sans pudeur que ces dirigeants à l’élégance flétrie, aux fragrances d’automnes oubliés. Pourtant, ces statues aussi glacées qu’un blizzard, dansent aux sons de nuits nucléaires et sous les lumières chatoyantes de ballets atomiques aussi incandescents que les astres.

Là ! Derrière les vitres de leurs Sièges de Verre, sur un trône d’or ils grondent haut et fort contre l’infâme ennemi. Mais leurs yeux ne sont qu’infinie noirceur, ils se pensent Roi du Jeu alors qu’ils n’en sont que les Pions, pions qu’une autre marionnette tôt ou tard viendra damer. Le chasseur chassé, le prédateur dompté pour boucler un cercle vicieux qui n’a de cesse d’exister. Cependant, lorsque le ciel change, se parant de teintes sanguines, les alliances d’antan se brisent et la Fratrie s’agrandie avec ceux qu’ils nommaient jadis leurs "anté-frères"…

Ce spectacle peste depuis des décennies, mêmes saveurs, mêmes comédiens pour ces pièces en trois temps. De la naissance à la déchéance, en passant par une pseudo apogée. Trois Actes qui résonnent au lieu peut-être de faire raisonner ? Qui sait ? Les visages changent quant aux mœurs elles restent ; impassible colosses aux pieds d’argile que le temps peine à refaçonner.

Dans cet amoncèlement de tourments, je dépeints l'insouciance, à quoi bon se parer d'arrogance, de feinter la compréhension dans cet univers agonisant ? Je connais les pêchés, j'en abuse et désabuse, de l'or du luxe à la douceur des corps -savoureuse luxure- ! J'ai conscience de mes fautes, de la force de mes armées, du poids de ma jeunesse. Malgré tout, je me sens âme équilibriste, piégée entre deux Mondes improbables, quelque part à l'écart de l'ombre et de la lumière. Je ne suis aucun chemin car nul itinéraire n'existe ici bas. Qui peut seulement prétendre se laisser bercer par les grès d'une factice route, de gloire ou de sang ? D'Amour et d'e*u fraiche ? "

Le temps est mon amant, la vie ma fiancée, à contre-courant j'avancerai mes idées, je ne me baigne point d'illusions, loin s'en faut, je constate uniquement la médiocrité de notre époque...


Le jeune homme caresse ses blonds cheveux, effleurant ensuite les fleurs humides qui jonchent les allées du Sénat, avant d'envoyer valser les roses bleutées elles-mêmes.

Les pétales charnues se délièrent dans les airs, feu d'artifice aux reflets de saphir puis les senteurs libérées embaumèrent de leurs enivrantes notes les lieux. Une bise, emporta ensuite avec délicatesse ce cortège, loin, très loin, au dessus de tout.

"Qui suis-je pour avoir une vision si stoïque de Galactica ?

Kieran, dix-sept ans, fils d'Aetherya.

Et toi tu es Claire, n'est-ce pas ? Et là en face c'est Sir Aschlan ! Bienvenue au Pandémonium, lieu de convergence de toutes les âmes, purgatoire à l'image de notre ancien Monde.

Si tu es ici... Enfin si nous sommes ici, d'après ce que j'ai compris...

Ceci signifie que notre heure n'avait pas encore sonné et qu'il va falloir que nous réfléchissions ensemble au pourquoi de notre univers, pourquoi tant de haine, pourquoi notre mort et surtout pourquoi la vie vous sépara tous les deux avant que la faucheuse vous réunifie !

Kieran affichait sur son doux visage un sourire enjôleur, réveillant ainsi des airs de sa tristement célèbre mère.

L'Histoire reprend car, il n'est de grand Amour qu'à l'ombre d'un grand rêve.


* *
*

Que l’on soit la brindille ou le puissant navire quelle différence y a-t-il lorsque nous emporte le tourbillon puissant d’un océan furieux ?
Que valent les ambitions quand le destin s’en mêle, quand le sort s’acharne, quand la fatalité retombe avec son infaillible aveuglement.

