Le temple d'Isthar
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 L'EMPIRE DE TOHOLL

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Flamme
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MessageSujet: L'EMPIRE DE TOHOLL   L'EMPIRE DE TOHOLL Icon_minitimeLun 31 Aoû - 13:36




Du Vème siècle de Tooda après la restauration de la dynastie Hunt.
L'action se situe au terme des rites de la seconde coupole, à l'issue
desquels les adolescents initiés de Toholl accèdent au grade de Princes
Flamboyants Ces rites s'achèvent par la première projection des mystères
supérieurs relatant la saga de la Double Epée. La destruction partielle de
l'historium de l'arche d'Anxyr à cette époque ne nous permettant pas une
lecture complète des écritures vidéoles, les auteurs, avec l'accord de la
Haute Censure Impériale, ont pris certaines libertés d'hypothèses
concernant les passages effacés des mémoriums. Ceci dans l'intérêt de
l'unité de l'oeuvre dont nous vous proposons ici les principaux extraits.)
Chants premiers de la conquête



L'EMPIRE DE TOHOLL Final-12



OUVERTURE ET RHAPSODIE

Au livre des trois immédiats,
Au jeu de la seconde coupole,
Nous chantons tous d'une même voix,
Initiés maître et seigneur armé de Toholl.
Nous élèverons, notre combat
Sur le mystère de notre école.
Nous sommes du rang des soldats,
Initiés maître et seigneur armé de Toholl.

L'EMPIRE DE TOHOLL Final_15


PREMIER CHANT DE TOHOLL

Je suis né sur un navire,
Enclavé au coeur de l'Empire,
Aux arches
Hiérarches de l'ordre
D'Anxyr.
Mon père était seigneur de guerre,
Duc de Toholl et Maître expert.
Ma mère était belle et de noblesse Tonjir
Et dans le grand temple de pierre,
Ils m'ont porté vers la lumière,
Aux pieds des Maîtres de Tooda.
On m'a conduit devant mes frères
A bord d'un vaisseau monastère
Aux armes impériales des quatre univers.
En 20 années sur d'autres terres,
Nous avons suivi l'ordre fier
Aux grades d'escadre des croisades volontaires
Et dans le grand temple de pierre,
Nous avons reçu la lumière,
Aux pieds des Maîtres de Tooda.


L'EMPIRE DE TOHOLL Final-13


L'IMPéRATORIUM

L'ombre est là qui s'introspire
Au plus profond de notre Empire.
Toholl, je te cherche dans le coeur
De ceux qui vont partir.
Le marbre pur des citadelles,
Engravées d'or aux lourdes stèles,
Résonne déjà des clameurs et des hymnes
Un cortège sublime.
Accompagne les princes vers les portes sacrées
Des vaisseaux de la gloire.


L'EMPIRE DE TOHOLL Final_16


HYMNE DE TOHOLL

Où vas-tu homme de Toholl?
Je cours sur le sable des étoiles
Vers la hache du bourreau,
Vers la hache du bourreau.

L'EMPIRE DE TOHOLL Final_17


Des yeux clairs où l'on peut lire
L'empreinte fière qui nous inspire,
Nous sommes les hommes des mondes à venir.
Les mains tendues de délire
D'un univers qui nous admire
Acclame et proclame une guerre à tenir
Et dans le grand temple de pierre,
Ils garderont notre lumière,
Aux pieds des Maîtres de Tooda.
Nous marquerons les soleils noirs
Des foudres de nos étendards
Au nombre des ombres des mondes barbares
Et pour la gloire de notre Empire,
Nous graverons nos souvenirs.
Nous sommes les hommes des mondes à venir
Et dans le grand temple de pierre,
Nous porterons notre lumière
Aux pieds des Maîtres de Tooda.
Et dans le grand temple de pierre,
Quand jaillira notre lumière,
Nous serons Maîtres de Tooda.

L'EMPIRE DE TOHOLL Final_18


Dernière édition par Flamme le Lun 31 Aoû - 19:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'EMPIRE DE TOHOLL   L'EMPIRE DE TOHOLL Icon_minitimeLun 31 Aoû - 18:31

Elle naquit un peu par hasard, personne ne l’avait souhaité mais, un beau jour, elle fut là.
Elle apparaissait dans la vie des gens sans qu’ils s’en rendent vraiment compte.
Tel était son destin...



