Corvin Weber

-  Putain, de merde ! 
La sueur ruisselait sur tout le corps de Corvin tandis qu’il avançait tant bien que mal vers le collège, collège qui lui paraissait maintenant beaucoup plus accueillant, ah, qu'il aurait aimé être en ce moment même près de la douce flamme d'un brasero.

- Otto va me buter, se dit-il, quand soudain une douleur vive le traversa, il reconnut d'instinct la douleur qu'il avait eu l'habitude de ressentir au cours de ces dernières années, et en tournant les yeux il vit une trace sanglante là où la braise qui venait de le blesser encore plus et avait calciné la chair.
Si tant est que ce foutu feu ne me tue pas avant. 

Le rituel avait pourtant bien fonctionné, et Corvin avait contrôlé des flammes d'une puissance inimaginable, peut être d'ailleurs un peu trop puissantes,
Il adorait le feu, et depuis longtemps il avait appris en connaître les secrets, la puissance, la beauté, enfin c'est ce qu'il croyait, car ce qu'il avait déclenché n'était pas juste un feu de forêt, c'était un véritable brasier, consumant tout sur son passage et emplissant l'air de volutes épaisses de fumée noire qui aurait rappelé, à quiconque l'aurait vu, les sombres maléfices du chaos.

Soudain Corvin sentit le sol sous ses pieds s'envoler, et il cru une seconde qu'il était sauvé, que tout était fini, mais le contact de sa peau avec le sol et la chaleur des flammes qui se rapprochait le ramenèrent bien vite à la réalité. Il était là, étalé sur le sol, incapable de bouger, prisonnier du magnifique spectacle mortel et brulant qui se jouait devant ses yeux, plus rien ne semblait réel, et il ne voyait plus qu'une myriade de gemmes rouges et or, telle une marée de joyaux devant ses yeux, quand soudain une impression, une couleur, un songe l'interpelèrent, le feu semblait se rétracter, il semblait comme dompter. Sigmar l'aurait-il sauvé ?

Se retournant à grande peine, il vit derrière lui Otto, son maitre, son professeur, son mentor, un homme cruel et terriblement puissant qui contrôlait ce gigantesque brasier et faisait reculer les flammes.

- Et bien jeune Corvin, dit il d'un air jovial, il ne me semble pas avoir vu de si beau feu depuis des lustres ! Soudain son ton devint menaçant. Malheureusement vous m'avez forcé a stopper mon travail et à quitter le collège pour sauver votre misérable existence, d'ailleurs je connais déjà votre punition.

Soudain Corvin vit avec horreur une gerbe de flamme se détacher de l'ensemble pour lui foncer droit dessus, il eut à peine le temps de hurler que les flammes le dévorait déjà, soudain le monde ne fut plus que bruits et impressions, et tout disparu d'un coup.


- Debout Corvin ! Le professeur vous Otto attend !
En vie, il était en vie, là étaient focalisés les seules et uniques pensées qui cheminaient par l'esprit de Corvin a ce moment précis. Il reprit petit à petit conscience de l'endroit où il était. Il se trouvait dans l'infirmerie, où était soigné le plus souvent les élèves brulés par leur propre sortilège, ce qui était malheureusement son cas, quoique son professeur était aussi responsable en parti a cause de son sortilège monstrueux qui lui avait permis de lui faire souffrir le martyre sans pour autant le défigurer. La pièce était plutôt austère, et la vieille guérisseuse qui s'occupait des blessés n'était guère compatissante, aussi Corvin se hâta de se rendre chez Otto, pensant qu'il avait déjà payé pour son erreur.

