Le temple d'Isthar Ce forum a pour objet d'encourager l'écriture sans discrimination entre le Role Play (RP) et les formes d'écriture plus classiques. |
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| L'enfer des apparences | |
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Flamme Admin
Nombre de messages : 332 Age : 63 Date d'inscription : 13/02/2009
| Sujet: L'enfer des apparences Mar 24 Mar - 19:53 | |
| Agnosco, perle du Substratum, émaillée de Palais de marbre blanc dont les hautes tours parées de sculpturales dentelles semblent crever les cieux. Agnosco la magnifique, fière de ses universités et de ses théâtres, de ses musées déroulant leurs merveilles sur les quais de la Libra dont les eaux paresseuses séparaient la Ville Haute de la Ville Basse.
Il suffisait de franchir le pont alexandrin pour découvrir l’autre visage d’Agnosco en parcourant le dédale de ruelles qui entouraient l’immense bâtiment militaire, siège de l’armée du Substratum. Ce n’était pas un endroit qu’on pouvait fréquenter de façon anodine après le crépuscule mais il n’en était pas moins grouillant de ceux qui recherchaient des plaisirs exotiques, un peu d’adrénaline ou tout simplement des émotions fortes.
C’était un lieu où l’on ne croisait pas souvent Sursum Corda mais il y venait de temps en temps. Lorsqu’on dirige un Etat on est le souverain de l’ensemble du peuple et pas seulement de la Ville haute. Donc il pouvait arriver qu’on croise l’homme au fouet au coin d’une rue sombre. Mais ce soir là ce ne serait pas le cas.
Sursum était de l’autre coté du pont alexandrin en mission diplomatique et recevait plusieurs autres chefs d’Etat invités pour une représentation exceptionnelle au Théâtre National d’Agnosco de la célèbre pièce d’Eugenio Nosckoïo . « La diva chauve » avec dans le premier rôle la sublime Tristana Hennessy.
Sursum Corda n’était pas trop friand de ce genre de soirées « pince mi pince moi » mais il abordait celle-ci avec bonne humeur car certains chefs d’Etats présents étaient de vieux amis et que Tristana, qu’il avait déjà rencontré deux ou trois fois était une jeune femme talentueuse mais également charmante et agréable.
Sous les lustres de cristal du Hall d’honneur du théâtre, une réception avait été organisée et les plats en argent regorgeaient de mets plus rares les uns que les autres et provenant des cinq planètes. Une énorme corbeille de fruits vertaniens trônait au centre de chaque buffet, et de part et d’autre dans leur gangue de glace, les bouteilles de berrychampagne attendaient les amateurs.
Tristana était venue faire une brève mais très remarquée apparition avant de regagner sa loge. Toujours souriante et enjouée, elle était allée de petit groupe en petit groupe pour saluer ses admirateurs.
Et ils étaient fort nombreux, cette jeune artiste était connue dans toute la galaxie pour son talent immense. Il suffisait qu’elle entre en scène pour subjuguer son public par ses magistrales interprétations qui vous transportaient dans son rêve et sa vision si personnelle des pièces où des films auxquels elle prêtait sa grâce. Dés la première sonnerie, les invités se dirigèrent vers la salle de spectacle, officiers en tenues d’apparat, femmes en robe de soirée, les rois en tenues traditionnelles et chamarrées s’installèrent dans les confortables fauteuils pour cet extraordinaire spectacle.
Lorsqu’ils en ressortirent, une heure et demi plus tard, ils étaient sous le charme de la pièce et du talent de la jeune actrice.
Dans le Hall d’honneur, les buffets aient été réapprovisionnés par des pâtisseries et au berrychampagne s’ajoutaient des liqueurs aux parfums entêtant.
Lorsque Tristana arriva, les bras encore chargés de fleur, les invités lui firent une véritable ovation et elle fut accompagnée de salves d’applaudissements. Sursum quant à lui allait de groupe en groupe un magnum de berrychampagne à la main, remplissant un verre par ci, adressant un compliment par là. Finalement les missions diplomatiques ne sont pas toujours ennuyeuses se dit-il, se dirigeant vers la somptueuse Pandora.
Quand l’engouement suscité par l’arrivée de Tristana ce fut un peu calmé, le dirigeant du Substratum se mit à la recherche de l’artiste pour lui dire à quel point il avait apprécié sa prestation. Mais il ne la trouva pas. Son ordonnance l’informa que la jeune femme avait quitté les lieux un quart d’heure auparavant. Sursum haussa les épaules un peu déçu et rejoint ses invités.