Ark-Dahun, capitale de l’empire de Toholl déroulait sa grandeur et son luxe aux travers de ses larges avenues bordées de palais fastueux dont les flèches ouvragées semblaient défier les cieux et clamer la gloire de l’Empire. La foule bigarrée, qui grouillait des temples aux marchés, s’écartait respectueusement au passage des grands équipages des hiérarches de la caste des flamboyants.

Les théâtres, les musées, les universités, attestaient de la richesse et de la culture de ce peuple fier et guerrier qui jamais ne cessa d’arpenter l’univers vers de nouvelles conquêtes, vers de nouvelles richesses qui viendraient étayer sa grandeur.

Mais bien sur les merveilles ont toutes leur revers et quand on traversait le quartier des artisans en direction de la ville basse, les rues devenaient plus étroites, plus sombres. Les immeubles, plus bas et amassés les uns contre les autres laissaient entrevoir l’antre de la misère.

C’est pourtant dans cette direction que se dirigeait un homme à la mise simple mais de bon gout.
Il avait l’allure sure de celui qui sait où il va et ce qu’il compte y faire.
Son pas le conduisait au cœur même de la ville basse, là où se côtoyaient rustres et prostituées, voleurs et assassins. La lie de Toholl !
Son nez se plissa légèrement quand les odeurs de latrines se firent plus tenaces mais cela n’entama pas sa détermination et il entra dans un petit cabaret, vide de client à cette heure creuse de l’après midi.

Le tenancier, l’air surpris lui lança un regard interrogateur.
Je veux voir Anharra dit-il d’une voix dont l’autorité s’imposait.
D’un geste de la tête l’homme lui désigna, au fond de la pièce, un rideau sale qui masquait l’arrière boutique.
Il y pénétra et tira à nouveau le rideau derrière lui.

Je prends pas de client à c’t’heure là l’interpella d’emblée la femme d’une voix trainante.
Elle était assise à une table.

L’homme l’observa, elle ne devait pas avoir plus d’une vingtaine d’années mais son physique accusait déjà les traces d’une vie difficile, de la misère, des nuits avinées et des coups qu’elle recevait quelquefois de certains hommes.

Je ne viens pas pour toi répondit-il froidement .
Je viens pour elle dit-il en désignant une petite fille maigre et déguenillée qui, assise dans le coin de la pièce, essayait maladroitement d’empiler des cubes aux parois multicolores.

La femme sursauta.
Elle est bien trop jeune ! s’indigna-t-elle

Un éclair de colère traversa le regard de l’homme.
Je ne suis pas là pour le sexe !

Il prit une chaise et s’installa à la table face à la prostituée.

- Tu ne peux pas élever une enfant dans ces conditions !
- Ce n’est pas mon enf..
- Tais-toi !
- L’existence de cette enfant a été signalée à la police et tu sais comme moi qu’il est interdit aux prostituées d’avoir des enfants. Elle aurait du être supprimée des sa naissance.
Quand les policiers mettront la main sur elle, ils la tueront.


La femme se taisait mais tremblait légèrement. Son regard terrorisé allait alternativement de l’homme à la fillette.

Je suis l’économe du temple d’Hirrakis et si je suis venu te voir aujourd’hui c’est à la demande de la mère-prêtresse.
Les prêtresses du temple ne sont pas favorables à cette règle qui consiste à supprimer des enfants mais elles pensent néanmoins que les prostituées ne doivent pas les élever.
Donc voilà ce que je te propose. Tu vas me confier la petite et elle sera élevée au temple.


Des larmes coulaient sur les joues de la femme au fur et à mesure qu’il parlait, mais quand il eut terminé, il ne vit plus dans ses yeux que de la résignation et il comprit qu’il avait gagné.

Il faut faire vite si nous voulons la mettre à l’abri avant l’arrivée de la police. Elle doit venir avec moi aujourd’hui même.
Si la Police t’interroge tu diras qu’elle est tombée malade et qu’elle est morte.
Jure-moi que, dans son propre intérêt, tu ne chercheras jamais à la revoir et ta fille aura sa chance de sortir de cette misère.