- Vous vous moquez de moi, vous avez failli mourir, et pire encore vous m'avez forcé a sortir de l'enceinte du collège. Votre punition est loin d'être suffisante, un sourire narquois naquit sur son visage imberbe, je pense d'ailleurs qu'aller à la rencontre du monde extérieur ne vous donnerait que plus de chances de savoir quelles sont vos limites, disons par exemple trois mois, non six mois, six ce seras parfait pour que vous peaufiniez seul ce que vous savez déjà et pour vous connaître mieux vous même. Et puis, grand dieu, nous sommes des sorciers flamboyants, vous avez dépassé les limites avec ce sortilège.
Corvin baissa la tête, il savait depuis des années que répondre à Otto ne menait à rien et qu'il valait mieux obéir pour éviter d'avoir pire, et pourtant ses yeux rougeoyaient d'une colère indescriptible, il prit donc la direction de sa chambre, et dès le lendemain même, il partit droit vers Altdorf, la ville d'où il pourrait commencer son vagabondage.

Et c'est ainsi, qu'a vingt-cinq ans, dix ans après qu'il eut quitté sa famille pour se rendre dans un collège qui voudrait bien de lui, il se retrouvait sur les routes, sans idée aucune de ce qu'il devait faire.

Après seulement quelques minutes de marche, il arriva enfin en vue des murs d'Altdorf. Il n'avait jamais quitté les alentours de son collège auparavant et il ressentit un sentiment de grandeur en voyant la puissance et la majesté de la plus grande cité humaine, le joyau de l'empire !

Les portes de la ville dépassées, et après que les gardes se furent assurés qu'il n'était pas un agent des forces chaotiques, Corvin prit une direction au hasard dans l'espoir de trouver une auberge sur sa route.

-L'auberge du voyageur, pas très original, se dit Corvin en entrant dans la première auberge qu'il trouva.

A vrai dire l'endroit était plutôt bien réputé, un peu trop même. L'ambiance était surchargée et les prix exorbitants par rapport à ses moyens. Il décida donc de rebrousser chemin et il finit par trouver, après plusieurs demandes, une auberge bien plus sombre, mais aussi bien moins chère.

Une fois a l'intérieur, le spectacle était atypique, l'auberge se trouvait près du port, et de nombreux dockers et marins étaient venus dépenser leur paie durement gagnée. Nombre d'entre eux étaient d'ailleurs très ivres.
Corvin commanda un schnaps. ça au moins ça me réchauffera se dit il, et il parti s'installer au fond de la salle, en regardant ce qui se passait autour de lui, ces tatouages luisant avec la proximité de l'âtre de la cheminée a quelque mètres de là.

Soudain une douleur l'envahit, et il s'effondra en avant, frappé par quelque chose. Heureusement le coup n'était guère puissant, et Corvin se releva très vite. Il put enfin voir la cause de ceci, un marin, très laid et visiblement aussi ivre que poilu venait de le frapper. A ce moment précis, les émotions que Corvin avait refoulées jaillirent d'un coup, et ses bras ainsi que ses cheveux s'enflammèrent, ce petit sort était très facile à faire, et quel effet se dit-il.
Soudain il parla avec la voix la plus grave qu'il put faire, et prononça quelques mots en langage runique (qui n'avait d'ailleurs aucun sens) avant de quitter la taverne, laissant le malheureux marin terrifié et seul.

Pendant plusieurs jours après cet incident, alors que Corvin trainait, comme il l'avait fait ces derniers temps, dans le quartier pauvre, à la recherche d'un homme qui serait capable de lui revendre l'ingrédient qu'il lui avait manqué pour réaliser son sortilège, cet ingrédient dont il savait qu'il était impossible de le trouver chez un marchand traditionnel.
Cependant cette fois ci, un homme étrange lui adressa la parole, et alors qu'il n'avait rencontré que des clochards et des vagabonds sans aucun intérêt, cet homme là lui promit de trouver celui qu'il fallait à Corvin, et sans que il se rende vraiment compte, il lui donna dix pièces de cuivre, et fit confiance à cet homme aux cheveux blonds et aux yeux bleus, ce guerrier avec un arc sous sa toile cirée. L’homme donna finalement un rendez vous pour fixer le prix et avoir l'objet, et très vite il disparu dans la foule tel un fantôme.

[HRP]Ce texte s'arrête malheureusement ici car la fin seras fait dans un jeu de rôle cependant j'essaierai de le finir en fonction de ce qui se passe dans le jdr ^^[/HRP]