Le temple d'Isthar
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 La Légende de John Silverman

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Lord Of Darkness




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MessageSujet: La Légende de John Silverman   La Légende de John Silverman Icon_minitimeJeu 1 Oct - 17:44

[hors écriture] Cette histoire raconte la vie de John Silverman, héros du jeu en ligne Pavillons Noirs. Ce texte sera sous forme de roman. Le but visé est une centaine de pages. J'espère que l'histoire vous plaira. Pour vous mettre dans l'ambiance, voici une petite chanson écrite par mes soins.[/hors écriture]

C’est nous les pirates, c’est nous les forbans,
Nous voyageons au gré du vent !
C’est nous les forbans, c’est nous les pirates,
Fuyez avant que l’on vous mate !

Une bonne bouteille de rhum,
C’est bien mieux que de l’opium.
Quand on est ivre, on se sent bien,
On veut seulement donner des coups de rein.
L’alcool est la boisson des braves,
Il nous en faut pour devenir grave.
Dès que nous sommes bourrés,
Rien ne peut nous arrêter !

C’est nous les pirates, c’est nous les forbans,
Nous voyageons au gré du vent !
C’est nous les forbans, c’est nous les pirates,
Fuyez avant que l’on vous mate !

Dès que l’on rentre au port,
On devient de véritables porcs.
Les filles de joie sont enchantées de nous revoir,
Car on s’envoie en l’air tant qu’il fait noir !
Aucun marin n’est aussi doué que les pirates,
Puisqu’au lit, nous sommes de vrais acrobates.
Malheureusement pour elles, notre place est en mer,
A chaque fois que nous partons, elles gardent un goût amer.

C’est nous les pirates, c’est nous les forbans,
Nous voyageons au gré du vent !
C’est nous les forbans, c’est nous les pirates,
Fuyez avant que l’on vous mate !

Si vous deviez croiser notre route,
Nous saurions vous mettre rapidement en déroute.
Les coups de canons résonnent sur tous les océans,
Signe que nous allons tous vous réduire à néant.
Si vous n’avez pas peur de braver la mort,
Vous pourrez nous affronter jusqu’à l’aurore.
Une fois ce délai passé, tranchées seront vos artères,
Et nous vous enterrerons six pieds sous terre !

C’est nous les pirates, c’est nous les forbans,
Nous voyageons au gré du vent !
C’est nous les forbans, c’est nous les pirates,
Fuyez avant que l’on vous mate !
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Lord Of Darkness




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MessageSujet: Re: La Légende de John Silverman   La Légende de John Silverman Icon_minitimeJeu 1 Oct - 17:48

Bouteille 1 : De la naissance de John Silverman



« Père ! Père ! Il y a un navire qui approche de l’île.
- C’est vrai, John ? Quel pavillon bat-il ?
- Je ne sais pas Père… Je n’ai jamais vu tel drape*u.
- Comment est-il ? Je n’ai pas envie de me lever pour rien…
- Un cercle bleu sur fond noir. Au centre de ce cercle est dessiné un requin blanc.
- Cela ne me dit rien… Je préfère être prudent, file vite prévenir le village.
- Bien père. »


John se mit à courir vers le village. Il n’y avait qu’un chemin possible entre la plage et les habitations : une longue ligne droite de sable fin, encadrée par de magnifiques galets blancs.
Son Père, quant à lui, se leva de sa chaise-longue. Il fit quelques pas jusqu’à la hutte où il vivait avec son fils. Il prit son fusil, et revint au centre de la plage. Le navire inconnu approchait… Soudain, le bate*u s’arrêta net. Des hommes sautèrent dans les chaloupes. Quatre d’entre elles furent mises à l’e*u. Une bonne distance séparait encore le père de John et les étrangers.

Franck, le Père de John, mit sa main au dessus de ses yeux afin de se protéger du soleil, puis il scruta l’horizon. Apparemment, il y avait une dizaine d’hommes par chaloupe. Mais quelles étaient leurs intentions ? Etait-ce des marchands, des navigateurs étrangers, ou alors de redoutables pirates ?


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~



« S’il vous plaît ! Ecoutez-moi !
- Qu’y a-t-il mon garçon ?
- Ah, Monsieur le Maire, vous tombez bien. Il y a un navire inconnu qui approche de la plage. Mon Père est resté là-bas pour les accueillir s’il s’agit d’honnêtes gens, ou bien nous protéger si ce sont des brigands !
- John, ton Père est le meilleur tireur du village, il saura nous défendre s’il le faut. Par mesure de précaution, je vais quand même envoyer une dizaine d’hommes le rejoindre. On ne sait jamais ce qui l’attend. Toi, va te mettre à l’abri avec les autres enfants. Emmène-les derrière la cascade. Si nous nous inquiétons pour rien et que tout se passe bien, j’enverrai ton Père vous chercher.
- D’accord. Faites attention Monsieur le Maire. »


John regroupa les enfants. Le chemin jusqu’à la cascade n’était pas très long, mais il fallait faire attention à ne pas laisser les plus jeunes en arrière.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~