Et c’est ainsi que Jordan d’Hirrakis ressortit du tripot avec dans sa grande main, la menotte d’une toute petite fille qui pleurait toutes les larmes de son corps.
Il la conduisit directement à l’astroport et il prit lui-même les commandes d’un petit chasseur qu’il fit décoller sans plus attendre.

La fillette ne pleurait plus.
Elle ouvrait de grands yeux étonnés devant la magnificence de l’espace étoilé qui semblait être le reflet de ses prunelles noires brillant au travers des mèches emmêlées de sa tignasse brune.
Au bout d’une heure de vol, ils approchèrent l’immense vaisseau-temple d’Hirrakis.
Cette forteresse de métal et de verre semblait en suspension dans le ciel, ses parois reflétaient la clarté d’une lune rousse.

- Jordan à Vaisseau-Temple. Jordan à Vaisseau temple vous m’entendez.
- On vous reçoit grésilla une voix dans le cockpit.
- Demande autorisation d’accoster.
-autorisation accordée
Utilisez le quai 212 Capitaine Jordan.


L’homme manœuvra avec habileté et posa le petit appareil.
Tenant toujours l’enfant par la main, il parcourut un dédale de couloirs et parvint enfin face à une lourde porte. Il fit assoir la petite fille sur l’une des chaises qui se trouvaient de part et d’autre.

Attend moi là lui dit-il et il entra.

Les minutes qui suivirent parurent des heures à la fillette effrayée mais la porte finit par s’ouvrir. L’homme en ressortit accompagné d’une femme de haute taille vêtue d’une toge pourpre.

Fait en sorte qu’elle ne se mêle pas trop aux autres, surveille la mais surtout, observe la.

Ce furent les derniers mots qu’il adressa à la femme avant de tourner les talons et de repartir.
La prêtresses posa son regard clair sur l’enfant. Elle s’accroupit pour la regarder dans les yeux.

Comment t’appelles-tu ?
Hélissa
répondit timidement la petite fille.

C’est dans ce vaisseau-temple qu’Hélissa passa les premières années de sa vie.

L'EMPIRE DE TOHOLL Vaisse10






Missive adressée par Inoha, Prêtresse hierache du Vaisseau Temple à la Matriarche de l’Ordre d’Hirrakis

Matriarche,

Je viens comme chaque année vous fournir le rapport sur l’enfant que vous m’avez confiée il y a quelques années, la jeune Hélissa.

Hélissa est aujourd’hui une jeune femme de 17 ans dont la maturité et le calme contrastent avec les écarts de conduite dont je vous avais fait part dans mes précédents rapports. Nous avions longtemps craint que ses colères incompréhensibles, ses périodes d’isolement et d’asociabilité traduisent les errements de son origine.

Nous pouvons aujourd’hui conclure que ce que nous avions redouté n’étaient que les signes de l’angoisse ressentie par l’enfant quand vient poindre la femme. Je peux dire avec certitude que l’éducation qui lui fut donnée ici a largement prédominé sur ses tendances initiales et prouve qu’il n’est pas de cause perdue qui ne se rachète par l’attention et le travail.

Ses caractéristiques physiques restent inhabituelles.
Elle est grande pour une femme et presque maigre. Ses étonnants yeux noirs provoquent toujours une certaine gêne chez ceux qui n’y sont pas accoutumés. Elle a toutefois la sagesse maintenant de faire oublier ceci en adoptant des vêtements d’une très grande simplicité et en portant constamment de petites lunettes rondes dont les verres fumés masquent l’étrangeté de son regard.

Discrète au cours des enseignements dispensés au Vaisseau-Temple, ses résultats sont bons même s’ils laissent entrevoir une marge de progression que sa timidité, du moins je le pense, l’empêche de franchir. Elle démontre des dispositions pour les sciences militaires et le combat, bien que cet aspect de l’enseignement de l’ordre ne semble pas susciter chez elle, un très grand enthousiasme.

Elle entretient de bon rapport avec les autres élèves ainsi qu’avec les enseignants. Cependant elle n’est vraiment liée à aucun de ses camarades. Elle est appréciée par tous mais chérie par aucun. Si sa personnalité inspire le respect, elle n’a pas développé les qualités de charisme des leaders.

C’est donc un bilan plutôt positif que je vous transmets cette année sur cette jeune fille qui a démontré qu’elle possédait indéniablement toutes les qualités qui lui permettront d’accéder au huitième cercle même s’il y a fort à parier que le neuvième ne lui est pas destiné.