Cinq heures du matin, Feralna Rolsen sortait du cabaret miteux où elle était entraineuse. La nuit avait été difficile et les clients aussi, le spectacle au dessous de tout et la chanteuse braillarde et obscène avait fuit sous les quolibets. Féralna avait trente ans mais l’alcool et les substances illicites sans lesquels l’enfer de sa vie l’aurait conduit au suicide lui faisaient paraître quinze ans de plus. Elle grimaça, l’entrée du cabaret avait bien sur servi à soulager la vessie de bien des clients et une violente odeur d’urine lui souleva l’estomac. Elle n’eut que le temps d’entrer dans une petite impasse où elle vomit tripes et boyaux en hoquetant de bruyants hauts le cœur. Quand elle retrouva enfin son souffle elle leva les yeux et poussa un terrible hurlement !
Sursum n’avait pas dormi, après les agapes, il s’était rendu directement dans son bureau. A quoi servait-il de ne dormir qu’une heure ou deux ? De plus les accords commerciaux et diplomatiques de la nuit nécessitaient d’urgentes décisions. Son ordonnance venait de lui porter un café fort quand son communicateur vibra. Qui pouvait bien utiliser sa ligne directe à six heures du matin ? Il écouta attentivement son correspondant et son visage se décomposa, une ride profonde barra son front et ses sourcils se froncèrent. Faites venir le Capitaine Etrigor dans mon bureau immédiatement répondit-il avant de raccrocher. | |
| | | Flamme Admin
Nombre de messages : 332 Age : 63 Date d'inscription : 13/02/2009
| Sujet: Re: L'enfer des apparences Mer 25 Mar - 19:53 | |
| Harmel Etrigor monta deux par deux les marches de l’escalier magistral qui menait au palais gouvernemental du Substratum. Cette visite n’avait pour lui rien d’habituel, en effet depuis 14 mois qu’il occupait le poste de Directeur des investigations de la section des affaires intérieures de l’armée Substratumienne, c’était la première fois qu’il était convoqué par Sursum Corda.
Il était attendu dans l’entrée par l’ordonnance du chef de l’Etat qui le conduisit sans délai jusqu’au bureau.
Sursum Corda était assis sur le coin d’une grande table en verre poli et en tapotait nerveusement la surface du bout des doigts. Impatience ou agacement ? Se demanda Harmel. Il se sentit observé de pied en cap par le chef d’Etat dés son entrée. Mince et fin, Harmel arborait une dense tignasse brune, de taille moyenne, il ne se faisait pas particulièrement remarqué par son physique, mais ses prunelles noisette pétillaient d’une indiscutable intelligence.
Un autre homme était debout et regardait par la fenêtre, son uniforme noir taillait sa haute stature et contrastait avec ses courts cheveux blonds. Lorsqu’il se retourna Harmel reconnut Shaksha Drir, le Commandant en Chef de l’armée du Substratum.
Diantre se dit-il je me doutais bien que je n’étais pas convoqué ici pour des broutilles mais si les deux hommes les plus puissants du pays sont là, ça doit être particulièrement important !
D’un geste Sursum lui désigna un siège :
Capitaine l’affaire est d’importance et doit être menée avec tact et discrétion et surtout avec célérité et efficacité.
Je suppose que vous avez entendu parler du spectacle donné hier soir au théâtre National en l’honneur d’une importante réception diplomatique ?
Harmel en avait plus qu’entendu parler dans la mesure où les affaires intérieures du Substratum avaient été sur le pied de guerre pour assurer la sécurité de tous les chefs d’Etats présents.
Lors de ce spectacle l’artiste galactiquement connue, Tristana Hennesy, s’est produite avec succès. Elle s’est ensuite rendue à la réception donnée dans le hall du théâtre mais n’y est pas restée très longtemps et l’a quittée vers minuit et demi.
On vient de me prévenir, il y a une demi-heure, que son corps venait d’être découvert dans une impasse de la ville basse à proximité d’un cabaret du nom de « bouchon d’or ». La femme avait été décapitée, précisa Sursum, avec un froncement de sourcils. J’ai demandé à ce que l’on transporte immédiatement et dans la plus grande discrétion son corps … et sa tête à l’institut médico-légal. Je sais que cela ne va pas faciliter vos investigations mais j’ai également fait disparaître toutes traces du meurtre sur les lieux où le cadavre a été découvert pour des raisons de maintien de l’ordre.