Les enfants venaient juste d’arriver à la cascade lorsqu’un premier coup de feu retentit.
John tourna la tête en direction du village. Il paraissait mener un terrible combat en son for intérieur. Malgré le fait qu’il ne soit pas encore tout à fait un homme, il possédait déjà un corps athlétique, et il pourrait certainement aider les hommes du village… Son sang ne fit qu’un tour. Il ordonna aux autres de rester à l’abri, puis il se dirigea vers le village, en allant aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Plus personne ne se trouvait au hame*u, les femmes ayant préféré aller se cacher dans la forêt. En revanche, des coups de feu retentissaient de la plage.
Se rappelant qu’il n’était pas armé, John décida de se cacher dans les dunes, et d’observer la scène…


« Franck ! Ils sont trop nombreux ! Nous allons nous faire massacrer !
- Monsieur le Maire, restez à couvert !
- Aaargh !
- Monsieur le Maire ! »


Le Maire venait de se prendre une balle dans l’épaule. Franck se rua sur lui pour le protéger.

« Ne vous inquiétez pas, je vous protègerai jusqu’à ma mort. Dès que ces forbans auront pris la fuite, je vous soignerai !
- Ne dis pas de bêtise, je perds trop de sang. Je sais très bien que je ne survivrai pas jusque là. Protège le village, et dis à ma femme que j’aurais aimé la serrer dans mes bras une dernière fois…
- Non ! Monsieur le Maire ! Ne mourez pas ! »


Franck entra dans une rage folle. Un des hommes qu’il respectait le plus au monde venait de mourir devant ses yeux… Il sauta sur la plage, fusil à la main. Il abattit en quelques minutes une dizaines de pirates. Le sable avait perdu sa couleur blanchâtre pour laisser place à un rouge vif. Le sang des victimes s’écoulait jusqu’à la mer, se mêlant à l’écume. Aveuglé par la haine, Franck ne remarqua pas qu’il était le dernier survivant de l’île. Ses amis gisaient sur le sol. Sa réserve de poudre s’épuisait… Franck devait se séparer de son arme fétiche, son fusil. Il prit le sabre d’un pirate qu’il venait de tuer d’une balle dans la poitrine.
Malheureusement pour lui, Franck ne se battait pas aussi bien au corps à corps qu’à distance. Il se retrouva donc rapidement en difficulté face aux cinq pirates restants…


« Hé hé, voilà que ta dernière heure arrive ! Tu as massacré tous nos comparses, n’espère pas t’en tirer à si bon compte !
- Qui êtes-vous ? Que voulez-vous au juste ?
- Nous sommes l’équipage pirate du Capitaine Rola, et nous sommes là pour vous piller et vous massacrer !
- Comme vous pouvez le voir, il n’y a aucune richesse sur notre île, alors partez. Vous avez déjà tué assez de personnes pour aujourd’hui…
- Comme je te l’ai dit, tu ne t’en sortiras pas vivant. Tu as tué trop de nos camarades… »


Les corsaires se jetèrent sur Franck et lui assénèrent plusieurs coups de leur sabre. Franck finit par tomber, en sang, sous les assauts de ses ennemis.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~



John, qui observait la scène depuis les dunes, ne put s’empêcher de verser quelques larmes lorsqu’il vit le sabre ennemi s’abattre sur le cou de son Père. Depuis tout petit, son Père l’avait préparé à cette éventualité, mais jamais il n’avait osé s’imaginer que cela arriverait si vite…

Le chemin jusqu’au village était alors libre… Les cinq pirates survivants se dirigèrent alors vers le hame*u, afin d’y piller toutes les richesses qu’il contenait. Ils furent surpris de ne trouver aucun objet de valeur. Ils se contentèrent donc de bruler toutes les chaumières et de ramener au navire les victuailles et les tonneaux de rhum.

Une fois que les boucaniers eurent rejoints leur navire, John piqua un sprint vers le corps de son père. Il s’agenouilla devant lui, puis le serra dans ses bras. Après quelques minutes, John se releva. Il erra quelques heures sur la plage, se demandant ce qu’il allait devenir… Le soleil se couchait sur l’océan, lorsqu’il eut enfin fait son choix.
John se mit à hurler :


« A partir de maintenant, je serai le Capitaine John Silverman !
Père, je jure devant l’océan que je deviendrai le plus grand des Pirates.
Je ne trouverai pas le repos tant que je n’aurai pas tué de mes mains le Capitaine Rola et ses hommes. Tous les trésors que je récolterai, je les ramènerai sur cette île.
Je construirai à la force de mes bras un bastion où toutes les personnes que j’aime seront en sécurité. »


John retourna vers le corps de son Père, afin d’y récupérer le sabre qu’il tenait dans sa main.