Je reste à votre disposition pour continuer à vous tenir informée de l’évolution de la jeune Hélissa Darr Hirrakis.

Cordialement

Inoha Vost Hirrakis
Prêtresse Hierarche du Vaisseau-Temple.



L'EMPIRE DE TOHOLL Grande11





Missive de la Matriarche de l’Ordre d’Hirrakis à Inoha, Pretresse hierarche du Vaisseau-Temple




Inoha,

Je vous remercie des rapports sincères et réguliers que vous avez pu me transmettre pendant toutes ces années sur Hélissa Darr hirrakis.
Je constate que vous avez accompli avec cette enfant de basse extraction un travail formidable et je ne saurai trop vous en remercier.

Toutefois, si bien mieux que moi vous connaissez l’enfant et que vous avez vu en elle les qualités qui pourraient lui ouvrir l’accès du huitième cercle, bien moins que moi vous connaissez son histoire et si vous en saviez, ne serait ce que quelques bribes, vous comprendriez aisément que je ne puis autoriser qu’elle accède à ces rites.

Je sais quelle sera votre déception quand vous recevrez cette missive mais je vous demande de me faire une absolue confiance et de respecter ma décision.

Je pense qu’il est temps que la jeune fille aille compléter sa formation et gagner une salutaire expérience en l’affectant à un Vaisseau-Missionnaire qui aura pour tâche de porter la parole d’Hirrakis dans la galaxie du Xénys, dernière conquête de l’Empire et nouveau protectorat de Toholl.

Le Capitaine Jordan viendra chercher la jeune fille dans quelques jours dés son retour de mission.

Merci encore Inoha d’avoir mené à bien la difficile tache que je vous avais confiée, je saurais me souvenir de votre dévouement et de votre discrétion.

La Matriarche de l’Ordre d’hirrakis.



L'EMPIRE DE TOHOLL Pretre11


Missive adressée par Inoha, Prêtresse hierarche du Vaisseau Temple à la Matriarche de l’ordre d’Hirrakis


Matriarche,

Je suis dans le plus grand désarroi.

Je viens seulement de découvrir votre missive et votre décision car, comme chaque année, je présidais le début des rites du huitième cercle et me suis pour cela absentée plusieurs jours.

C’est avec regrets que je me dois de vous annoncer qu’Hélissa Darr Hirrakis y participe et qu’à ce jour rien ne peut les interrompre comme vous le savez.

Si Hélissa sort en vie des épreuves rituelles, elle sera initiée du huitième cercle et rien ne pourra lui retirer son rang car aucun homme ne peut défaire ce qu’Hirrakis a fait.

Je suis consciente d’avoir commis une erreur énorme en conduisant la jeune fille dans le huitième cercle sans m’être assurée de votre accord même si je vous supplie de croire à mon entière bonne foi.

J’ai failli à mes responsabilités et aux règles de notre Ordre.
J’en accepterai toutes les conséquences et je tiens mes insignes comme ma vie à votre disposition et mon âme à celle d’Hirrakis

Inoha


L'EMPIRE DE TOHOLL Haliss10




Récit d’Hélissa

Parmi les années passées dans le Vaisseau-Temple, les dernières furent pour moi les plus difficiles. Plus le temps passait, plus je me sentais différente des gens qui m’entouraient. Plusieurs fois, dans mon enfance, on m’avait fait sentir, par quelques allusions, que je n’étais pas issue des castes et que mes origines ne me permettraient jamais de m’y faire admettre.

Le temps passant, les écarts se creusèrent et je développais une espèce de paranoïa. Il me suffisait de croiser un regard ou d’effleurer une main pour imaginer ce que la personne avait en tête et quelques fois, les pensées que je leur prêtais provoquaient chez moi, chagrin, colère ou indignation. Ce qui me gênait le plus n’était pourtant pas cela. C’était plutôt le sentiment d’être constamment observée, épiée, espionnée, impression très forte en présence des prêtresses chargées des enseignements et presque insupportable en présence d’Inoha.

Je n’osais en parler à personne et j’appris peu à peu à me protéger en érigeant mentalement des barrières contre les pensées des autres et ces barrières devenaient, de jour en jour, plus solides et plus fortes. Je finis donc par retrouver une certaine sérénité mais ma vigilance restait entière car je ressentais toujours un sentiment irraisonné de danger qui, lui, ne me quittait pas.