Harmel comprenait bien que si le bruit de l’assassinat d’une telle personnalité à Agnosco arrivaient aux oreilles des nombreux chefs d’Etat qui y étaient actuellement présents il y aurait, non seulement bousculade à l’astroport, mais aussi quelques chocs diplomatiques importants.
Je mettrai à votre disposition tous les moyens dont vous aurez besoin, qu’ils soient humains ou matériel, mais vous devez trouver le coupable au plus tôt afin de le déférer à la justice. Ce meurtre n’a rien d’anodin, même si la délinquance est importante dans la ville basse, on ne décapite pas les gens tous les jours et je suis donc extrêmement inquiet de la situation !
C’est le moins qu’on puisse dire pensa Harmel. Il ne voyait pas cette affaire d’un très bon œil et sentait bien que sa carrière était en jeu. Il avait résolu un certains nombres d’enquêtes depuis qu’il était entré en fonction mais celle-ci était de loin la plus délicate qu’on lui eut confiée.
Bien, dit-il respectueusement, je vais donc commencer par me rendre à l’institut médico-légal et il se leva pour partir quand Sursum le retint.
Ha oui une dernière chose …. Harmel grimaça... Il n’aimait pas du tout quand il y avait … « une dernière chose » surtout dans un dossier aussi délicat !
La famille de Tristana Hennesy réside au Sikhar Atlis mais ils sont originaires du Takalane. Miss Hennessy était donc takalanienne.
Shaksha Drir grimaça.
Vous comprendrez aisément que les implications de votre enquête pourraient dépasser largement les problèmes de sécurité intérieure et arriver sur un conflit international et … armé.
J’ai d’ailleurs fait affréter un chasseur et je me rends immédiatement à la Source pour rendre compte de cette malheureuse histoire à Denozia du Vaalor et à Kami du Kamagma qui, en tant que chefs de l’alliance des Procréateurs de Combination, ont le droit d’être informés.
Les épaules d’Harmel s’étaient légèrement affaissées mais il sortit néanmoins du bureau avec un semblant d’assurance. | |
| | | Flamme Admin
Nombre de messages : 332 Age : 63 Date d'inscription : 13/02/2009
| Sujet: Re: L'enfer des apparences Sam 28 Mar - 16:00 | |
| Harmel regarda autour de lui et frissonna. Il n’avait jamais aimé l’ambiance de banalisation de la mort qui régnait dans les salles d’autopsie. Des instruments dont on ne voulait pas savoir à quoi ils servaient vraiment étaient rangés ça et là. Au centre de la pièce, une table supportant un corps recouvert par un drap. Voila donc tout ce qu’il reste de la grande Tristana se dit Harmel. Il s’approcha de la table et repoussa un peu le drap pour voir le visage de l’artiste dont la tête avec été grossièrement recousue au corps. Les traits étaient fins mais l’ensemble sans grâce, Tristana avait tenu son charme et son charisme de son humanité et maintenant qu’elle n’était plus il ne restait d’elle que banalité. Continuant son observation il descendit le drap sur le ventre de la jeune femme découvrant ainsi deux superbes mamelons parfaitement symétriques. Instinctivement il en approcha la main mais interrompit son geste craignant que la froideur cadavérique rompe la vision des superbes seins de Tristana. Il imagina les mains qui les avaient caressé, les bouches qui les avaient effleuré, les hommes qui les avaient aimé …il en aurait bientôt une idée plus précise car, avant de venir, Harmel était passé au centre des affaires intérieures et avait demandé qu’une enquête poussée soit diligentée sur l’artiste et sa vie tant publique que privée. Harmel en était là de ses réflexions quand il entendit la porte s’ouvrir. Se retournant, il vit entrer une femme entre deux âges, grande et légèrement corpulente dont les fins cheveux gris étaient serrés dans un chignon sur sa nuque. Son aube noire était surmontée d’une blouse blanche tachée et elle tenait à la main un gobelet de café brulant. Bonjour Capitaine dit-elle, Sursum m’a dit que vous étiez chargé de l’enquête et je vous attendais. Je suis