« Cette épée sera désormais mon arme, et c’est avec cette lame que je te vengerai, Père… »
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Lord Of Darkness




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MessageSujet: Re: La Légende de John Silverman   La Légende de John Silverman Icon_minitimeJeu 1 Oct - 17:52

Bouteille 2 : Du commencement de l’aventure


Après avoir enterré le corps de son père et ceux de tous les hommes du village, John retourna vers les habitations. Il fut attristé de voir que les pirates avaient mis sans dessus dessous le hame*u qu’il aimait tant. Celui qui l’avait vu grandir, lui qui deviendrait le plus sauvage des forbans…

N’ayant pas le courage de tout remettre en ordre seul, il décida de retourner chercher les autres enfants restés sous la cascade. Le long du trajet, il réfléchissait à la façon de leur annoncer la tragédie… Le village se retrouvait désormais sans aucun homme pour travailler aux champs, plus aucun homme pour protéger les habitants… Que faire ?
En fin de compte, John décida d’aller chercher les femmes, qui se cachaient dans la forêt. Il serait plus facile de rassurer les enfants si leur mère était présente.


« Ecoutez-moi. Je n’irai pas par quatre chemins. Il va falloir que vous soyez fortes. Comme vous devez vous en douter, il n’y a aucun survivant parmi vos maris… Tous les hommes ont péri de la main de ces ignobles pirates. J’ai vu la plupart de vos maris tomber sous les coups ennemis. Mais soyez fier d’eux, ils se sont battu comme des chiens enragés. Avant de venir vous chercher, j’ai pris le soin d’offrir de dignes sépultures à tous les défunts. Vous pourrez aller vous recueillir près de leur tombe dès que nous aurons récupéré vos enfants. Vous devrez vous montrer braves devant eux… »

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


Les enfants pleurèrent de longues minutes dans les bras de leur mère. La perte de leur père les avait mis dans un état de tristesse sans précédent. Mais étant depuis leur plus jeune âge préparé à une attaque pirate, les enfants savaient qu’à un moment ou à un autre, ce jour arriverait… Ils se relevèrent, chacun leur tour, dans un silence pesant. L’avenir du village reposait maintenant sur leurs épaules. Epaules encore frêles, mais qui pouvaient déjà porter de lourds farde*ux…

Tout le monde reprit la direction du village. Avant de tout remettre en ordre, les familles se dirigèrent vers les tombes de leur proche décédé quelques heures auparavant, et effectuèrent de courtes prières. Il était important que les âmes des disparus soient accompagnées jusqu’aux Dieux.

La remise à neuf du village dura plusieurs jours, pendant lesquels John dû s’occuper de tous les travaux physiques, comme par exemple la coupe du bois. Le garçon ne souhaitait pas quitter le village avant que les familles aient de nouve*u de quoi se loger convenablement.


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


Quelques jours après la fin des réparations, John fit convoquer une assemblée extraordinaire, rassemblant toutes les personnes du village. L’heure de son départ était proche… Il s’était promis de devenir Pirate, et de venger son village. Il ne trouverait le repos que lorsqu’il aurait tué de ses propres mains le Capitaine Rola.

« Villageois, Villageoises. Il y a plusieurs jours, lorsque j’ai vu mon père mourir au combat, je me suis promis de le venger et de tuer le Capitaine Rola, qui a saccagé notre village et assassiné toutes les personnes qui nous étaient chères. C’est pour ça que je souhaite devenir Pirate, prendre le large, recruter un équipage qui n’aura que pour but la vengeance… Il doit y avoir, par delà les mers, des hommes comme moi, qui ne vivent plus que pour assouvir leur désir de voir un Capitaine Pirate mourir de leurs mains.

J’ai donc décidé de prendre la mer dès demain. Je partirai avec le bate*u de pêche de mon père. J’espère qu’il pourra m’amener sans encombre jusqu’à une île peuplée, où les hommes m’apprendront l’art du combat singulier. Mon père a eut le temps de m’apprendre à me servir d’un fusil, mais pas d’une épée. Le sabre que je tiens est celui dont s’est servi mon père avant de mourir. Il appartenait à un Pirate qu’il a tué d’un plomb dans la poitrine. N’ayant plus de poudre, mon père avait récupéré ce sabre pour pouvoir se battre au corps à corps. Malheureusement, il n’était pas assez fort pour lutter contre les cinq Pirates restants…

Je jure devant vous que je deviendrai plus fort que mon père, et que je vous vengerai tous !

Vous ne pourrez pas me retenir. Mon choix est fait depuis le jour de l’attaque. Je ne pouvais pas partir sans vous aider à rebâtir le village. Mais maintenant que tout est de nouve*u sur pied, je n’ai plus aucune raison de rester…Au revoir mes amis. Peut-être que nos chemins se croiseront à nouve*u. »


John se dirigea vers son navire de pêche sans prononcer un mot supplémentaire. Il avait déjà préparé ses bagages : ses économies, son fusil, plusieurs sacs de poudre, des vêtements, de l’e*u potable, de la nourriture et bien entendu, sa canne à pêche. Il ne voulait pas s’encombrer inutilement. Le voyage serait sans doute difficile, et prendre des bagages supplémentaires ne serait qu’un poids de plus qui le ralentirait dans sa quête.

John monta sur son bate*u, puis leva l’ancre. N’ayant aucune idée d’où il pourrait trouver une île, il décida de se laisser porter par les flots, pousser par le vent. Pour passer le temps, John pêchait, dévorant inéluctablement le poisson frais qu’il retirait de son hameçon.