Mon physique atypique constitua lui aussi une difficulté. J’avais grandi tout d’un coup et en quelques mois je dépassais toutes mes camarades d’une bonne tête, mon poids n’ayant pas suivi ma brusque croissance mon corps n’était que maigreur et angulosités. Mon regard n’arrangeait rien à tout cela, mes yeux de nuit étoilée causaient à ceux qui les croisaient une gêne certaine et si parmi les nombreux habitants du Vaisseau-Temple on pouvait rencontrer une grande diversité, je demeurais la seule à avoir cette particularité.

Je multipliais donc mes efforts pour être aussi discrète que possible au point de ne me montrer en public que chaussée de lunettes équipées de verres fumés. A cette époque là, ce que j’aurai voulu le plus au monde c’est être toute petite et me cacher dans un trou de souri, être complètement transparente pour ne plus sentir sur moi ces regards dont je doutais de l’apparente bienveillance.

A force de le vouloir, je m’aperçus, un jour, que je le devenais … En effet, je constatais qu’avec de la concentration, il me suffisait d’une inspiration pour que mes contours anguleux s’estompent et que mon corps perde un peu de sa matérialité pour n’être plus qu’une fumée blanche. Cet exercice me fascinait, je le reproduisais souvent et un jour, je me rendis compte que je pouvais façonner cette fumée blanche au point de lui faire prendre n’importe quelle forme.
Je payais cher cette découverte car si devenir transparente ne me demandait que peu d’efforts, me transformer provoqua chez moi un épuisement dont je mis plusieurs jours à me remettre.

J’étais jeune et je me découvrais mais me fiant à mon instinct, je tins ceci secret et m’efforçais de me fondre le plus possible dans le moule des prêtresses du Vaisseau-Temple car je sentais qu’il en allait de ma sécurité et même de ma vie.
Petit à petit l’idée de fuir du Vaisseau-Temple s’insinuait dans mon esprit, jusqu’à devenir pour moi une évidence et une priorité.
Je passais donc le peu de temps libre dont je disposais à échafauder des plans plus ou moins réalistes qui me permettraient de fuir.

C’est à ce moment que l’on m’affecta au laboratoire de recherche de Maître Utruck. Ce fut pour moi une période agréable. Utruck, petit homme d’un âge avancé était aimable et ses yeux bleus brillant d’intelligence semblaient toujours sourire. Je n’ai jamais su exactement quelle était la nature des recherches entreprises car je n’étais pas suffisamment initiée pour avoir accès à ces mystères mais je savais qu’elles nécessitaient d’avoir recours à un produit rarissime au sein de l’Empire de Toholl, l’uranium.
Cette matière extrêmement onéreuse était livrée au laboratoire toutes les semaines et, à chaque fois, son prix était renégocié par Maître Utruck et la représentante du fournisseur que j’allais chercher à l’astroport avec une petite voiture électrique et que je ramenais ensuite, une fois les affaires conclues.
C’était une vieille femme dont les cheveux blancs tombaient sur les épaules. Elle avait son franc parlé et ses arguments, oscillant toujours entre humour et autorité, faisaient d’elle une redoutable négociatrice. Lors des trajets, elle m’observait d’un regard amusé. Elle devait se divertir de ma timidité mais jamais je n’eu l’impertinence d’échanger avec elle d’autres paroles que celles exigées par les salutations d’usage.
Le climat chaleureux du laboratoire de Maître Utruck, me faisait peu à peu oublier mes velléités de fuite quand il se produisit un événement auquel je ne m’attendais pas.

Je me rendis tremblante dans le bureau d’Inoha où j’avais été convoquée d’urgence. Quand la Prêtresse hiérarche du Vaisseau-Temple m’annonça avec solennité que je faisais parti de la dizaine de jeunes filles et jeunes gens qui auraient l’honneur immense d’accéder au rituel de huitième cercle, j’eu du mal à cacher ma surprise.
Je n’aurais jamais pensé, qu’avec les origines obscures qui étaient les miennes, il me serait un jour permis de rejoindre le huitième cercle et mon étonnement se transforma bien vite en angoisse. Ce n’était pas le rituel que je craignais car, s’il pouvait être fatal, nous y étions préparés et nous mettions nos vie entre les mains d’Irrikis en une totale confiance mais ce choix m’apparaissait comme une anomalie qui réveillait mes craintes.