Heberzia Dozumi, la nécromane chargée de l’autopsie du corps de Miss Hennessy. Elle déposa le gobelet de café sur une étagère, se dirigea énergiquement vers la table d’autopsie et d’un geste vif retira le drap qu’Harmel avait rapidement remis en place. Le corps de Tristana Hennessy apparu brusquement dans sa nudité et sa pâleur cadavérique. Bien, dit-elle, tout d’abord parlons des causes de la mort. Vous remarquerez cet enfoncement du lobe frontal. C’est vraisemblablement la cause de la mort. Le coup a été porté avec un objet contondant qui sera assez facile à identifier si toutefois vous le retrouvez au cours de votre enquête. Il a été donné de face par une personne légèrement plus grande que la victime et avec une certaine force d’autant plus que je pense que l’arme était tenue à deux mains par l’agresseur. Cette femme n’est pas morte par décapitation. Les observations ont fait apparaitre que la tête a été détachée du corps post mortem au moyen d’une hache ou d’un instrument de ce type. Voilà qui est intéressant se dit Harmel. Quel intérêt pouvait-il y avoir à trancher la tête d’une femme qui est déjà morte ? Crime rituel ? Mise en scène ? Son enquête devrait le déterminer. Heberzia Dozumi continua son exposé. L’autopsie a révélé une chose inhabituelle. On a retrouvé sur les poumons de Miss Hennessy une grande quantité de poussière de mana. Il est rare d’en trouver autant, sauf sur les sujets dont le métier suppose un contact rapproché et fréquent avec la magie. Or ce n’est pas le cas de l’actrice. Paradoxalement on en retrouve assez peu sur le reste du corps sauf sur la gorge où là encore les quantités dépassent la norme. Je me garderai de porter des conclusions hâtives mais il n’est pas impossible que Miss Hennessy ait porté autour du cou un artefact magique d’une extrême puissance. En tout état de cause aucun objet de ce type n’a été retrouvé sur elle ni auprès de son corps. Harmel acquiesçait tout en prenant quelques notes. Ha ! Se dit-il, il ne manquait plus que ça ! L’intervention des forces magiques dans cette sombre affaire, ne l’inquiétait ni ne l’étonnait, c’était simplement un élément qui en corsait la difficulté. Troisième élément marquant de cette autopsie poursuivi la nécromane, sachant que je passe volontairement sur les détails que vous aurez le loisir de lire tranquillement sur le rapport que je ferai déposer des ce soir à vos bureaux, me parait encore plus incroyable mais les faits étant là on ne peut les nier. Miss Hennessy n’était pas une demoiselle ! ajouta-t-elle d’un ton lugubre. Pfff se dit le jeune capitaine, si elle croit m’étonner, cette vieille chèvre ! Vu la vie mondaine de l’artiste et le nombre d’admirateurs qui se pressaient autour d’elle, c’est plutôt le contraire qui aurait été surprenant ! En effet c’est indiscutable, continua la femme, Tristana Hennessy était un homme ! L’enquêteur laissa tomber son stylo de ses doigts …. | |
| | | Flamme Admin
Nombre de messages : 332 Age : 63 Date d'inscription : 13/02/2009
| Sujet: Re: L'enfer des apparences Mar 11 Aoû - 12:47 | |
| C’est Andra Redzvik qui décrocha le communicateur quand le producteur du spectacle « la diva chauve » téléphona à la Direction des affaires intérieures pour, d’une voix entrecoupée d’inquiétude, signaler la disparition de Tristana Hennessy. Elle enregistra la plainte comme si de rien n’était même si elle n’ignorait rien du triste sort de l’artiste.
Au matin Harmel était passé et lui avait expliqué l’affaire en quelques mots. Il avait beaucoup insisté sur la discrétion qui devait entourer leurs investigations.
Cet appel tombait à point nommé et allait lui permettre d’entrer dans le cœur du sujet, car il justifierait qu’elle se rende au théâtre pour poser toutes les questions nécessaires à sa mission. Harmel l’avait chargé de recueillir les moindres faits qui se seraient passés pendant les quelques heures qui avaient précédées la disparition de l’actrice.