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


Les jours passèrent, tous semblables les uns aux autres.
Après avoir vu le soleil se coucher six fois, John aperçut enfin des terres à l’horizon. Il mit le cap droit sur l’île, espérant qu’elle serait habitée.
L’apprenti Pirate contourna l’île, afin de trouver un endroit où il pourrait jeter l’ancre. Pour le moment, il n’y avait que des falaises abruptes. Impossible donc de s’arrêter de ce côté-ci…
Après plusieurs heures de contournement, John finit par tomber sur un immense port.
Il manœuvra son navire avec be*ucoup d’aisance et mouilla près d’un immense galion.

Il se dirigea vers la Capitainerie, afin de s’acquitter des droits d’appontement.
L’aventure commençait enfin…
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Lord Of Darkness




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MessageSujet: Re: La Légende de John Silverman   La Légende de John Silverman Icon_minitimeJeu 1 Oct - 17:53

Bouteille 3 : De la visite d’Estrella


John pénétra dans la Capitainerie. Il devait en premier lieu s’acquitter du droit d’appontement et se renseigner sur la ville où il avait accosté. Il attendit patiemment son tour.

« Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous ?
- Bonjour, je souhaiterai vous payer l’appontement pour deux jours s’il vous plait.
- Deux jours ? Cela vous fera 12 pièces d’or. C’est à quel nom ?
- John Silverman. Pourriez-vous aussi m’en apprendre un peu plus sur la ville s’il vous plait ?
- Bien entendu. Vous vous trouvez à Estrella. Cette ville possède l’un des plus grands ports des mers connues. Les magasins d’armes pullulent le long de l’avenue principale, et la taverne sert de magnifiques bouteilles de rhum… Vous verrez, la ville est très vivante.
- Merci pour tout. Au revoir. »


John sortit de la Capitainerie et se dirigea vers ce qu’il repéra comme l’avenue principale. L’homme à qui il venait de payer son mouillage ne lui avait pas menti… Les enfants s’amusaient dans la rue, les marchands criaient, cela lui changeait du petit village qu’il avait quitté quelques jours plus tôt… Malgré son âge, John vit ressortir en lui des instincts enfantins. Plutôt que de mener à bien sa mission, et chercher à recruter des compagnons de route, il se mit en tête de visiter les moindres recoins de la ville. Estrella était vraiment une ville magnifique… Tantôt moderne, tantôt pittoresque. Les habitations de briques côtoyaient les remparts de pierre. Ici, personne ne semblait malheureux. Les gens semblaient vivre dans un autre monde, ne voyant que des étoiles… Plus John s’enfonçait dans la ville, plus il tombait sous le charme de toutes ces animations. Comment avait-il pu vivre toute son enfance dans son petit village, loin de tout le bonheur qu’offrait l’agglomération ?

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas qu’il venait de s’engouffrer dans un quartier plutôt mal famé d’Estrella. Dans ce quartier s’étaient regroupés tous les brigands, qu’ils soient voleurs, tueurs, ou bien pire encore.

Subjugué par la beauté des constructions de briques et de pierre, John ne repéra pas que deux hommes venaient de le prendre en filature. Le garçon n’avait jamais été vraiment attiré par l’architecture, mais il n’avait pas l’habitude de voir d’aussi grands édifices. Il était plutôt habitué aux petites maisons en bois, lui qui avait vécu toute son enfance dans une cabane sur le bord de la plage.

Ses pas le menèrent droit dans une impasse, où de l’eau coulait d’une petite fontaine. Il s’arrêta quelques instants devant cette fontaine, contemplant les sculptures qui l’ornaient. Puis John se pencha afin d’étancher sa soif. Il était préférable d’utiliser les ressources à sa disposition plutôt que d’épuiser ses provisions.

Les deux hommes se rapprochaient dangereusement, mais John, trop occupé à se délecter de cette eau fraîche ne décela pas le piège. L’étau se resserrait. Les deux brigands se jetèrent sur John.
Surpris, l’apprenti Pirate essaya de se dégager.


« Lâchez-moi ! Au secours ! Mais qui êtes-vous ? »

John mordit son agresseur qui fut contraint de lâcher prise. Il se retrouva face aux deux hommes. Les deux truands portaient une longue cape noire. Une capuche masquait leur visage. Impossible d’identifier clairement les agresseurs…

N’ayant pas prévu de se battre dans cette ville, John n’avait pas pris avec lui son fusil, ni même l’épée de son père. Aucune chance de pouvoir se défendre, désarmé, contre deux colosses pareils. Il se mit à réfléchir à la meilleure solution pour se tirer de là. La fuite ? Non, il était dos au mur… Le combat ? Aucune chance de remporter la victoire. Appeler à l’aide ? Il ne lui restait plus que ça… Avant même qu’il n’ait eu à ouvrir la bouche pour crier aussi fort qu’il le pouvait, trois hommes et une femme arrivèrent afin de lui porter secours.

Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, les trois hommes restèrent en arrière, empêchant les deux bandits de rebrousser chemin. La femme se rua vers les deux brigands, en poussant de grands cris de rage. Elle sortit une canne de son dos, et multiplia les figures acrobatiques, donnant de puissants coups de cannes aux agresseurs désormais agressés. Avant même que John ne puisse réaliser ce qu’il se passait, la femme avait triomphé de ses ennemis.

John s’approcha de ses sauveurs. Plus calme, il prit le temps de dévisager la femme. Elle n’était pas si jeune qu’il le pensait. Au contraire, elle devait avoir la cinquantaine passée. Malgré sa vieillesse apparente, elle avait, à elle seule, terrassé deux colosses. Sa chevelure blanche volait au gré du vent. Ses petites rides aux coins des lèvres laissaient deviner que cette femme possédait une joie de vivre hors du commun. Elle sentait le bonheur à plein nez.
John regarda autour de lui, puis fixa la femme droit dans les yeux.


« Je tiens à vous remercier de m’avoir porté secours. Pourrais-je avoir votre nom, Madame ?
- Tu n’as pas à me remercier, jeune homme. Je ne peux pas m’empêcher de venir en aide aux personnes en difficultés. Mon nom est Laly Mousine.
- Je me nomme John Silverman. Je visitais la ville avant de mener à bien ma mission.
- Une mission ? Pour un jeune gars comme toi ?
- Oui, je suis ici pour recruter un équipage de pirates. Un Capitaine Forban est venu mettre à feu et à sang mon village, et je désire me venger.
- Hum… Recruter un équipage Pirate dis-tu ? Il n’y a pas de meilleur endroit que la taverne pour ça… Tu trouveras une bonne dizaine de matelots prêts à te suivre sur le grand large.
- La taverne ? Vous pourriez m’y conduire s’il vous plait ?
- Bien entendu. Je me descendrais bien une bouteille de rhum… Allons-y ! »


Les quatre compères accompagnèrent John à travers la ville. Le chemin était assez long jusqu’à la taverne. Jamais l’adolescent n’aurait retrouvé son chemin tout seul… Durant le trajet, Laly et John discutèrent, de combats, de l’attaque pirate, de la suite des évènements.
Une véritable complicité naissait entre les deux interlocuteurs. John retrouvait des liens qu’il avait perdu depuis la disparition de sa mère, il y a déjà bien longtemps…


~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


Arrivés devant la taverne, Laly laissa John pousser la porter. Un tumulte assourdissant lui brisa les tympans. Il ne serait pas aisé de recruter un équipage parmi ce groupe de brutes qui sentaient l’alcool à plein nez…
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Lord Of Darkness




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MessageSujet: Re: La Légende de John Silverman   La Légende de John Silverman Icon_minitimeJeu 1 Oct - 17:56

Bouteille 4 : La Taverne d’Estrella


John, bien que surprit par tant de vacarme et d’agitation, se dirigea droit vers le comptoir. Il ne prêtait plus attention à ce qui se passait près de lui. Dans son enfance, jamais il n’avait été habitué à se retrouver dans ce genre de situation. La foule de gens réunis en un si petit lieu le mettait mal à l’aise. Laly, qui suivait John du regard, arborait un large sourire. Voir ce jeune garçon, tout à l’heure si sûr de lui, et maintenant n’osant même plus adresser la parole à qui que ce soit, l’amusait.

D’un pas souple, esquivant tous les corps inertes des marins ayant trop bu, elle rattrapait John, qui marchait, lui, comme un zombi. Une fois à ses côtés, elle mit une main sur l’épaule du jeune homme, et entama la discussion.


« John, allons… Ne te mets pas dans un état pareil. Ne me dis pas que toi, le futur grand pirate John Silverman, a peur d’un groupe d’hommes complètement ivres ?
- Désolé Laly… Je n’ai pas pour habitude de me retrouver avec autant de personnes. Je ne sais pas comment agir.
- Commence par commander à boire ! N’oublies pas que tu es dans une taverne ! »


Suite à cet échange, l’apprenti pirate reprit son chemin. Il ne pouvait pas baisser les bras face à la première difficulté. Jamais il ne devait oublier l’objectif qu’il s’était fixé : venger les défunts de son île.

Après quelques pas, John se retrouva nez à nez avec le barman. C’était un homme d’une imposante stature. Plutôt gras que musclé, il avait une tête sympathique. Sa longue moustache retombait jusqu’à son menton. D’un œil expert, il dévisagea John, qui ne su que penser d’une telle analyse… Il se sentait transpercé par le regard du gros bonhomme. Laly, toujours à côté de lui, lui donna un petit coup de coude dans les côtes.