Par la suite les choses se passèrent très vite et je ne peux, encore aujourd’hui, révéler les détails du rituel du huitième cercle, qui est et restera, un des plus grand mystères des quatre univers. Tout ce que je peux dire c’est que j’en ressortis saine et sauve baignée par la grâce d’Irrikis.
Etre initiée du huitième cercle est en soi une métamorphose mais pourtant une chose n’avait pas changé, c’était le sentiment tenace que je ne devrais la vie qu’à la fuite et cette sensation se renforçait alors du piquant de l’urgence.

Quand je sortis du sanctuaire mes pas m’entrainèrent vers l’astroport. Une cargaison d’uranium était en cours de déchargement sur le quai 12. La vieille femme que je connaissais bien supervisait les opérations et le travail de petits droïds qui prenaient les caisses d’uranium à l’intérieur du vaisseau et les déposaient sur un chariot autotracté.

C’est alors que mon cœur se mit à battre plus vite. C’était le moment, c’était l’occasion. J’allais enfin agir et fuir vers une liberté salvatrice.
Je fermais les yeux et pris une lente inspiration. Mes contours s’estompèrent et soudain mon corps ne fut plus que fumée blanche qui peu à peu se modelait en la forme d’un droïd.
Je n’eu que le temps de faire entrer mon droïd au fond de la soute du vaisseau avant de m’écrouler, épuisée, derrière une grosse caisse de bois. J’entendis néanmoins décoller l’appareil avant de plonger dans un profond sommeil.


Dernière édition par Flamme le Jeu 10 Sep - 14:17, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L'EMPIRE DE TOHOLL   L'EMPIRE DE TOHOLL Icon_minitimeJeu 3 Sep - 11:53

Je n’aurai jamais dû arriver ici. Mes parents faisaient pourtant parti de la « bonne société » de l’empire. Mais la mort les a emportés trop tôt pour que ma place soit assurée dans ce monde de richesse exacerbée. Et lorsque leurs corps sanguinolents furent abandonnés dans la demeure familiale, personne n’est venu m’aider, personne. Comme si je n’avais jamais existé…

Les bas-fonds d’Ark-Dahun étaient ma nouvelle demeure. Cela faisait maintenant huit années de survie dans cet environnement hostile, et je devais avouer que je me débrouillais plutôt bien ! Mais ce mode de vie ne m’intéressait pas.

Aux yeux des gens, j’étais devenu une sorte de monstre. En effet, je n’avais eu d’autres choix que de rentrer dans « la milice » , une bande d’assassins contrôlée par un riche parrain, celui-là même qui dirigeait le plus gros réseau de prostitution de la ville basse. Nous étions en quelque sorte ses agents de terrain et je devais l’avouer, mes services étaient particulièrement prisés.

Aujourd’hui était un sale jour. Une fois de plus le parrain avait décidé d’aider le propriétaire de l’un des cabarets du quartier Ouest –le quartier le plus pauvre de la ville basse- à lui céder son bordel. Un frère d’armes et moi-même fûmes donc envoyés à la demeure de ce dernier afin de régler ce petit problème, une tâche qui ne dura pas longtemps puisque l’homme fut exécuté sans sommation au bout de dix minutes.

Nos déplacements étaient assez simples dans le sens où les rares personnes que nous croisions s’écartaient de notre chemin par peur. Mais pas cette gamine.
A mi-chemin, nous croisâmes une jeune fille, âgée de seize, peut-être dix-sept ans, arborant avec arrogance les formes avantageuses de la jeunesse. Par un excès de confiance, la petite nous dévisagea, ce qui ne plut à Sreg. L’homme poussa violemment la jeune fille –qui tomba dans la boue- avant de la déshabiller du regard, avec la lueur perverse du malade mental qui venait de trouver sa prochaine victime.


-Hmm, je sens que je vais prendre mon pied. Hé Eth’ ! J’vais te montrer comment un homme s’envoie en l’air.

C’en fut trop :
-Espèce de porc, hurlais-je en bondissant sur Sreg. Je le frappais de toutes mes forces, meurtrissant cet être qui m’inspirait un profond dégoût. Ce ne fut que lorsqu’il fut plongé dans l’inconscience que ma colère se dissipa.