Andra n’attirait pas les regards, tout juste la trentaine, elle avait un physique ingrat, de petite taille, la silhouette un peu épaisse, elle n’avait pas la coquetterie qu’ont en principe les jeunes femmes de son âge. Ses traits disgracieux étaient en partie cachés sous des lunettes qui révélaient sa myopie. Mais Andra avaient des qualités cachées et elle les mettait en œuvre pour accomplir ses missions. C’était une chasseuse, quand elle avait trouvé sa proie, elle ne la lâchait plus et plus les missions étaient difficiles plus elle y mettait de la hargne et de l’énergie, plus on la provoquait plus elle s’accrochait.
Harmel le savait et ce n’était pas par hasard qu’il lui avait confié cette tache délicate. Quand elle arriva devant le théâtre elle fut impressionnée par la magnificence du bâtiment de métal et de verre composé. Elle n’avait pas l’habitude de fréquenter de tels lieux !
Orek Belzieff, le producteur, l’attendait dans le hall et elle le suivit dans la loge de Tristana.
Belzieff était un petit personnage théâtral d’une soixantaine d’année. Il portait un étrange costume gris manifestement sorti de l’imagination d’un styliste fou. Quelques cheveux blancs semblaient s’accrocher désespérément à son crane luisant. Il parlait avec vivacité en accompagnant chaque mot de mouvements de mains chargés de les accentuer ou de les modérer. Un léger accent chantait dans ses phrases comme un parfum d’élégance mêlée à de l’excentricité.
Cela n’arrive jamais Mademoiselle !! M’entendez-vous ? Jamais ! Jamais ! Jamais !! Tristana ne manque jamais une répétition ! Elle est un exemple de sérieux et de professionnalisme pour nous tous !
Donc, quand j’ai vu qu’à dix heures elle n’était toujours pas là je me suis inquiété et j’ai appelé son hôtel. Là on m’a dit que personne ne l’avait vu depuis la veille, au moment où elle était partie pour regagner le théâtre. J’ai appelé quelques amis qui auraient pu … l’héberger mais personne ne l’avait vu, c’est pourquoi j’ai contacté vos services pour signaler sa disparition.
Je suis extrêmement inquiet !! Je produis les spectacles de Tristana depuis bientôt cinq ans, je l’ai découverte dans un petit cabaret Napashan et je lui ai tout donné, mon expérience, mes conseils, mon réseau, mon affection et vous voyez quelle merveilleuse artiste elle est devenue grâce à moi ! Elle est la fille que je n’ai pas eue !
Tout en écoutant Belzieff, Andra détaillait la loge de Tristana. C’était un boudoir encombré de nombreux bouquets de fleurs qui diffusaient un parfum entêtant dans la petite pièce. Les admirateurs avaient été nombreux à en envoyer. Sur la droite une coiffeuse équipée d’un grand miroir sur laquelle reposaient quantité de flacons de toutes sortes. Dans un coin un portant soutenant une dizaine de cintres auxquels étaient suspendus des costumes protégés par des housses, accrochée à une patère, derrière la porte, une robe de chambre soyeuse aux couleurs pastel.
Monsieur Belzieff l’interrompit-elle, Mademoiselle Hennessy a-t-elle récemment montré de la nervosité ou de l’angoisse ? Avait-elle des soucis particuliers ?
Non, je ne crois pas. Elle était particulièrement heureuse de faire étape au Substratum et s’il y a quelques temps elle avait effectivement eu un petit passage à vide, depuis la fixation de la date du spectacle d’Agnosco elle était rayonnante. Sa splendide prestation d’hier le démontre, elle était très satisfaite d’être ici. Les strubtatumiens l’ont reçu comme une reine. Mais n’en est-elle pas une ? Dit-il en clignant de l’œil.
Andra demanda ensuite les documents de la tournée, les détails du catering, ainsi que le dossier de presse et toutes les photos qui avaient été prises la veille. L’artiste avait été littéralement mitraillée et elle savait qu’il lui faudrait du temps pour analyser toutes ces pièces. Elle assura à Orek Belzieff qu’elle le tiendrait au courant des moindres détails de son enquête et se leva pour partir. C’est à ce moment qu’un détail attira son attention.
Vous permettez ?
Elle se dirigea vers la coiffeuse et prit une petite photo coincée dans l’encadrement du miroir. Elle y jeta un coup d’œil puis la montra au Producteur.
Connaissez-vous cet homme ? Il répondit par la négative. Cela n’avait rien d’étonnant. Elle avait reconnu ce regard métallique, il appartenait à l’un des hommes les plus puissants du Substratum mais le plus mystérieux aussi. | |
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