« Euh, bonjour Monsieur. Je voudrais boire un lait de chèvre, s’il vous plaît. »

Le barman éclata de rire. Jamais on ne lui avait commandé une telle boisson.
Laly, quant à elle, tourna la tête vers John. Elle paraissait ébahie. Elle ouvrait de grands yeux désormais ronds, et sa mâchoire pendait quelques centimètres sous sa bouche.
Décidément, l’éducation de ce jeune homme serait longue…


« Et bien Laly, où est-ce-que tu nous as dégotté ce gamin ? » dit le barman.
« Je dois t’avouer, Ted, que je ne m’attendais pas à une blague pareille… Ce gosse s’est promis un destin hors du commun. Je l’ai sauvé, tout à l’heure, dans les bas-fonds de la ville, alors qu’il se faisait agresser par deux membres de la Confrérie des Ombres. Il me fait penser à ce fils, que j’aurais tant désiré avoir… J’ai donc décidé de l’aider à atteindre son but.
Mais un verre de lait de chèvre… Là, on aura tout vu ! »


John écoutait les deux amis discuter. Il ne voyait pas le mal qu’il y avait à boire du lait de chèvre… Il n’avait pas encore terminé sa croissance après tout. Et puis, dans son village, il n’y avait que ça et de l’e*u à boire… Il y avait bien un peu d’alcool, mais il était réservé pour les grandes occasions. Laly se tourna vers John.

« Mon garçon, il y a décidément plusieurs choses que je vais devoir t’apprendre… Je comptais déjà t’apprendre à te battre, mais je vais également devoir t’enseigner quelques règles de vie, si tu tiens à devenir l’homme dont tu m’as parlé tout à l’heure…
Pour commencer, oublie le lait de chèvre ! Tu ne dois plus jurer que par le rhum ! Du rhum au réveil, du rhum à table, du rhum pour de désaltérer, du rhum pour te saouler ! Est-ce bien clair ?
- Si c’est nécessaire pour devenir pirate, alors oui. »


En entendant le mot «pirate», Ted, le barman, écarquilla les yeux.

« C’est donc pour ça que tu veux l’aider, Laly. Soyez prudent, n’employez plus ce mot à la légère au sein de mon établissement. Les autorités veillent, et la traque a déjà commencé…
- Je te remercie du conseil, Ted. Sers nous deux bouteilles de rhum. Le petit doit recruter quelques membres d’équipage. Plus vite ce sera terminé, plus vite je pourrai m’amuser !
Toi qui observe tous tes clients de ton œil expert, pourrais-tu nous donner plusieurs cibles qui pourraient accepter de nous rejoindre ? »


Ted sortit deux bouteilles d’une caisse, puis d’un geste de la tête, il indiqua un petit groupe d’hommes qui bavardait tranquillement dans un coin sombre de la taverne. D’où ils étaient, John et Laly ne purent voir combien étaient les potentielles recrues. Ils décidèrent donc de s’en approcher. Pendant qu’ils traversaient la taverne, John se demandait pourquoi Laly l’aidait autant, et quels terribles secrets elle pouvait lui cacher…
En voyant approcher Laly Mousine, les hommes penchèrent légèrement la tête. Marque de respect, ou simplement de politesse ? Même les plus terribles loubards s’inclinaient devant elle. Décidément, cette femme cachait quelque chose…
Les hommes étaient finalement au nombre de quatre. De larges cicatrices recouvraient leur visage. Vestiges d’un glorieux passé ou témoignage d’atrocités ?


« Messieurs, Ted nous a dit que nous pourrions avoir confiance en vous. Je vous serais donc reconnaissante d’écouter ce que ce gamin a à vous dire. »

John se lança dans le récit de l’attaque de son île par le Capitaine Rola. Les hommes l’écoutèrent avec attention. Apparemment, ils n’étaient pas si méchants que ça… Ou bien, Laly leur faisait vraiment peur. Pendant que John exprimait son désir de vengeance, Laly sirotait sa bouteille de rhum. Elle observait la scène. Malgré sa bévue de tout à l’heure, le gamin s’en tirait plutôt bien… Charismatique, il n’avait aucun mal à se faire écouter. Les hommes, à défaut de boire du rhum, buvaient littéralement les paroles du jeune pirate.
Arrivé au terme de son histoire, John regarda les matelots. Ils semblaient attendre quelque chose… Les yeux de Laly allèrent de John, aux marins, puis des marins, à John.


« Allez John, lance-toi, ils n’attendent que ça…
- Bien Laly… Messieurs, comme vous l’avez certainement deviné, je suis à la recherche de plusieurs hommes, afin de monter un équipage. Je sais que vous n’avez rien à gagner à m’accompagner… Je ne souhaite que me venger de Rola et ses hommes. C’est pourquoi je vous reverserai la quasi-totalité des trésors que nous trouverons ou pillerons. L’or ne m’intéresse pas, je souhaite simplement que les villageois de mon île puissent vivre aisément. Qu’en dites-vous ? »


Les quatre hommes se dévisagèrent sans un mot. Apparemment, ils se connaissaient depuis assez longtemps pour se comprendre grâce à un regard. Celui qui paraissait être le chef du groupe prit alors la parole.