Ne cherchez pas la justice, elle n’existe pas, ne cherchez pas l’équité, ne vous bercez pas non plus d’illusions, vous pourrez être grand, fort, probe, courageux, noble, votre destin ne sera pas ce que vous méritez mais tout simplement ce qu’il doit être.
Lorsqu’enfin la conscience vous aura gagné vous aurez beau vous accrocher aux parois lisses de votre vie, lentement mais irrémédiablement vous glisserez vers votre destinée.
Là, voleront en éclat les morceaux de ce à quoi vous avez cru, tout ce que vous avez voulu, tout ce que vous avez toujours connu, ce que vous pensiez immuable, indestructible et même l’espoir explosera en une pluie d’étoiles sanglante.

Vous vous retrouverez seul, nu, au milieu de nulle part, seul artisan d’un futur inattendu, surprenant, effrayant et c’est en cet instant précis que vous aurez un choix à faire, un seul …. Vivre ou mourir.

Cela avait commencé dans la chaleur d’une nuit d’été, les draps soyeux repoussés au fond du lit, les yeux grands ouverts dans la nuit calme, elle avait longtemps cherché le sommeil en vain.
Y ayant renoncé, son esprit virevoltait d’une chose à l’autre cherchant son chemin dans les méandres de ses pensées.
C’est à cet instant qu’elle avait réalisé que tout ceci n’était rien et que la vie était composée d’une ridicule somme d’affligeantes futilités.
Son estomac se resserra sur une étrange faim de vrai que rien ici ne pourrait jamais assouvir.

Au matin elle porta un regard différent sur ce qui avait été sa vie jusqu’à présent.
Elle se sentait soudain étrangère dans son environnement comme si depuis sa naissance tout n’avait été que mensonge et usurpation et cette étrange folie finit par l’obséder au point que le décor lui devint insupportable et qu’elle réalisa, comme une brusque évidence, qu’elle devait partir.

L’aube pointait à peine quand elle sortit de la ville sans un regard sur les hauts bâtiments dont la blancheur reflétait les premiers rayons du soleil.
Elle ne croisa âme qui vive mais qui l’aurait reconnue dans ses habits de cuir souple et brun, une simple besace à l’épaule ?
Où allait-elle ?
Elle ne le savait pas elle-même, mais ne va-t-on jamais que là où notre pas nous amène, irrémédiablement vers notre destin quoique l’on fasse, quoique l’on dise et décide donc peu importait la direction, elle allait à la rencontre de son destin, à la rencontre d’elle-même.

Marcher, marcher sans s’arrêter, les yeux fixés sur l’horizon, laisser la fatigue endolorir chaque muscle pour ne plus sentir de son corps qu’une lourdeur inégalée qui seule permettra de libérer l’âme dont les ondes s’élèveront à chaque pas un peu plus comme la poussière rouge du désert volcanien sous le rythme régulier de ses bottes.

Vivre la traversée de ce désert aride, la face tournée vers l’immensité du ciel c’est accepter ; accepter de se séparer de ce qu’hier était indispensable, précieux, important, vital ; c’est laisser derrière soi les oripeaux du passé dressés comme les remparts à la vérité que l’on se cache sans vouloir l’avouer, c’est accepter de reconnaitre ce qui fut vrai comme un mensonge, c’est un peu comme sortir vaincu d’un triomphe, vaincu mais enfin libre …

Puis contrastant avec la désertique linéarité surgit une montagne.
Haute, abrupte, obstacle soudain à cette marche qui ne semblait pourtant connaitre aucune fin.
Mais c’est lorsque l’on croit avoir atteint le fond des choses que commence enfin l’ascension.

Une main après l’autre, un pied ensuite et on gravit le mur de pierres sèches, cherchant la moindre prise de ses doigts douloureux, muscles noués, vertige, peur du vide … le calvaire s’éternise tandis que l’esprit s’élève, cherche et vénère le sommet, il faut oublier le corps pour pouvoir avancer, oublier la douleur, la fatigue et la peur, oublier ce qu’on est pour devenir un autre.