Je me relevai lentement laissant ma victime et me dirigeai vers la fille. Celle-ci m’observait, terrifiée. Je m’accroupis à ses côtés et lui tendis la main en esquissant un sourire :


-Hé gamine, ça va ? demandais-je sur un ton doux.

Tout à coup, une femme -sa mère sans doute- apparut et fondit sur moi telle une furie avant de hurler «
Ordure ! ». Puis elle disparut, emmenant la petite. Je la regardais s’en aller quand nos regards se croisèrent. Elle non plus ne comprenait pas.

[…]
Cela faisait deux heures que j’errais dans le quartier Ouest, perdu dans mes pensées. L’astre du jour semblait déjà fuir cette partie de la ville, la plongeant dans une inquiétante pénombre. Ce ne fut qu’au détour d’une venelle que le déclic se fit. Sur un miroir brisé faiblement éclairé par la lumière d’une maison voisine se reflétait une image.
Celle d’un homme grand, carrure d’athlète des temps modernes, les cheveux châtain clair et mal coiffés, avec une cicatrice sur la joue. Il portait une tenue noire, sur laquelle était attachée une lame. Voilà ce que j’étais devenu. Le garçon issu de la bonne société avait totalement disparu, laissant place à une pâle réplique d’un certain Rambeau –barbare d’une époque révolue-. Le constat était attristant.

La nuit était tombée. Il était temps de rejoindre un gîte, dans mon cas, le choix se portait sur la ‘Kaze’. Ce n’était ni plus ni moins qu’un « cabaret » appartenant au parrain, peut être un peu plus propre et un peu plus luxueux que ce qu’on pouvait trouver dans la ville basse.
Sur les lieux, on ne me fit pas attendre. Une « hôtesse » m’emmena dans un salon privé, puis une prostituée faisant également office de strip-teaseuse apparut. Pour une fois, la demoiselle était vraiment belle.

Pourtant, je ne prêtais pas la moindre attention à ses déhanchés. Mon esprit se trouvait à des lieues de cette ville pourrie par la misère du petit peuple. Ce ne fut qu’au moment où elle s’assit sur mes jambes dans une position des plus érotiques, un cachet coincé dans le creux de la langue que mon attention revint à elle. Mes mains effleurèrent son corps presque dénudé, pris affermirent leur prise, autour de ses hanches. Elle m’embrassa langoureusement, fourrant par la même occasion le comprimé dans ma gorge.
Lorsque je fus sûr que je n’étais pas surveillé, je crachai le comprimé. Quitte à coucher avec une prostituée, il n’était pas question que je sois drogué. Je ne voulais pas de ces doses d’amour artificiel, que les plus déprimés prenaient pour se faire sauter la cervelle avant de sauter tout court.

La porte de la chambre se referma, nous coupant du monde pour quelques heures. La demoiselle me poussa légèrement pour me faire asseoir sur le lit et ainsi poursuivre son oeuvre de débauche. Je résistai. Nous nous fîmes face quelques seconde dans le silence le plus total. La bulle venait d’éclater.


-Tu fais quoi là ? lança t-elle sur la défensive.
-Rien. Dis-moi juste une chose. Aimes-tu ce que tu es ?
Pas de réponse.
-Aimes-tu ce que tu fais ? Je plantais mes yeux dans les siens.
-Qui voudrait de ce job ? Elle fit une pause, feint l’impatience. Bon tu comptes baiser un jour ou merde ?

Sans un mot, je me dirigeai vers la porte.
-Hé !
-Un jour, je reviendrai et je t’emmènerai loin d’ici.

A cet instant, je vis une petite flamme renaître en elle. Un petit quelque chose de délicieux qui signifiait que l’espoir reprenait le pas sur la résignation.

-Pourquoi fais-tu.. ?
-Tu en vaux la peine, coupais-je. Je m’apprêtais à m’en aller quand elle me retint, une larme coulant sur son visage.
-Merci… Qui que tu sois, souffla t-elle.
-Je me nomme Ethan, murmurais-je avant de disparaître.

Je m’enfuis sous la lumière glaciale de l’astre de la nuit, avec pour seuls bagages mes rêves et mes armes.
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