« Laly, nous connaissons ta réputation. Si tu nous promets de former ce jeune garçon, nous accepterons de le suivre jusqu’au bout du monde.
John Silverman, prends le temps qu’il te faut pour effectuer l’entraînement de Laly Mousine. Dès que tu seras prêt, viens nous chercher. Nous t’attendrons ici… »


John s’inclina respectueusement devant ses futurs hommes de main. Il suivit Laly en dehors de la taverne. Il devait avoir une sérieuse discussion avec la femme. Elle ne lui avait manifestement pas tout dit…
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MessageSujet: Re: La Légende de John Silverman   La Légende de John Silverman Icon_minitimeLun 21 Déc - 0:51

Bouteille 5 : Deviens un homme, petit John



Dès qu'ils eurent franchi la porte, les yeux interrogateurs de John se posèrent sur Laly. Manifestement, le jeune homme attendait des réponses. La vieille femme serait-elle encline à éclairer sa lanterne ? Ou bien le laisserait-elle dans l'ignorance ? Les deux acolytes firent quelques pas pour rejoindre les deux amis de Laly qui les avaient attendu à l'extérieur.

John se posait be*ucoup de questions, mais n'osait pas demander des réponses à sa protectrice. Laly l'intimidait de plus en plus. Cette redoutable femme pouvait terrasser à elle seule plusieurs bandits, les vieux loups de mer la respectaient plus que quiconque, elle était amie avec l'impressionnant Ted... Que de mystères autour d'une seule femme.

Le jeune homme se décida enfin à ouvrir la bouche.


« Laly... Je ne peux pas rester dans l'ignorance plus longtemps. J'ai besoin de savoir qui tu es, et pourquoi tous ces hommes te respectent autant...
- Écoute mon enfant, il y a certaines choses qui sont difficiles à entendre, même pour le plus aguerri des hommes. Je vais faire un marché avec toi. Je vais t'entraîner. Lorsque je jugerai que tu seras devenu un véritable pirate, je te raconterai le moindre de mes secrets. Marché conclu ?
- Je n'ai pas le choix de toute façon. Ça marche. »
répondit le garçon.

Laly ébouriffa les cheveux de l'apprenti. À partir d'aujourd'hui, John était sous sa responsabilité. C'est grâce à elle qu'il deviendrait un homme craint de par le monde.

« Écoute John, ton entrainement sera difficile, et il se peut que tu ais l'envie d'abandonner. Dans ces moments là, je veux que tu penses au Capitaine Rola, et au mal qu'il t'a fait. Ton désir de vengeance devra être plus fort que tout. Tu devras suivre mon entrainement sans relâche, et alors tu pourras espérer régler le compte de ce pourri.
- L'entrainement sera-t-il si difficile que cela ? Je suis sportif, et je sais déjà naviguer. Ce n'est pas comme si je partais de zéro...
- En effet, tu ne pars pas de zéro, mais tu ne sais encore rien... Tu sais faire avancer une barque, pas un galion de plusieurs dizaines de mètres de long. Tu sais courir, pas manier le sabre comme un fier pirate. Et tu ne sais absolument pas ce qu'est la tactique, ni comment il faut s'y prendre pour commander un équipage. Pire encore, tu ne connais rien de ce monde. Tu as vécu à l'écart dans ton petit village. Et cela ne joue pas en ta faveur... Tout cela, je te l'apprendrai. Et cela prendra le temps qu'il faudra.
- Laly, je veux bien suivre ton entrainement, mais n'oublie pas que je suis pressé. Pendant que je m'entraine, Rola et ses hommes continuent à mettre à feu et à sang d'autres îles. Et je ne peux pas tolérer qu'il fasse subir ça à d'autres peuples. Plus vite cet entrainement sera terminé, plus vite je pourrai en finir avec cette histoire.
- Ne t'affole pas gamin. Je t'ai dit que cet entrainement sera difficile, et qu'il pourrait être long. Je ne veux pas t'envoyer à l'abattoir. Tu ne partiras que lorsque je t'estimerai prêt. Et c'est non négociable. »


Laly et ses hommes se mirent à marcher en direction du port. D'un signe de la main, elle invita John à les suivre. L'entrainement allait pouvoir commencer.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


De retour au port, John fut frappé par la forte odeur de poisson. De nombreux marins déchargeaient leur cargaison sur les pontons. Des caisses s'entassaient les unes sur les autres, réveillant les sens du jeune garçon qui n'avait rien mangé depuis son arrivée sur l'île d'Estrella.

« Laly, cela te dérange si nous nous arrêtons pour manger un bout ? Je n'ai rien mangé depuis longtemps, et je ne pourrai rien apprendre l'estomac dans les talons... Il me reste quelques pièces d'or, et j'aimerais acheter du poisson à ces marchands.
- Non gamin. Pour notre première leçon, il est préférable que tu ne manges pas. Tu n'auras ni besoin de réfléchir, ni de courir. Et je pourrai mieux juger ta résistance de cette façon. Dès ce cours terminé, tu pourras manger autant qu'il te plaira.
- Euh... Bien Laly. Mais c'est quoi ce cours ? Si je n'ai ni besoin de réfléchir, ni de courir, qu'est-ce-que je vais devoir faire ?
- Rien de bien compliqué. Tu n'auras qu'à lever le coude.
- Lever le coude ? Comment ça ?
- Tu comprendras une fois que nous serons arrivés. Pour le moment, contente toi de me suivre jusqu'à mon navire. »