Puis je suis au sommet, au dessus de moi seul le ciel domine.
Sur un piédestal de marbre, un livre, il est épais, ancien, sa couverture de marocain brun est lisse et usée, la tranche en est jaunie par le temps, combien de fois a-t-il été ouvert et refermé ensuite ? Tant de fois …
Celle que je fus l’aurait ouvert, parcouru, avide de savoir, celle que je suis devenue ne l’a pas fait.

Le cuir était chaud sous mes doigts douloureux et plutôt que de le lire je choisis de le brandir, de le tendre tel un glaive à la face du ciel, à la face des dieux, de me reconnaitre enfin dans ma propre histoire.

Vois-tu Kiéran, c’est à cet instant précis que j’ai vraiment, réellement, intrinsèquement compris que j’étais morte …



* *
*


"La mort, douce ode révulsante pour certains, salvatrice pour d'autres. Les plus Grands poètes se sont risqués à la dépeindre mais ce mystère tant bien gardé ne livre ses secrets qu'une fois que s'offre l'opportunité de le vivre...

Vivre la mort pour la comprendre, singulier paradoxe ?

Mais qu'est-elle d'autre si ce n'est qu'une continuité, une étape, un passage aussi brulant qu'une étoile. Un lien qui se dénoue afin de trouver les réponses d'interdites questions. Une seconde Renaissance grâce à laquelle l'improbable se fait évidence.

Tu sais, ce lieu est aux antipodes même de la conscience, une Pierre vitrifiée de nos souvenirs, immobile mais malléable, plus onirique que nos rêves, plus vivants que nos corps. Nulles limites entravent cette magie de l'esprit, ici rayonne l'Absurdité Humaine, et la Divine Gourmandise. Il nous apprend à comprendre, à observer, à être.

Une entrée unique mais deux sorties visibles. L'irréel ou le réel, l'éternité d'un repos annoncé ou l'accablante arrogance des mortels. Cependant, ces échappatoires, l'un comme l'autre se méritent, un délicieux jeu où chaque réponse trouvée est un malin poison qui à l'instar des drogues, pulse jusqu'au plus profond de nous.

Aucun règle au sein de ce labyrinthe des sens absents, nulles acquittées spécifiques requises, simplement une idée que l'on ne doit point oublier :

Déguster ces mets de connaissances ou leur permettre de nous nous dévorer. Tel est notre choix.

Es-tu prête à débuter cette aventure ? Qui sait, peut-être croiserons-nous au détour du hasard, celui avec qui tu as brulé tes plus belles heures !

Laisse-moi te guider aux travers de ces sinueux méandres, léchons ensemble la puissance de cet espace sans temps, sans chaînes, sans ciel.

Dressons l'étendard de nos vie finies aussi haut que nos bras nous le permettrons, voguons à l'assaut de cet océan inconnu afin d'égrainer nos souffles ivres sur cet ilot damné.

À corps perdu dans ce combat, afin qu'explose sous nos visages ces révélations !"

A ce moment les jardins verdoyants du Sénat se confondent avec une épaisse Brume cendrée, littéralement aspirés, happés par ce tourbillon dansant. Puis les pierres, les vitres et enfin tout le complexe s'inclinent face à l'illusion de l'instant. Le sol devient aride, couvert d'une poussière ocre que la bise peine à soulever. Et là, la terre tremble, grondement tonitruant, des failles s'invitent ensuite au spectacle et de leurs entrailles germent hautes-herbes, arbres, fleurs, ruisse*ux, toute une panoplie luxuriante plus verdoyante et vivante encore que les forets de Vertana. Des senteurs tropicales encerclent désormais nos deux héros. Et au milieu de cette stupéfiante démonstration des pouvoirs du Pandémonium, niché au sein de la roche, un refuge.

"Je crois qu'il le nommait... son havre de paix, non ?" questionne Kieran.



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