Le petit groupe s'arrêta devant un immense bate*u. Sur la coque, on pouvait y lire « un barco de lujo ». Décidément, Laly Mousine cachait bien des choses au jeune Silverman. Ce navire était digne des plus grands navigateurs. Comment pouvait-elle posséder un galion d'une telle ampleur ? John suivit Laly sur le pont. Une vingtaine de membres d'équipage s'affairaient à astiquer chaque recoin du bâtiment. Tout ce qui entourait John brillait, luisait de mille feux. Les yeux du garçon ne savaient pas où se fixer, quoi regarder. Tout était si merveilleux. Grâce à la vieille femme, son rêve se réalisait petit à petit.

« John, cesse de baver sur mon navire. Celui la est à moi, et tu peux faire une croix dessus. Avant d'en avoir un de cette taille, tu auras le temps de mourir une bonne centaine de fois si tu ne fais pas attention. Suis-moi, la première leçon va commencer. Ce sera l'une des plus simples, mais la base de tout. Sans cela, tu ne pourras jamais réussir dans la piraterie.
- Mais de quoi parles-tu à la fin ? J'aimerais comprendre !
- Je parle de la chose la plus essentielle qui soit dès que tu prends la mer : le rhum ! Aucun pirate n'acceptera de te suivre si tu ne bois pas comme un homme. Le soleil ne va pas tarder à se coucher. Ton premier cours consistera à boire du rhum du coucher du soleil jusqu'à ce qu'il se lève. Ensuite, tu pourras manger autant que bon te semblera, et dormir. Tu en auras besoin...
- Boire ? C'est tout ? J'ai juste une question, avec tout ce que je vais boire, il faudra que je soulage ma vessie ! Où est-ce que je ferai ça ? Tu préfères que j'urine par dessus la rambarde de bâbord ou de tribord ?
- Jeune sot ! Tu vois bien qu'à bâbord, il y a le ponton ! Et ne te trompes pas de côté lorsque tu seras ivre... Sinon, tu auras affaire à moi. Les réserves de rhum se trouvent à la cale. Il y en a plus qu'assez pour abreuver tout l'équipage pendant plusieurs semaines. Si tu termines un tonne*u, tu auras gagné le respect de mes hommes de main. Demain matin, tu seras un homme. »


John se dirigea vers la cale. Le spectacle qui l'y attendait le rendit fou de joie. Jamais il n'avait pu imaginer qu'une cale pouvait ressembler à cela : un comptoir était installé au fond de la pièce, des tonne*ux vides faisaient office de table. Des dizaines de marins cuvaient, éparpillés dans les moindres recoins de la taverne improvisée. Le jeune garçon se dirigea vers le comptoir, et entama la discussion avec le barman.

« Bonjour, je voudrais un tonne*u de rhum s'il vous plait. »

Le barman écarquilla les yeux. Contrairement à Ted, l'homme était petit et maigrichon. Il faisait bien moins peur que son collègue de la terre ferme. John n'était donc nullement impressionné par l'individu qui lui faisait face.

« Monsieur ? Quelque chose ne va pas ?
- Hé bien mon garçon, tu t'es perdu ? Ce n'est pas la garderie ici...
- Très drôle... C'est la vieille Laly qui m'envoie. Elle m'a ordonné de descendre à moi tout seul un tonne*u de rhum pendant la nuit.
- La chef t'a donné cet ordre ? Il y a des fois où je ne la comprends vraiment pas... Quel est ton nom gamin ?
- John Silverman, nouvel apprenti de Laly Mousine, futur grand pirate des sept mers.
- D'accord... J'y vois plus clair à présent. Je suis Bartholomew, enchanté. Si tu veux un tonne*u plein, viens m'aider à le porter. On va l'apporter ici, et nous pourrons discuter une partie de la nuit pendant que tu le sirotes tranquillement. »


Les deux hommes se dirigèrent vers un coin sombre de la cale. Une porte était dissimulée dans l'ombre. Bartholomew sortit une clé de sa poche, et l'inséra dans la serrure. Il échangea un regard complice avec John, avant de lui dire :

« Ce que tu vas voir là est le plus fabuleux trésor de tous les pirates. Seuls Laly et moi en possédons la clé... »

Des centaines de tonne*ux se trouvaient dans cette pièce. Laly n'avait pas menti quand elle avait dit qu'il y avait assez de rhum pour abreuver tout l'équipage pendant plusieurs semaines... Les deux garçons se rapprochèrent d'un fût et l'empoignèrent.
À leur retour au bar, Bartholomew tendit une choppe à John.


« Tiens, ce sera plus facile avec ça... Allez petit, raconte moi ton histoire. Nous avons toute la nuit devant nous, et d'ici quelques heures, tu ne seras plus capable d'enchainer des mots pour faire des phrases compréhensibles... »

John saisit la choppe, la remplit de rhum, et commença à raconter son histoire à son nouvel ami. La nuit s'annonçait longue et difficile pour le nouvel arrivant.
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